« Personne ne peut donner ce qu'il n'a pas ! » Voilà la formule lancée lundi par le patriarche maronite Béchara Raï et adressée à la classe politique libanaise qui, depuis plus d'un an, n'a toujours pas réussi à élire un président de la République. Le chef de l'Église maronite a fustigé l'échec des députés libanais à trouver un successeur à Michel Aoun, parti le 31 octobre 2022.
Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, s'en est également pris aux politiciens libanais lors de son homélie de Noël. En plus d'une grave crise économique qui perdure depuis 2019, le Liban est sous tension du fait des affrontements entre le Hezbollah et Israël à la frontière sud, qui durent depuis le 8 octobre.
Changement des mentalités ? Pas pour 2023
« Nous nous attendions à un changement dans les mentalités des responsables, surtout les députés et leurs groupes parlementaires, en élisant un président de la République efficace, aux mains propres, libre et exempt de tout calcul personnel ou sectaire », a estimé Mgr Raï dans son homélie, relayée par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Avant d'ironiser : « Mais selon la formule consacrée : personne ne peut donner ce qu'il n'a pas ! »
Le chef de l'Église maronite a ainsi poursuivi : « Nous prions pour l'élection d'un président, la conduite des réformes attendues, la sortie de la Caisse nationale de Sécurité sociale de ses obstacles », en rappelant que « malheureusement, aucune de ces trois choses ne se sont passées ».
De son côté, Mgr Elias Audi s'est posé cette question rhétorique : « Où est la conscience morale lorsque l'on reste mutique face à l'absence d'un chef de l'État après plus d'un an de vacance présidentielle ? Alors que l'Etat s'effondre et que les citoyens souffrent, que l'administration est paralysée ? Alors que l'image du Liban se dégrade de plus en plus ? »
Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth a ensuite affirmé que « le citoyen libanais est inquiet de son avenir, lassé d'attendre et de se reposer sur des députés et des dirigeants qui ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités. Et qui ne saisissent pas l'ampleur des dégâts causés par leur inertie dans la résolution de la situation », a-t-il insisté.
commentaires (4)
Bien dit Monseigneur Audi. Ceci dit, je ne sait si on peut parler d’inertie de la part de ces politiciens véreux, vue leur surpassement pour piller le pays et l’exces excès de zèle qu’ils ont déployé afin de le détruire pierre par pierre en s’alliant avec ses fossoyeurs qui n’en demandaient pas tant et qui se réjouissent de leur dévouement sans borne à achever leur propre pays. Il faut les nommer sans trembler et les désigner comme seuls coupable de la ruine de notre démocrate de tout le pays.
Sissi zayyat
12 h 44, le 27 décembre 2023