Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a averti Beyrouth qu'Israël pourrait déclencher une guerre contre le Liban, lequel veut éviter une escalade, a déclaré mardi le ministre libanais des Affaires étrangères, cité par l'Agence France Presse. Le ministre français a rencontré les principaux dirigeants libanais à Beyrouth, dernière étape d'une tournée au Proche-Orient pour tenter de pousser à une trêve des combats à Gaza, qui l'a conduit en Israël, en Cisjordanie occupée, en Egypte et en Jordanie.
« Il nous a prévenus que les Israéliens pourraient déclencher une guerre (...) pour ramener chez eux » les dizaines de milliers d'habitants évacués des zones proches de la frontière avec le Liban, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. « Nous lui avons dit que nous ne voulions pas d'une guerre », a ajouté le ministre à l'issue d'un entretien avec son homologue français. « Nous voulons un accord sur la frontière par le biais de l'ONU, des Français et des Américains », a-t-il ajouté.
M. Bou Habib a assuré que le Liban voulait « une application intégrale de la résolution » 1701 de l'ONU. Cette résolution, qui a mis fin à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules l'armée libanaise et les Casques bleus soient déployés dans le sud du pays.
Depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza, le Hezbollah bombarde quotidiennement des positions de l'armée israélienne à la frontière, en soutien au mouvement islamiste palestinien. Israël réplique en bombardant des cibles dans le sud du Liban et réclame que le Hezbollah s'éloigne de la frontière commune.
En près de quatre mois, 213 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah, ont été tuées dans le sud du Liban selon un décompte de l'Orient-Le Jour. Côté israélien, 15 personnes ont été tuées, selon les chiffres de l'armée israélienne qui n'ont pas été confirmés par des sources indépendantes. Des dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière ont dû abandonner leurs foyers.
Préserver la stabilité du Liban
Plus tôt mardi, Stéphane Séjourné avait rencontré le Premier ministre sortant, Nagib Mikati. Il a affirmé que sa visite intervient dans le cadre de « tentatives internationales pour mettre un terme à la guerre à Gaza et préserver la stabilité au Liban », selon un communiqué du Grand Sérail. M. Séjourné a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité d'élire un président de la République et de calmer le front du Liban-Sud, poursuit le texte.
Le chef de la diplomatie française s'est également entretenu avec le président du Parlement libanais Nabih Berry à Aïn el-Tiné.
Lors de sa tournée, Stéphane Séjourné a rencontré le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Le ministre français a insisté lors de cette réunion sur « l’importance du rôle de l’armée dans la préservation de la sécurité et de la stabilité du Liban dans les circonstances actuelles ».
Lundi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, avait déclaré à son homologue français que « le temps presse pour trouver une solution diplomatique » dans le sud du Liban. « Israël agira militairement pour ramener les citoyens évacués de leurs maisons dans le nord du pays si aucune autre issue n'est possible », avait-il ajouté.
Plusieurs pays occidentaux tentent de trouver une solution opérationnelle pour un arrêt des violences frontalières, notamment au travers d'un règlement du litige frontalier entre l'Etat hébreu et le Liban.
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Ce mec vient de découvrir ce qu'est le Moyen Orient.
Vero M
08 h 09, le 08 février 2024