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Société - Déchets ménagers

Saïda sauvée in extremis de l’asphyxie

La ville croulait sous les déchets, son inclusion par le CDR dans le contrat de l’entrepreneur City Blu a permis de dégager ses rues. Mais le problème est loin d’être résolu.

Saïda sauvée in extremis de l’asphyxie

À la première journée de collecte, 5 000 tonnes de déchets ont été enlevées des rues de Saïda et du reste du caza. Photo Mountasser Abdallah

À l’expiration de son contrat de collecte il y a sept mois, la ville de Saïda et le reste du caza du même nom se sont retrouvés avec des rues jonchées de monticules de détritus, une pollution aggravée par les récentes intempéries. Le problème a été résolu momentanément et les ordures ont commencé à être enlevées depuis le mercredi 24 janvier par l’entrepreneur City Blu, chargé de cette mission par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). Il s’agit du même entrepreneur qui collecte les déchets des cazas de Baabda et du Chouf.

Comment cette solution provisoire a-t-elle été mise sur les rails après des mois de crise et quelles sont les perspectives d’avenir ? Hazem Badih, le nouveau président du conseil municipal de Saïda, qui a pris ses fonctions après la démission de son prédécesseur Mohammad Saoudi en juillet 2023, nous explique les détails de cet accord temporaire et les plans à plus long terme pour le chef-lieu du Liban-Sud.

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Comment est-on parvenu à cet accord provisoire pour sauver la ville des tonnes de détritus dans ses rues ?

Cela faisait sept mois que nous étions sans contrat de collecte des déchets. Le retard s’explique par le fait que les appels d’offres que nous avions lancés pour assurer ce service à la ville et au reste du caza n’ont pas abouti. Un premier appel a été rejeté par la Cour des comptes parce qu’il ne respectait pas les critères requis. Quand nous en avons lancé un deuxième, aucun entrepreneur ne s’est présenté. Notre troisième tentative s’est également soldée par un échec : nous avons essayé de signer un contrat de gré à gré avec un entrepreneur, mais le prix ne nous convenait pas du tout. Avec l’aide du ministère de l’Intérieur, nous venons de lancer un nouvel appel d’offres et nous espérons qu’il attirera des candidats cette fois-ci. Mais en attendant, nous ne pouvions laisser la ville dans cet état. Le CDR a réussi à nous inclure dans le contrat de City Blu (dont les frais sont payés suivant le même régime que Beyrouth et le Mont-Liban, c’est-à-dire puisés directement dans la caisse des municipalités, NDLR), mais pour une période de trois mois seulement.

Durant la période écoulée, la municipalité a fait ce qu’elle a pu pour enlever les ordures des rues, et la société civile a mis la main à la pâte, mais ce n’était pas suffisant. Il était temps de sauver la ville de ces tonnes de détritus, et City Blu fait un travail remarquable. Le premier jour seulement, 5 000 tonnes ont été enlevées. Peu à peu, les rues se vident de l’excédent de poubelles.

Sept mois sans collecte ont laissé la ville dans un état de pollution désastreux. Depuis mercredi, elle échappe au pire... Provisoirement du moins. Photo Mountasser Abdalllah

L’usine de tri et de compostage de la ville, gérée par la société IBC, qui avait été mise en service en 2012 et était considérée comme l’une des plus développées du pays, fait aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques. Pourquoi ?

Nous considérons que le tri et le traitement dans cette usine ne sont pas au niveau auquel nous aspirons. Ce dossier a longtemps été négligé, mais nous examinons désormais de près ce qui se fait dans cet établissement. Nous avons notamment demandé à la société en charge de cette usine de préparer un plan de travail pour six mois qui prévoie d’acquérir de nouveaux équipements et d’améliorer le travail. Cette opération se déroule sous l’égide du ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine, à l’initiative de qui une étude complète sur le développement de cette usine a été établie.

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Quelles perspectives futures pour sauver la ville et le caza d’autres crises de déchets ?

Sur le long terme, nous devrions finaliser le contrat de collecte et nous assurer que la prestation de l’usine sera améliorée. Mais tout cela ne suffit pas, il faudrait aussi construire une nouvelle décharge pour les déchets inertes (ceux qui restent après tri, recyclage et compostage, NDLR), qui puisse desservir tout le caza. Or trouver un emplacement qui convienne à tout le monde n’est pas une mince affaire. Enfin, nous comptons lancer en collaboration avec la société civile une initiative pour le tri à la source entre déchets organiques (résultant des restes de nourriture principalement) et inorganiques dans les domiciles et les entreprises de la ville. Cela contribuera à faciliter le travail dans l’usine. 

À l’expiration de son contrat de collecte il y a sept mois, la ville de Saïda et le reste du caza du même nom se sont retrouvés avec des rues jonchées de monticules de détritus, une pollution aggravée par les récentes intempéries. Le problème a été résolu momentanément et les ordures ont commencé à être enlevées depuis le mercredi 24 janvier par l’entrepreneur City Blu,...

commentaires (2)

Ordures oui, bikinis non!

Mago1

21 h 48, le 27 janvier 2024

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Commentaires (2)

  • Ordures oui, bikinis non!

    Mago1

    21 h 48, le 27 janvier 2024

  • Pas grave, pt'être que les netanyahouiistes, un jour, passeront par là et voleront les 5000 tonnes de déchets

    Wlek Sanferlou

    16 h 04, le 27 janvier 2024

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