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Politique - Liban-Sud

Mikati révèle qu'une « solution diplomatique » est en gestation et annonce le retour de Hochstein

Le Premier ministre indique, dans un entretien télévisé à al-Hurra, que Beyrouth a « reçu une offre prévoyant le retrait du Hezbollah au nord du Litani ».

Mikati révèle qu'une « solution diplomatique » est en gestation et annonce le retour de Hochstein

L'émissaire américain Amos Hochstein s'entretenant avec le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati au Grand Sérail, le 7 novembre 2023. Joseph Eid/Photo d'archives AFP

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a annoncé lundi qu'« une solution diplomatique » pour le conflit en cours depuis le 8 octobre entre le Hezbollah et Israël sur le front sud est actuellement en gestation et a précisé les conditions de Beyrouth pour y aboutir. Il a dans ce contexte annoncé que l'émissaire présidentiel américain Amos Hochstein est de nouveau attendu cette semaine au Liban après une visite, en fin de semaine dernière, en Israël.

Dans un long entretien télévisé à la chaîne américaine al-Hurra, M. Mikati a également abordé plusieurs sujets de politique intérieure, mais surtout la situation à la frontière sud, moins d'une semaine après l'assassinat du numéro deux du Hamas, Saleh el-Arouri, à Beyrouth, dans une frappe attribuée à Israël. Le Hezbollah, allié du Hamas, a riposté samedi en tirant des dizaines de roquettes vers une base militaire du nord d'Israël. Et ce lundi, l'État hébreu a tué Wissam Hassan Tawil, un responsable militaire important du parti chiite.

Des messages à Hochstein
« Nous travaillons à une solution diplomatique pour la situation au Liban-Sud, dont l'application sera vraisemblablement liée à la fin de l'agression (israélienne) à Gaza », a affirmé M. Mikati à al-Hurra. « Il faut revenir à l'accord d'armistice (de 1949, NDLR) et à la situation (au Liban-Sud) d'avant 1967 », a-t-il ajouté. « Nous aborderons tous ces sujets avec Amos Hochstein qui sera de retour à Beyrouth cette semaine », a assuré le Premier ministre. L'émissaire américain s'est rendu la semaine dernière à Tel-Aviv pour poursuivre les négociations en vue d’aboutir à un règlement politique du conflit avec le Liban. Un règlement qui passe nécessairement par un accord sur la délimitation de la frontière terrestre avec Israël, après celui d’octobre 2022 sur la démarcation maritime.  Selon plusieurs observateurs, la communauté internationale ferait actuellement pression pour un retrait de la Force al-Radwan du Hezbollah vers le nord du Litani en application totale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Cette résolution avait mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël et prévoit un retrait du Hezbollah du sud du fleuve Litani, et le déploiement de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies à la frontière.

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Interrogé sur les avertissements reçus par le Liban concernant la possibilité d'une guerre, M. Mikati a répondu : « Depuis le 7 octobre, nous répétons que nous sommes des partisans de la stabilité et appelons à une solution pacifique durable. Cependant, en retour, nous recevons des avertissements par l'intermédiaire d'envoyés internationaux de destruction et de guerre contre le Liban. Ma position réitérée à ces envoyés est la suivante : Soutenez-vous l'idée de la destruction ? Et est-ce que ce qui se passe à Gaza est acceptable ? » Et de poursuivre : « Nous avons informé tout le monde de notre disposition à mener des négociations pour réaliser un processus de stabilisation à long terme dans le sud du Liban, en nous engageant à respecter les décisions internationales et l'accord de cessez-le-feu ainsi que la résolution 1701. Lorsque Israël est entré au Liban en 1978, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a ordonné la réapplication de l'accord d'armistice (la résolution 425, NDLR). Nous sommes sous la légitimité internationale et demandons l'application des résolutions internationales par tous les protagonistes. »

Les conditions du Liban
Nagib Mikati a par la suite expliqué la vision du Liban. « Ce qui est demandé, c'est la revitalisation de l'accord d'armistice (de 1949), son application et le rétablissement de la situation dans le Sud à ce qu'elle était avant 1967, y compris le retour des fermes de Chebaa sous la souveraineté libanaise. Ce qui est nécessaire, c'est le retour à la ligne de retrait précédente en vertu de l'accord d'armistice. » Et le Premier ministre de révéler : « Les menaces que nous recevons suggèrent le retrait du Hezbollah vers le nord du Litani, tandis que nous insistons sur le fait que cela fait partie des discussions qui devraient inclure le retrait total d'Israël des territoires qu'il occupe, ainsi que l'arrêt de ses agressions contre le Liban et de ses violations de la souveraineté libanaise. » Le Premier ministre a par la suite révélé : « Nous avons reçu une proposition prévoyant le retrait vers le nord du Litani, mais nous insistons sur une solution globale qui inclut la résolution de la question liée aux armes du Hezbollah. » Le Premier ministre a poursuivi en affirmant que le Liban tend la main à la communauté internationale pour promouvoir la stabilité dans la région. « S'il parvient à faire valoir les droits du Liban, le Hezbollah n'aura aucun objectif autre que l'intérêt national », a-t-il tenu à souligner.  Le chef du gouvernement a dans le même cadre rappelé que la résolution 1701 stipule le renforcement du rôle de l'armée libanaise et la coopération avec la Finul. « Cela nécessite une augmentation d'environ dix mille des effectifs de l'armée et le renforcement de ses capacités. Nous sommes prêts à coopérer à condition d'obtenir les garanties nécessaires pour mettre fin aux provocations israéliennes », a-t-il lancé.

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Plus tôt lundi, Nagib Mikati avait évoqué la situation au Liban-Sud avec le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. À l'issue de la réunion, M. Bou Habib a indiqué qu'après avoir reçu, en fin de semaine dernière, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, il s'entretiendra prochainement avec la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. M. Mikati a dans ce cadre indiqué à al-Hurra que Mme Baerbock arriverait demain mardi à Beyrouth. « Personne ne nous a parlé de déployer un contingent allemand à la frontière avec Israël », a-t-il toutefois précisé, commentant des informations qui circulaient lundi dans la presse.

La présidentielle au point mort
Le Premier ministre a également abordé le sujet de la nomination d'un nouveau chef d’état-major de l’armée libanaise, après la prorogation du mandat de son chef, Joseph Aoun, qui a été votée par le Parlement. « Il y a un accord autour du nom d'un nouveau chef d'état-major, mais cela requiert l'avis du commandant en chef de l'armée. Et si le ministre de la Défense a une proposition, qu'il la fasse », a lancé M. Mikati en référence à Maurice Slim, avec qui ses relations sont houleuses. Et de poursuivre avec cette pique : « M. le ministre a tout mon respect, mais je regrette sa façon de se comporter après sa dernière réunion avec moi. »

Quant à l'échéance présidentielle au Liban après plus d'un an de vacance, M. Mikati a affirmé : « Si la guerre reste ouverte, je ne crois pas que la présidence avancera. Ce dossier avance au rythme de la situation dans la région. » Il a toutefois indiqué que le groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Qatar et Égypte) impliqué dans le dossier se réunira prochainement pour en discuter. Et c'est suite à cette réunion que l'émissaire de l'Élysée, Jean-Yves Le Drian, reviendra au Liban. 

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a annoncé lundi qu'« une solution diplomatique » pour le conflit en cours depuis le 8 octobre entre le Hezbollah et Israël sur le front sud est actuellement en gestation et a précisé les conditions de Beyrouth pour y aboutir. Il a dans ce contexte annoncé que l'émissaire présidentiel américain Amos Hochstein est de nouveau attendu cette...

commentaires (12)

Ah, enfin quelqu'un qui s'émeut de ce défilé d'"émissaires" qui viennent en réalité faire pression sur le gouvernement libanais pour qu'il fasse pression à son tour sur le Hezbollah, pour que la pression baisse à la frontière Nord d'Israël. Les uns après les autres: responsables français et autres européens, ils viennent plaider la cause de notre voisin sans s'émouvoir, eux, de l'hécatombe en cours à Gaza ou alors tout doucement, avec des mots choisis, ils demandent à Israël de "faire en sorte" d'épargner les civils. Mikati a raison de questionner l'objectif de ces émissaires. Bas les masques.

Marionet

18 h 44, le 09 janvier 2024

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Commentaires (12)

  • Ah, enfin quelqu'un qui s'émeut de ce défilé d'"émissaires" qui viennent en réalité faire pression sur le gouvernement libanais pour qu'il fasse pression à son tour sur le Hezbollah, pour que la pression baisse à la frontière Nord d'Israël. Les uns après les autres: responsables français et autres européens, ils viennent plaider la cause de notre voisin sans s'émouvoir, eux, de l'hécatombe en cours à Gaza ou alors tout doucement, avec des mots choisis, ils demandent à Israël de "faire en sorte" d'épargner les civils. Mikati a raison de questionner l'objectif de ces émissaires. Bas les masques.

    Marionet

    18 h 44, le 09 janvier 2024

  • Notre Milou rêve éveillé. S’il croit que le HB déposerait ses armes sur un simple accord alors qu’il possède des armes qui ont coûté près d’un milliard de dollars aux iraniens pour jouer au trouble fête et au grand méchant loup de la région, il se met le doigt dans l’œil. Ce parti est là, comme tous les proxy dans la région, pour qu’aucune paix ne soit possible d’une façon pacifique. Ils veulent amortir leur investissement et arriver à imposer leurs conditions, coûte que coûte, pour pouvoir s’assoir avec les américains et décider de leurs sanctions et leur bombe en phase terminale.

    Sissi zayyat

    10 h 42, le 09 janvier 2024

  • -IL Y MANQUE LE PERCHE, -GRAND AMI DE L,ENVOYE, - AVEC MIKO 3AL MECHE, -PAS BESOIN DE LOUVOYER. - ELLE EST TELLE LA CONFIANCE, - EN HOCHSTEIN LE CUISINIER, - QU,ILS ADOPTERENT D,AVANCE, -LE CUIT A BENEFICIER. -A MOINS QU,AU BARBU LA TROMBE, -Y PASSA POUR AGREMENT, -PAR VOYAGEUSE COLOMBE, -PLUS RAPIDE QUE LE VENT. -MAIS S,IL Y A DU DETAIL, -SI FLUET A DEMANDER, -L,ON OUVRIRAIT L,EVANTAIL, -DES CLAUSES A EXIGER. - NOUS SOMMES EN PLEIN DILEMME. -PAS D,ETAT POUR NEGOCIER. -TOUT S,EXPOSE AU BARBU MEME, -QUI DECIDE DU DOSSIER. -A DES CONCESSIONS IL MISE, -POUR FRANJU ET POUR MAINMISE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 10, le 09 janvier 2024

  • "Il faut revenir à l'accord d'armistice". En effet! Si le Liban avait respecté cet accord, toutrs les guerres qui ont suivi lui auraient été épargnées. " S'il parvient à faire valoir les droits du Liban, le Hezbollah n'aura aucun objectif autre que l'intérêt national". Alors là, c’est du rêve! Autant demander au Hezbollah de se saborder, vu qu’aucun de ses objectifs n’a le moindre rapport avec "l’intérêt national". Rappelons les deux principaux: détruire Israël et établir au Liban une république islamique.

    Yves Prevost

    07 h 46, le 09 janvier 2024

  • En ces temps de guerre entre Israël et le Hizb, il est impensable, et même ridicule de faire pression sur le Hizbollah pour qu'il se retire jusqu'au Litani. Il n'y aura pas d'armistice officiel. Les Israëliens ne se retirons pas de chebaa que par la force, ce qui peut déclencher une guerre totale que personne n'en veut. Pas de solution en vue pour le front du Sud pour l'instant. Soyons réalistes.

    Raed Habib

    06 h 50, le 09 janvier 2024

  • Israël n’a aucune proposition à faire que d’entendre les doléances libanaises et s’y soumettre ou les rejeter. S’y soumettre, c’est montrer sa bonne foi en quittant tous les territoires libanais occupés même si cela lui en coûte. Le rejeter, c’est manquer du respect aux divers émissaires qui prônent l’arrêt d’une guerre entre Israël et le liban.

    Mohamed Melhem

    06 h 43, le 09 janvier 2024

  • On nous aurait menti... on a encore le droit de s'asseoir, comme notre éminent premier ministre, à la même table qu'un individu né en israel, ayant servi l'armée de son pays ? Et dire que Nasrallah cherche la taupe ne serait ce pas son porte-parole ?

    C…

    03 h 18, le 09 janvier 2024

  • Mikou est toujours là, fidèle au poste. S’il n’en reste qu’un , ce sera lui !

    LeRougeEtLeNoir

    00 h 57, le 09 janvier 2024

  • L'accord maritime avec l'entité sioniste n'a pas apporté le calme aux deux voisins. Qui nous assure que le reste apportera du calme, qui va le garantir ? L'entité sioniste risque de lancer sa doctrine Momentum de l'ancien chef d'état Major : Aviv Kohavi.

    Dorfler lazare

    22 h 56, le 08 janvier 2024

  • En insistant sur le retrait du HB du Sud du Liban, Israël pose une condition dont il oublie délibérément la contre-partie, à savoir la restitution des fermes de Chebaa, ce à quoi il n'est pas du tout disposé. jeu de dupes persistant.

    Joseph ADJADJ

    22 h 24, le 08 janvier 2024

  • Le fait que nous soyons "proche" d'une solution diplomatique est tout à fait dangereux. Si une tierce partie ( en l'occurrence Les USA ) propose une solution : Les parties ( en guerre ) vont essayer d'accroitre la pression sur le terrain pour avoir un max de poids dans les négociations. Donc le titre de cet artice, (à mon avis) est rempli de danger et l'on sent que la partie militaire va s'activer pour être en meilleure posture, par la suite , dans les négos finales. La haine a tellement gonflé qu'un exutoire militaire pourrait être nécessaire pour évacuer cette pression

    LE FRANCOPHONE

    20 h 35, le 08 janvier 2024

  • MIKO, SUPERBE ! LE CUISINIER CHEF ET UNIQUE, AVEC LES CUISSONS ISRAELIENS, EST DE RETOUR. LA TIRADE A DEMAIN. RENDEZ-VOUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 17, le 08 janvier 2024

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