Notre bonheur ne dépend plus désormais que de cinq ambassadeurs, d’un émissaire américain et… d’un comité Théodule. Au fur et à mesure des palabres, on y ajoutera probablement un pompiste pour l’exploitation gazière en mer et un électricien pour la transition énergétique.
Pourtant notre ministre du Dehors était très remonté contre les ambassadeurs occidentaux, qui commençaient sérieusement à lui bassiner les claouis avec la 1701. Le pauvre, il avait beau leur expliquer que son application est impossible avant la récupération de la Palestine par le Parti barbu, de la totalité de l’Ukraine par les Russes et de la principauté de Monaco par les Français, rien n’y faisait. Il a même sorti l’artillerie lourde en faisant miroiter une possible délimitation des frontières avec les voisins du Sud, avec construction de mur à la clé, si ça leur chantait. Bernique !
À chaque fois, les diplomates se retenaient de pouffer et s’en allaient lui pondre un communiqué dans le dos, estampillé du label onusien à quatre chiffres. Si le loto était moins compliqué, Mister Bou H. les aurait joués depuis longtemps… Sale métier !
Sauf que pendant que notre Talleyrand maison trottine sous les lambris entre Beyrouth et New York en tirant des plans sur la comète du futur, la population du Liban-Sud déguste de la béchamel à la purée de missile. C’était pareil à l’époque où les Palestiniens faisaient la loi. On s’acharnait à leur expliquer qu’il ne fallait pas remuer la fosse à purin d’en face de crainte qu’elle ne schlingue, que dalle ! Le Liban-Sud se prenait régulièrement des dérouillées dans les grandes largeurs.
Chez le ministre du Dehors aujourd’hui, rien. Réactivité zéro. Encéphalogramme plat !
Pourquoi il se fatiguerait tant qu’Amos Hochstein et les ambassadeurs se démènent à sa place ? Entre Riyad et Téhéran, les diplomates feront le plein de prières et de poussières. Ne manquera plus que Damas à leur tableau de chasse, mais pour l’heure le Tyranneau de là-bas est infréquentable.
Le Hezbollah de son côté est déchiré par une question existentielle : où sont donc passées les populations ennemies de Galilée ? Ça vaut bien la peine de balancer à tout va des projectiles qui coûtent chacun un bras et deux reins, s’il n’y a pas un retour sur investissement. Ne serait-ce qu’un bout de kippa, une branche de chandelier hébraïque, une touffe de papillote de colon « ultra », le prépuce de Benjamin Netanyahu bébé… C’est rageant à la fin !
Résultat de tout ce micmac : une langue de bois immuable depuis 1948 face aux Hébreux, et une rhétorique de libération régulièrement enrichie. Encore un petit effort et les mots « Gaza » et « Liban » viendront s’y ajouter.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (5)
Bcharafak, passe moi une cedar, un verre de ghantous dry bala maii, et relis moi l'article de Gaby mais super leennnntement pleaaase...
Wlek Sanferlou
13 h 59, le 02 février 2024