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Lifestyle - Liban pop

Jana Salameh : sa « Voix » retentit du Québec à Beyrouth

La jeune chanteuse libanaise a réussi son audition à l’aveugle dans le cadre de l’émission « The Voice » au Canada, en mariant le français et l’arabe.

Jana Salameh : sa « Voix » retentit du Québec à Beyrouth

Jana Salameh durant sa prestation dans « La Voix ». Photo DR

En se présentant au casting de La Voix (The Voice au Québec), la Libanaise Jana Salameh, 22 ans, voulait surtout réunir deux mondes, deux cultures, et bâtir des ponts musicaux à l’image de son identité multiple, entre Orient et Occident. Il était tout naturel pour la jeune artiste de 22 ans, originaire de Aatchané, de proposer lors de son audition à l’aveugle un mélange de Habbaytak bel sayf de Feyrouz et de son adaptation française, Coupable de Jean-François Michael. Un choix qui a payé, puisqu’elle a fait se retourner les chaises de deux coaches, France d’Amour et Corneille, qui l’a finalement récupérée dans son équipe. Alors qu’elle intègre le concours, avec différentes étapes à suivre lors des prochaines semaines, Jana s’est confiée à L’Orient-Le Jour sur ce casting dont elle ne garde en mémoire que des images floues. « C’était une audition surréelle, avec un trop-plein d’émotions. J’en suis sortie comme on sort d’un rêve, sans me souvenir des détails. J’étais très contente mais très stressée, car je prenais un gros risque. Mis à part les caméras, la scène, le jugement des coaches, je prenais le risque de présenter un mélange qui me ressemble certes, mais que les coaches pouvaient ne pas comprendre ni apprécier.»

Si le chanteur Corneille, visiblement impressionné par sa prestation, lui a promis de collaborer avec elle, même si elle n’intègre pas son équipe, il a surtout conquis Jana en touchant une corde sensible. « Corneille a dit que quand je chante au Canada, j’ajoute un peu de moi à la culture québécoise, explique-t-elle. Il a donc compris la richesse de mon bagage et j’ai pensé qu’il pouvait m’enrichir en me poussant en dehors de ma zone de confort dans les étapes à suivre, où le coach joue un rôle crucial. J’ai senti qu’il comprenait ce que je venais faire et ce que je voulais proposer, mon identité musicale. »

Fière de ses racines libanaises. Photo tirée de son compte Instagram

Entre le cèdre et l’érable

Le parcours musical de Jana n’est pas des plus typiques parmi les candidats de La Voix. Après avoir grandi au Liban, la jeune chanteuse s’est envolée pour le Canada à 18 ans pour suivre des études en management international, suivant les pas de ses deux frères qui s’y étaient déjà installés. « J’avais déjà une grande partie de ma famille qui vivait au Canada et j’avais visité ce pays de nombreuses fois, confie Jana. La transition n’a pas été très difficile, mais il m’a quand même fallu une bonne année pour m’adapter, surtout avec le Covid. Puis le reste de ma famille a débarqué quand la crise économique a frappé le Liban. »

Au pays du Cèdre, la chanteuse avait déjà appris au conservatoire le oud, la guitare et le solfège, dès l’âge de 8 ans. Si elle est passionnée de musique, elle ne s’y consacrait que dans le cadre d’activités. « Au Canada, j’ai senti qu’il était temps de m’adonner à cette passion, dit-elle, surtout que l’art oriental est très sollicité au sein de la communauté arabe et libanaise. J’ai commencé à prendre des cours de chant, à me faire connaître sur les réseaux sociaux et à participer à des concerts locaux ou nationaux avec l’ambassade du Liban. J’ai chanté avec des artistes venus se produire au Canada comme Faraj Sleiman et Aleph Abi Saad, qui m’a également invitée à partager la scène du Festival de Byblos avec lui, ma première grande scène au Liban. Avec mes frères, également musiciens, nous avons fondé au Québec un business proposant divers services, dont des zaffés et un groupe de musique fusion. »

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Identité musicale

La musique fusion, c’est le genre qui exprime le mieux l’univers de Jana, un monde qui rassemble de nombreuses influences culturelles. « Un seul genre ne suffit pas pour m’exprimer, assure-t-elle. J’aime beaucoup le jazz oriental et j’ai été marquée par Feyrouz, Zaki Nassif, Wadih es-Safi et Oum Koulthoum. Moi qui ai vécu la plus grande partie de ma vie au Liban, je suis très fière de mes racines. En même temps, le Canada est un environnement cosmopolite et international, où chaque personne qui vient y vivre apporte son identité et contribue à la culture québécoise. C’est une mosaïque de cultures qui a aussi été pour moi une source d’inspiration. Quand j’ai décidé de me présenter à La Voix, qui est très suivie au Canada, je voulais créer un lien avec le public libanais, tout en m’ouvrant au public canadien en général, pour faire découvrir notre art et qui nous sommes. »

À la prochaine étape, Jana Salameh sera confrontée en duel à un autre talent de son équipe. Si elle réussit, de nombreux autres défis l’attendent. « Rien n’est garanti dans The Voice », dit-elle, consciente que l’aventure l’a fait grandir musicalement et lui a déjà permis de rencontrer des professionnels de l’industrie musicale canadienne où elle compte évoluer, sans toutefois exclure une carrière musicale au Liban, si l’opportunité se présentait. Une chose est sûre : son aventure dans La Voix sera unique et lui ressemblera. « Je veux rester authentique et chanter mon identité, promet-elle. Où que j’aille, je porte le Liban et cette culture qui finalement n’est que beauté. Et la beauté ne connaît pas les frontières, elle touchera tous les publics. »

En se présentant au casting de La Voix (The Voice au Québec), la Libanaise Jana Salameh, 22 ans, voulait surtout réunir deux mondes, deux cultures, et bâtir des ponts musicaux à l’image de son identité multiple, entre Orient et Occident. Il était tout naturel pour la jeune artiste de 22 ans, originaire de Aatchané, de proposer lors de son audition à l’aveugle un mélange de Habbaytak...

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