Entre les fanfaronnades hebdomadaires du Victorieux divin, les brassages de vent de Mikou-les-miquettes qui mouline des lieux communs et les gesticulations diplomatiques dérisoires de notre ministre des Affaires lointaines, il est quand même rassurant de savoir : 1) que le Mollasson du Futur a regagné provisoirement ses pénates, faisant miroiter à ses larbins un retour providentiel, un jour dans un peu moins de pas longtemps à la saint-glinglin. 2) Que l’élevage de barbus que les Iraniens entretiennent au Liban-Sud n’a rien à voir avec le respect qu’ils vouent à la résolution 1701 de l’ONU, qu’ils piétinent avec une infinie délicatesse. 3) Qu’Istiz Nabeuh jubile après sa promotion dans « l’axe de la résistance », maintenant qu’il a payé son dû en envoyant ses miliciens au casse-pipe.
Ces trois sujets qui angoissaient les Libanais ont heureusement trouvé une réponse. Pourvu seulement que ces salauds de petits déposants ne viennent pas gâcher les phosphorescences hyperthermiques du gouvernement autour des pertes abyssales de cet État raté, et foutent la paix à la classe politique qui fantasme sur l’échéance présidentielle.
Le Sayed Barbu était en tout cas sacrément requinqué, l’autre soir à la télé. Mais sans grande originalité, puisqu’à l’instar de ses cousins du Hamas, il persiste à vouloir négocier et tirer en même temps. Tout en vitrifiant ses opposants, ce ramassis d’espions qui s’ignorent. À l’entendre, on croirait que depuis le 7 octobre il vole de victoire en victoire et que les effroyables tueries et destructions au Liban-Sud ne sont que roupie de sansonnet. Pas très loin du style de Benji Netanyahué, qui a démoli Gaza sur la tête de ses habitants tout en empilant les vantardises sur le sort qu’il promet à Yahia Sinouar et ses acolytes en chemise de nuit et tongs.
D’ailleurs les Hébreux, qui jusque-là bronzaient peinards en élevant des poules dans les fermes de Chebaa, augmentent la cadence de leurs bruits de bottes au Sud et menacent d’en découdre avec le Parti des barbes enchevêtrées. Et comme d’habitude, ça risque de tomber dru comme à Gravelotte. Sauf que les Libanais s’en battent la gidouille. Ils sont écrasés par un pouvoir mafieux, marinent dans la crise économique et macèrent dans les déchets, mais il leur tarde de libérer la Palestine. Les survivants, s’il en reste, se chargeront plus tard de libérer le système solaire.
Allez, un peu de patience, que diable ! Plus on se casse la gueule, plus il y a de l’espoir. De massacres en destructions… jusqu’à la victoire finale !
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
Ces fanfaronnades hebdomadaires ,et la folie de tuer pour tuer ou tuer pour se suicider est la traduction concrète des effets du réchauffement climatique politique de ce Moyen Orient toujours en feu .
Antoine Sabbagha
18 h 55, le 16 février 2024