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Politique - Éclairage

Hochstein à Beyrouth : les contours d'un accord se précisent

Si les discussions sur le sort des fermes de Chebaa ont été remises à une étape ultérieure, les négociations avancent sur d'autres points.

Hochstein à Beyrouth : les contours d'un accord se précisent

L'émissaire américain pour la sécurité énergétique, Amos Hochstein à Beyrouth, le 31 juillet 2022. Anwar Amro/AFP

Les négociations sur la situation au Liban-Sud progressent rapidement, notamment après l'ouverture exprimée par Beyrouth, mais aussi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. L'annonce des détails de l'accord et sa mise en œuvre pourraient être reportées jusqu'après la fin de la guerre à Gaza. Toutefois, les efforts de l'émissaire américain pour la sécurité énergétique Amos Hochstein – qui entame une tournée au Liban jeudi – ont atteint un stade avancé, celui de la négociation des moindres détails. La question n'est plus seulement liée à la délimitation des frontières terrestres, c'est-à-dire au retrait d'Israël des 13 points de litige et à un règlement de la question des fermes contestées de Chebaa, en plus du point B1 sur le littoral. Ce que souhaite Washington, c'est une stabilité durable dans la région frontalière, consolidée par un panier politique global comprenant l'élection d'un président de la République, la formation d'un gouvernement et le début de la reprise économique, de manière à ce que cette dernière contribue à maintenir la stabilité au Liban-Sud et la sécurité de la région.

« Khraj el-Mari », le dernier-né des villages libanais
Amos Hochstein, qui s'est entretenu lundi avec le vice-président du Parlement libanais Élias Bou Saab à Rome, s'est ensuite rendu à Paris, où il a rencontré des responsables français pour les informer du statut des négociations avec Israël et de ce qu'il compte faire à Beyrouth. De son côté, M. Bou Saab s'est entretenu avec le président de la Chambre pour l'informer de la teneur de sa réunion avec l'émissaire américain. « Nabih Berry a toujours eu des propositions pour éloigner le spectre de la guerre, et nous espérons que la visite demain (de Hochstein) constituera une étape vers la stabilité », a-t-il déclaré à la suite du tête-à-tête. « L'émissaire américain insiste sur la nécessité de reprendre les opérations de forage dans les blocs 8, 9 et 10, révèle une source diplomatique occidentale. Il vient à Beyrouth pour négocier plusieurs détails avec un objectif principal qui est de rétablir la stabilité au Liban-Sud et l'arrêt des affrontements entre le Hezbollah et Israël. » Ce plan se base sur la finalisation du tracé terrestre et le retour sous la souveraineté libanaise du nord du village Ghajar annexé par l'État hébreu en juillet. La partie libanaise sera rebaptisée « Khraj el-Mari », littéralement « périphérie d'el-Mari, une bourgade située un peu plus au nord. Des discussions sont également en cours sur la manière de traiter la question des résidents de cette région qui souhaitent rester en Israël. L'accord prévoit également la résolution de la question des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba, occupées par Israël, revendiquées par le Liban et considérées par la communauté internationale comme faisant partie du Golan syrien.

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Une source libanaise impliquée dans les tractations avec l'émissaire US précise toutefois que la question des fermes de Chebaa n'est pas actuellement au centre des négociations. « Le tracé des 13 points reste la principale préoccupation, la question de Chebaa et des collines de Kfarchouba est reportée à une étape ultérieure », explique-t-elle. Selon des informations obtenues par notre journal, la raison de ce report est un désaccord au sein de l'administration américaine sur le rôle de Hochstein. Certains s'opposent à son travail dans le domaine politique et de la délimitation de la frontière, arguant que sa mission est axée uniquement sur la question des hydrocarbures. Cependant, lui affirme qu'il œuvre pour une évolution diplomatique afin de protéger les champs pétroliers et gaziers. En octobre 2022, le diplomate américain a négocié un accord de démarcation maritime entre le Liban et Israël qui permet à ces deux États d'exploiter les ressources gazières dans leurs zones économiques exclusives respectives. Mais en raison de ces objections à Washington, Amos Hochstein a demandé à ses négociateurs de ne pas faire référence à toute discussion liée au dossier sensible de Chebaa pour le moment. « Il faut tout de même noter que, lors de sa dernière visite au Liban-Sud où il s'est entretenu avec le commandement de la Force intérimaire des Nations unies, M. Hochstein a posé plusieurs questions et demandé plusieurs cartes, cherchant à élaborer une vision sur la façon de résoudre le dilemme de cette zone contestée », souligne la source diplomatique précitée. Et de rappeler que lors de ses rencontres avec des responsables libanais et des diplomates, il a souligné l'importance de placer cette région sous la tutelle des Nations unies jusqu'à sa délimitation finale entre le Liban, la Syrie et Israël. « Selon lui, le règlement de cette question retirerait au Hezbollah toute raison d'invoquer la libération des territoires libanais occupés pour mener des opérations militaires contre Israël », explique la source. Toutefois, cela ne signifie pas que la milice chiite renoncera à ses armes, car celles-ci seront, à ses yeux, une force de dissuasion et un outil de défense dont le Liban a besoin dans le cadre de l'équilibre de la dissuasion avec Tel-Aviv pour protéger son territoire et ses ressources.

Un rôle accru de l'armée ?
En somme, les négociations sont très sérieuses et les Américains sont déterminés à finaliser la délimitation terrestre et à éliminer tout risque d'escalade. Cela ne peut cependant pas être dissocié de l'arrêt des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Les Israéliens ont déjà annoncé qu'ils passaient à la troisième phase de la guerre, celle des attaques ciblées plutôt que des combats intensifs. Des efforts sont également déployés pour parvenir à une trêve humanitaire et relancer les négociations pour la libération des otages. « La trêve est censée durer quatre semaines, révèle la source diplomatique, au cours desquelles des négociations seront menées en parallèle avec le Liban et le Hezbollah pour parvenir à un accord ». Elle souligne dans ce cadre que « les Américains cherchent par là à distancier le parti chiite du conflit si les combats reprennent à Gaza. Mais le Hezbollah refuse catégoriquement ».

Le principal objectif des négociations actuelles est l'obtention de garanties sécuritaires permettant le retour des habitants des villes du nord d'Israël. Le Liban a d'ailleurs reçu plusieurs messages des chancelleries occidentales soulignant leur attachement à cette question. Parmi ces garanties proposées par les puissances internationales, il y a la question du retrait par le Hezbollah – conformément à la résolution 1701 – de l'essentiel de sa force militaire, en particulier ses armes précises, les missiles et les drones. Cela ne signifie cependant pas que le parti se retirera totalement de la région située entre la frontière et le fleuve Litani, certaines chancelleries évoquant la possibilité pour les responsables du mouvement et ses observateurs militaires de rester dans les localités du Sud dont ils sont originaires, mais sans les armes les plus sophistiquées. Toutes ces propositions sont envisageables pour le Liban, révèle la source libanaise précitée, mais dans le cadre d'un panier complet : le tracé terrestre, le retrait d'Israël des 13 points litigieux, le retour à la délimitation des frontières internationales établie en 1923, le retrait de la position B1 et son retour sous la souveraineté libanaise et un règlement de la question des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba.

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Dans ce contexte, on évoque l'expansion du rôle de la Finul et de ses prérogatives au Liban-Sud, mais cette idée n'est pas bien accueillie par les Casques bleus eux-mêmes, qui craignent que cela n'expose leurs contingents au danger et estiment qu'ils sont incapables de faire plus que ce qu'ils font actuellement. Le renforcement du rôle de l'armée libanaise et le déploiement davantage de troupes au Sud est également évoqué, en échange d'une assurance d'obtenir les moyens financiers nécessaires pour cette mission. Cela rend d'autant plus urgent la création des conditions économiques stables permettant au Liban de financer l'armée et de maintenir la stabilité. L'idée est de confier à l'institution militaire ce que la Finul ne pourra pas assumer. Ainsi, si les Casques bleus détectent une activité suspecte, comme le mouvement d'armes, ils informeront la troupe qui agira en conséquence. Tout cela nécessitera, en parallèle au renforcement du rôle de l'armée, la mise en place d'un panier global politique et économique. En d'autres termes : sortir l'État libanais des soins intensifs...

Les négociations sur la situation au Liban-Sud progressent rapidement, notamment après l'ouverture exprimée par Beyrouth, mais aussi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. L'annonce des détails de l'accord et sa mise en œuvre pourraient être reportées jusqu'après la fin de la guerre à Gaza. Toutefois, les efforts de l'émissaire américain pour la...

commentaires (13)

Hochstein croit vraiment qu'il est posslble de contraindre pacifiquement le Hezbollah à déposer les armes ou avec l'aide de l' ONU ? Malheureusement sans changement de régime en Iran. Ce sera impossible.

Dorfler lazare

17 h 40, le 11 janvier 2024

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • Hochstein croit vraiment qu'il est posslble de contraindre pacifiquement le Hezbollah à déposer les armes ou avec l'aide de l' ONU ? Malheureusement sans changement de régime en Iran. Ce sera impossible.

    Dorfler lazare

    17 h 40, le 11 janvier 2024

  • BONJOUR, IL FAUT CRIER POUR ÊTRE ENTENDU ICI. VOUS N’AVEZ PAS COMPRIS QUE MES COMMENTAIRES VONT ÊTRE PUBLIÉS PAR FLAMMARION ET LIBRAIRIE ANTOINE. JE SUIS LA RÉINCARNATION DE CÉLINE (PAS SELIM). MERCI. ENTRE-TEMPS JE CHERCHE OÙ EST L,APOSTROPHE SUR MON CLAVIER.

    T P N

    16 h 11, le 11 janvier 2024

  • MERCI. PAS DE RIGOLADE AVEC MOI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 06, le 11 janvier 2024

  • LES DEUX PREMIERS VERS DE LA TIRADE EN FONT UNE SUPPOSITION. DE GRACE ! COMPRENEZ CE QUE VOUS LISEZ. JE SUIS RESOLU AU PIRE. JE REFUSE L,HUMILIATION CAR VOUS NE VOULEZ PAS COMPRENDRE CE QUE VOUS LISEZ. SINON, VOUS OUVREZ LA PARTIE ! DERNIER MESSAGE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 28, le 11 janvier 2024

  • MAIS NE VOYEZ-VOUS PAS LE SECOND VERS QUI DIT : *SI CE N,EST PAS DU VENT FRAIS* ? BIZARRE ! ON COMPREND OU NON LE FRANCAIS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 18, le 11 janvier 2024

  • POUR UNE DERNIERE FOIS, LISEZ MES TIRADES D,HIER ET D,AVANT HIER AVANT DE CENSURER CELLE D,AUJOURD,HUI. C,EST MA PLUS BELLE TIRADE QUI REPETE PLUSIEURS AUTRES PUBLIEES PREVOYANT ET PARLANT DES MEMES CHOSES. JE N,ACCEPTERAI EN AUCUN CAS SA CENSURE. AIMABLEMENT, NE POUSSEZ PAS LES CHOSES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 13, le 11 janvier 2024

  • TOUT CE QUE J,ECRIS ICI JE LES AI REPETES DEPUIS DES JOURS LES MEMES ET AVEC DES NOMS ET EN PLUS STRICT ET TOUS FURENT PUBLIES. QUELLE MOUCHE VOUS PIQUE AUJOURD,HUI ? PRIERE, L,EQUITE, PAS DE MAIN DE FER AVEC MOI QUAND J,AI PLEINEMENT RAISON.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 57, le 11 janvier 2024

  • JE NE VOIS PAS POURQUOI MA TIRADE EST CENSUREE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 45, le 11 janvier 2024

  • -TROP TROP BEAU POUR ETRE VRAI ! -*SI CE N,EST PAS DU VENT FRAIS*. -TOUTES CES CESSIONS DU LITIGE, -*QUI C,EST L,IDIOT QUI LES PIGE* ?, -L,AUTRE SE RETIRERA, -MEME JUSQUES DE CHEBAA. -L,UN DANS LES NEGOCIATIONS, -FAIT D,ENORMES CONCESSIONS. -ON NOUS PREVIENT QU,A L,AUTRE AILE, -ECHOIT LA PRESIDENTIELLE. -QUI LA CONCEDE AU BARBU, -CEDE MAINMISE ET FRANJU. -SONT-CE DES PARTIES CHRETIENNES, -ET D,AUTRES FORCES INTERNES ? -DES JOURS QUE DE CES MENEES, -J,ACCUSE L,ENTURBANNE. -QUI VENDIRENT LEUR HONNEUR. -POUR NOTRE ETERNEL MALHEUR ? -PREUVE QUE TOUS NOS PROBLEMES, -NOUS LES MOTIVONS NOUS-MEMES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 17, le 11 janvier 2024

  • HB incarné par HN dit que cela ne signifie pas que la milice chiite renoncera à ses armes, car celles-ci seront, à ses yeux, une force de dissuasion et un outil de défense dont le Liban a besoin dans le cadre de l'équilibre de la dissuasion avec Tel-Aviv pour protéger son territoire et ses ressources. Ben voyons. Il ne renoncera pas à ses acquis obtenus sur des décennies à coups de crimes et d’attentats pour imposer la mainmise de l’Iran sur notre pays pour défendre ses intérêts en se servant de ses citoyens comme monnaie d’échange. Il n’a que faire du Liban et de sa souveraineté.

    Sissi zayyat

    11 h 05, le 11 janvier 2024

  • Il me semble que le point cardinal de la visite de l'émissaire de la sécurité énergétique est le suivant : Si vous vous calmez un peu on va vous trouver du pétrole et du gaz dans votre littoral, sinon on ne va rien trouver et dans ce cas "allez carreler la mer - rouhou baltou al-baher". Un argument qui plaît car lucratif. Je pense que ça va aller cette fois et le chemin de Jérusalem s'arrêtera subitement à Nakoura, tout au mieux, voire à Quasmieh.

    Céleste

    11 h 01, le 11 janvier 2024

  • Ne soyons pas dupes encore une fois. La communauté dite internationale ne se souci guère de la sécurité du Liban. Tous les émissaires, Européens et Américains font pression sur le Liban afin de sécuriser la frontière nord Israélienne. Point à la ligne. Israël ne semble pas prêt à renoncer à Shabaa. Le Hizb n'acceptera jamais son retrait du Sud Liban. La tension sera toujours présente, tant que la question Palestinienne n'est pas réglée. Ce n'est pour demain...

    Raed Habib

    09 h 36, le 11 janvier 2024

  • Il semblé évident que nous allons vers un nouveau moyen orient qui est en train de se dessiner. C’est malheureux que la communauté chrétienne qui avait été à la source de la création du Liban en 1918, soit aujourd’hui totalement absente de la table des negociations ou va se Décider sa forme et son avenir

    Otayek Joe

    05 h 31, le 11 janvier 2024

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