L'intensité des frappes mercredi au Liban-Sud entre le Hezbollah et Israël, ainsi que les menaces israéliennes d'éliminer le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, ont ravivé les craintes d'un élargissement du conflit au Liban.
La guerre à Gaza entre le Hamas et Israël, déclenchée le 7 octobre par le mouvement islamiste, a débordé au Liban-Sud dès le lendemain. Ces hostilités ont jusque-là fait plus de 150 morts, en majorité des combattants du Hezbollah.
Dans ce contexte de tensions accrues, la presse étrangère, notamment israélienne et américaine, évoque ces derniers jours les risques de plus en plus élevés d'une guerre élargie entre l'Etat hébreu et le Liban.
« A la croisée des chemins »
Du côté de la presse américaine, selon le Washington Post (WaPo), « l'intensification des frappes et des contre-attaques le long de la frontière entre Israël et le Liban fait craindre l'apparition d'un nouveau front pour Israël ».
Eylon Levy, porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, explique mercredi au quotidien américain que le Hezbollah est aujourd'hui à la « croisée des chemins », et se trouve « confronté (après l'escalade des derniers jours) à des appels contradictoires : diminuer les attaques ou les intensifier ». « Soit le Hezbollah s'éloigne de la frontière israélienne, conformément à la résolution 1701 des Nations unies, soit nous l'éloignerons nous-mêmes », prévient M. Levy.
« Le Hezbollah et les chefs de guerre iraniens qui le soutiennent entraînent le Liban dans un conflit totalement inutile, dans le sillage de la guerre que le Hamas a déclenchée », souligne Eylon Levy au WaPo.
Dans une analyse mardi, le site al-Monitor, basé aux Etats-Unis et spécialisé dans les dossiers du Moyen-Orient, estime pour sa part que l'élimination du général iranien Razi Moussavi, lundi à Damas, pourrait indiquer qu' « Israël est désormais prêt à affronter un front supplémentaire à sa frontière nord ».
Téhéran a accusé Israël d'être derrière la mort du haut gradé. L'Etat hébreu n'a ni commenté ni démenti.
« Personne n'est à l'abri »
Selon un diplomate au Moyen-Orient cité par al-Monitor, cet attentat « signale que personne n'est à l'abri, dans le cadre de la guerre qui se développe au Moyen-Orient, à commencer par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah ». « L'assassinat (de Razi Moussavi) nous rapproche autant que possible du leadership iranien et de celui du Hezbollah », poursuit ce diplomate, laissant entendre que d'autres personnalités pourraient être prochainement éliminées.
« Les habitants ne veulent pas de terroristes du Hezbollah à la frontière », affirme jeudi au Jerusalem Post Orna Mizrachi, ancienne conseillère israélienne à la sécurité et chercheuse à l'INSS (Institute for National Security Studies), un think tank affilié à l'université de Tel-Aviv. « Il y a une part de vérité dans les voix qui appellent à une guerre totale comme seul moyen d'éliminer complètement la menace du Hezbollah », ajoute-t-elle.
Le parti de Dieu a lancé mercredi le plus grand nombre de roquettes et de drones armés en une seule journée depuis le 8 octobre. Parallèlement, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a déclaré le jour-même que « (Hassan) Nasrallah doit comprendre qu’il est le prochain sur la liste ». « S’il ne veut pas être le prochain sur la liste, il doit immédiatement mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et retirer le Hezbollah au nord du fleuve Litani », a-t-il ajouté.
« La phase actuelle touche à sa fin »
Citant mercredi un ministre du Likoud (le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu), le Haaretz indique pour sa part que « de plus en plus de gens acceptent l'idée qu'une guerre avec le Hezbollah, peut-être bientôt, est inévitable ». « Le véritable test des intentions du Hezbollah aura lieu lorsque nous passerons à l'étape suivante à Gaza », poursuit ce ministre. « Le Nord est à une seconde près d'une explosion et du début d'une véritable guerre », déclare également au Haaretz une source impliquée dans les délibérations sur la sécurité en Israël.
« L'establishment politique israélien regarde avec anxiété vers le front nord, où la situation s'oriente de plus en plus vers une guerre totale. Plus qu'à Gaza, où les opinions divergent quant à la durée et à la nature de la guerre, il existe un consensus sur le fait que la phase actuelle touche à sa fin. C'est désormais le Hezbollah qui décidera de la prochaine destination d'Israël », analyse encore le Haaretz.
C'est l'église qui se moque de la charité. Qu'Israël commence par respecter TOUTES les résolutions du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée Générale des Nations Unies, il pourra alors exiger le respect de la 1701. En fait, Israël n'a respecté AUCUNE résolutions des nations Unies.
23 h 42, le 31 décembre 2023