J’aime le son du cor le soir au fond des bois… et le Sayyed Barbu faisant danser les roquettes par-dessus les toits. Puis attendre le retour de bâton des voisins du Sud, affolant les habitants sans voix ni voie.
Flash-back sur les années 1970, l’époque guillerette des fedayins palestiniens qui branlaient du canon au milieu de la population civile, laquelle se prenait la riposte en pleine poire pendant que les héros libérateurs détalaient. Il nous a fallu une bonne vingtaine d’années pour apprendre que la fosse à purin israélienne, faut jamais la remuer sous peine d’en sniffer la schlingue à pleins poumons. La leçon n’a visiblement pas porté, puisqu’on s’apprête à refaire aux Libanais le coup de la « victoire divine ». En juillet 2006, ils se sont fait raser gratis, maintenant ils risquent de se faire raser de près…
Faut reconnaître que le bal des faux-cul tourne à plein régime dans cette histoire de Gaza, le premier d’entre eux étant indiscutablement le Benji d’Hébraïe. Lui, il faut une bonne dose de baryum pour le rendre comestible. Non content d’avoir laissé bâtir au fil des ans une formidable armada de missiles au Liban-Sud, le regard ailleurs en sifflotant, il s’est employé depuis des lustres, et avec la complicité du roitelet du Qatar, deuxième faux-cul de l’histoire, à déculotter ce pauvre Mahmoud Abbas et à gaver les disjonctés du Hamas.
Pour le président palestinien en tout cas, Ramallah n’a jamais été Broadway ! Depuis le temps qu’il n’a plus connu le verdict des urnes, il s’ennuie ferme et trouve de moins en moins de monde pour écouter ses bobards. Encore que face aux islamistes, ce chef d’œuvre en péril n’a pas montré qu’il avait grand-chose dans le caleçon. Normal : tout est dans la tête, disent ses ministres, dont certains sont bien en dessous du niveau de la mer.
Idem pour Ismaïl Haniyé et Khaled Mechaal, les deux demi-dieux exotiques du Hamas. Venus une seule fois il y a très longtemps par les élections, ils ont depuis pris racine et réussi le tour de force de déclarer à la fois la guerre sainte à l’État hébreu, promettre de jeter les juifs à la mer et étaler leurs jérémiades quand ils prenaient des coups. Résultat des courses : ils ont refilé la corvée à leur compère Yahia Sinouar avant de se casser tantôt chez l’Étrangleur ottoman Recep Tayyip, tantôt chez le bailleur de fonds qatari, où ils se prélassent tous frais compris dans les draps de soie des meilleurs cinq étoiles. Comme quoi, on peut faire vœu de pauvreté, mais en même temps avoir des goûts de riche. Islamiste, c’est un métier ! Et puis, il est tellement plus facile de fanfaronner et d’empiler les triomphes sous les palmiers de Doha, loin des femmes et des enfants réduits en charpie...
J’aime le son du cor le soir au fond des bois… et au Liban-Sud le doux chuintement des obus qui s’annonce, maintenant que la trêve à Gaza se déploie.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (5)
Moukhtassar moufiid de l'histoire de ces dernières 50 années... Que d'occasions perdues, de diplômés et de diplômes perdus, d'avenirs écrasés... Merci Gaby pour nous forcer à sortir cette dernière larme qui nous reste pour une Patrie, vascillante, qu'on adore...
Wlek Sanferlou
14 h 10, le 24 novembre 2023