Pas de changement à la tête de la Sûreté générale. Son directeur par intérim Élias Baïssari (censé prendre sa retraite le 3 décembre) restera à son poste à la faveur d’une procédure purement institutionnelle, gardée à l’abri des guéguerres politiciennes, contrairement à celle concernant l’avenir du commandement en chef de l’armée, à quelques semaines de la fin du mandat de Joseph Aoun à la tête de l’institution militaire, le 10 janvier prochain.
Élias Baïssari (maronite et dont le nom circulait dernièrement comme potentielle figure de compromis présidentiel) a été nommé à la tête de la Sûreté générale en mars 2023, succédant au puissant général Abbas Ibrahim (chiite), proche du Hezbollah, lequel n’avait alors pas pu ou voulu imposer au reste des protagonistes son maintien à son poste. Les partis chrétiens majoritaires avaient alors mis en échec toutes les tentatives de nommer un successeur à Abbas Ibrahim en pleine vacance présidentielle. Ils avaient également fait avorter deux séances législatives visant principalement à le maintenir à la tête de la SG.
Mais pourquoi l’affaire Baïssari passe comme une lettre à la poste, alors que la même procédure suscite des querelles sans fin dans le reste des appareils de sécurité ? « Le Conseil des ministres n’a rien à voir avec ce dossier. Le mandat du général Baïssari a été renouvelé d’un an. Il reste donc en poste jusqu’en décembre 2024, à la faveur d’une décision prise par une commission affiliée à la SG et chargée d’examiner le volet lié à la santé du chef de cette institution », répond le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, contacté par L’Orient-Le Jour. Cette procédure s’applique à Élias Baïssari parce qu’il a été blessé lors de l’attentat à la voiture piégée perpétré le 12 juillet 2005 contre Élias Murr, ex-ministre de la Défense et actuel chef de la « Fondation Interpol pour un monde plus sûr », dont il était un des aides de camp. « La question ne sera pas évoquée lors du Conseil des ministres programmé pour mercredi », affirme M. Mikati, indiquant que « les débats porteront sur un ordre du jour restreint », avant son départ pour les Émirats pour représenter le Liban lors de la conférence COP28 sur le changement climatique.
En d’autres termes, la question du mandat de Joseph Aoun ne sera pas, non plus, évoquée. « Nous avons besoin de plus de temps pour mettre la solution sur les rails », confie à L’OLJ un ministre proche du tandem chiite. Il souligne dans ce cadre que son collègue de la Défense, Maurice Slim, se montre de plus en plus intraitable dans son refus de toute démarche visant à la prorogation du mandat du chef de l’armée. Il reflète ainsi naturellement la position du Courant patriotique libre (dont il est proche) qui veut tout faire pour tourner la page Joseph Aoun, un candidat sérieux à la présidence de la République. « Face à la position rigide des aounistes, des contacts sont en cours pour retarder de six mois le départ à la retraite du général Aoun », explique le ministre. Et de préciser que la prorogation du mandat du patron de la troupe peut aller jusqu’à un an ou jusqu’à l’élection d’un chef de l’État, alors que le retardement du départ à la retraite est limité à une période de six mois.
« Joseph Aoun n’est pas politisé »
Parallèlement, les regards sont rivés sur Aïn el-Tiné, car le président du Parlement, Nabih Berry, devrait convoquer la Chambre à une séance plénière début décembre pour examiner plusieurs textes, dont une proposition de loi présentée par les Forces libanaises pour retarder d’un an le départ à la retraite de tout chef de la troupe. S’exprimant à ce sujet mardi, Pierre Bou Assi, député FL, a affirmé que la démarche de son parti a été surtout dictée par la guerre de Gaza dans laquelle le Hezbollah est impliqué à partir du Liban-Sud. « Autre élément important : Joseph Aoun a prouvé qu’il n’est pas politisé », a ajouté M. Bou Assi dans une référence au fait que le chef de l’armée entretient des rapports tendus avec le courant aouniste qui l’avait pourtant nommé à son poste en 2017. Sauf que Nabih Berry ne passera à l’acte qu’en dernier recours, la question relevant, selon lui, des prérogatives de l’exécutif. C’est ce qui transparaît dans une déclaration du ministre sortant de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan (Amal), à la chaîne MTV : « Nabih Berry était clair à ce sujet. Ce qui s’est passé au sein de plusieurs institutions devrait s’appliquer à l’armée », a-t-il dit. Il fait référence au fait que ni l’ex-gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, ni l’ex-patron de la SG, Abbas Ibrahim, n’ont été maintenus à leur poste.
- SI LA TRIBU DES PYGMEES, - PEUT IMPOSER A L,ARMEE, - QUI DEVRAIT ETRE SON CHEF, - ALORS DANS UN PROPOS BREF, - ON DIT AUX ANTHROPOPHAGES, - QU,ON A RETOURNE LEURS PAGES, - ET LES DANSES DES FORETS, - N,ANNULENT PAS LEURS FORFAITS.
14 h 04, le 29 novembre 2023