Un prêtre du Akkar fait l'objet d'une « enquête » après des allégations d'abus sexuels

Un prêtre et instituteur du Akkar, dans le nord du Liban, fait l'objet d'une enquête renouvelée, menée par le diocèse maronite de Tripoli, à la suite d'allégations sur les réseaux sociaux selon lesquels il aurait abusé de mineurs, a déclaré le secrétaire du diocèse Joe Rizkallah à L'Orient Today.

Avant d'être mis en congé au début de cette investigation, en août dernier, l'accusé était prêtre dans la ville de Kobeyate dans le Akkar, et enseignait la biologie dans une école secondaire de la ville voisine de Andkit, selon Toni Sarkis, un moukhtar de Kobeyate, qui dit fréquenter la paroisse du prêtre.

Rumeurs sur les réseaux sociaux

Des rumeurs d'abus sexuels perpétrés par ce prêtre se sont répandues sur les réseaux sociaux au cours des derniers mois. Le site d'information libanais Naqd a rapporté début janvier qu'au moins une personne s'était présentée avec des allégations d'abus de longue durée survenus alors qu'elle était mineure. L'Orient Today n'était pas en mesure de vérifier l'information de manière indépendante à la date de publication. Une autre source au Akkar ayant connaissance de l'affaire a évoqué à notre publication l'éventualité de plusieurs accusateurs, mais a réclamé l'anonymat en raison de la sensibilité de l'affaire. La source a affirmé qu'elle n'avait personnellement « rien vu » d'inhabituel chez l'accusé.

Pour mémoire

Mansour Labaky face aux démons du passé

Il n'est pas clair jusqu'à présent si les abus présumés ont eu lieu à l'église, à l'école ou ailleurs. Le nombre de victimes supposées n'a pas été précisé dans l'immédiat. Le secrétaire du diocèse, M. Rizkallah, a déclaré qu'il ne pouvait pas confirmer si le prêtre possédait des images explicites ou s'il avait sexuellement abusé des mineurs, car l'enquête sur le prêtre est en cours. Il a refusé de fournir les coordonnées des responsables de l'Église impliqués dans l'enquête, arguant que celle-ci « doit rester totalement secrète ».

Joe Rizkallah a ajouté que les responsables maronites avaient lancé une enquête en août 2023 après avoir reçu « des plaintes d'une ou plusieurs personnes contre lui ». Il a refusé de préciser la nature de ces plaintes. L'enquête a été renouvelée au vu des dernières accusations.

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La date à laquelle le prêtre a été licencié de son poste d'enseignant n'a pas été immédiatement précisée. Joints par téléphone mardi, deux membres du personnel administratif de l'école où il travaillait, l'école secondaire des Sœurs du Sacré-Cœur, ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas commenter l'affaire. Une autre source au sein de cette école, dont un résident a dit qu'elle avait une connaissance directe du cas d'abus, n'a pas souhaité commenter l’affaire.

Dans l'attente des conclusions de l'Eglise

S'il s'avère que le prêtre a abusé de mineurs ou possédé des images explicites d'enfants, l'église maronite doit « en informer le Vatican, qui doit prendre des mesures à l'encontre du prêtre », a déclaré M. Rizkallah. Interrogé sur le fait de savoir si une action en justice sera menée via le système judiciaire libanais, il a fait valoir que cela dépendait des conclusions de l'Église et de l'éventualité que des victimes potentielles intentent une action en justice.

Dans le passé, le prêtre libanais maronite Mansour Labaky, âgé de 82 ans, avait été condamné en 2013 par la Congrégation pour la doctrine de la Foi du Vatican pour avoir abusé sexuellement de trois jeunes filles mineures entre 1976 et 1997. À la suite de cette condamnation, les victimes ont porté plainte auprès de la justice pénale en France, où les abus ont eu lieu. En novembre 2021, Mansour Labaky était condamné par la justice française à 15 ans de réclusion pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur mineures. Moins d'un an plus tard, il était déchu de son sacerdoce.

La Congrégation est chargée par le Vatican de « promouvoir et protéger la doctrine et la morale en conformité avec la foi dans tout le monde catholique », selon une déclaration du Vatican à l'époque.