Les lendemains de Gaza

La fin de la guerre à Gaza sera dans la région le signal d’événements majeurs aux conséquences incalculables…

Cette guerre se soldera par un échec partiel pour Israël malgré la déportation de deux millions de civils palestiniens et l’anéantissement de Hamas sur le mode de celui de l’OLP à Beyrouth en 1983…

Force est de constater que Tsahal a perdu beaucoup de sa légendaire aura d’invincibilité, de sa crédibilité et surtout de sa soi-disant moralité auprès des opinions publiques mondiales, sans parler des poursuites à la Cour internationale de justice.

Tsahal sera désormais une armée de défense, comme son nom l’a toujours indiqué (jaych al difaa’ al israili), tournée vers la sauvegarde de frontières bien poreuses et aléatoires allant de Gaza à la Cisjordanie à l’Égypte et la mer Rouge, sans oublier le Liban et le Golan…

Des générations de jeunes arabes comme ceux d’après 1948 avec leur Nasser, leur Baas, leur néo-Hamas et Jihad n’ayant plus dans la mémoire que le récent conflit de Gaza. Aussi bien sunnites que chiites vont oublier leurs divisions en rêvant au jour J, celui de la grande revanche comme jadis celle de Saladin, qui a mis fin à deux siècles et demi de croisades ! Netanyahu dans sa folie a ruiné à jamais tout espoir de deux États en Palestine, même ce minuscule État, en bribes ou en lambeaux, sur les 15 % concédés aux Palestiniens… et qui aurait pu anesthésier les foules arabes des générations futures ! Niet… Tout Gaza et toute la Cisjordanie : manu militari…

Finie la normalisation avec les régimes modérés du Golfe et de l’Arabie saoudite, Netanyahu a choisi le « seul contre tous » désormais n’ayant plus que comme unique mais combien lointain soutien, celui des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

Que deviendra le malheureux Liban aux lendemains de cette guerre avec son Sud bien dévasté, ses divisions éternelles et sa crise existentielle entre ceux qui se considèrent comme toujours plus arabes que les arabes, et ceux pour qui après tout, les juifs ont bien signé la paix avec l’Égypte et la Jordanie et sont aussi des sémites parmi les autres sémites !

Jusqu’à quand allons-nous mentir sur nos véritables intentions et convictions ? Avec deux millions de syriens réfugiés sur notre minuscule sol et qui peuvent d’ailleurs retourner chez eux, de plus en plus de Libanais pensent qu’ils sont bien plus dangereux que les Israéliens !

Cela était le cas déjà dans les années 70 du siècle dernier, quand les régions chrétiennes voyaient d’un mauvais œil le remplacement de l’État par l’OLP après la défaite de 1967…

Le Liban aujourd’hui est menacé d’éclatement, une aubaine dont Israël a toujours rêvé !

Les modérés de tout bord ont-ils encore le temps de faire entendre raison dans un climat de folie pareille. Rien n’est moins sûr hélas !

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