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Société - Liban-Sud

La frappe israélienne qui a tué trois jeunes filles et leur grand-mère au Liban-Sud semble être un crime de guerre, estime HRW

La famille se rendait du sud du Liban à Beyrouth en fin d'après-midi, suite d'un bombardement intensif des forces israéliennes dans la région plus tôt dans la journée, a déclaré l’oncle des filles.

La frappe israélienne qui a tué trois jeunes filles et leur grand-mère au Liban-Sud semble être un crime de guerre, estime HRW

La voiture dans laquelle trois filles et leur grand-mère ont été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne à la périphérie de la ville méridionale de Aïnata, au Liban, le 6 novembre. Zohra Bensemra/Reuters

La frappe israélienne qui a tué trois jeunes filles et leur grand-mère le 5 novembre dans leur voiture, à la périphérie de la localité de Aïnata, au Liban-Sud, semble être un crime de guerre, a estimé Human Rights Watch ce mardi. « L’attaque israélienne illégale contre une famille dans une voiture devrait faire l’objet d’une enquête en tant que crime de guerre apparent », a déclaré HRW. L’attaque a tué les trois sœurs Rimas, 14 ans, Taline, 12 ans, et Liane Chour, 10 ans, ainsi que leur grand-mère Samira Ayoub. Leur mère Hoda Hijazi Chour, qui conduisait la voiture, a été blessée.

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La famille se rendait du sud du Liban à Beyrouth en fin d’après-midi, à la suite d’un bombardement intensif des forces israéliennes dans la région plus tôt dans la journée, a déclaré Samir Ayoub, l’oncle des filles, lors d’une interview télévisée la nuit de l’attaque. M. Ayoub, journaliste, se trouvait dans une autre voiture devant celle qui a été touchée.

Une violation des lois de la guerre

« Cette attaque des forces militaires israéliennes contre une voiture transportant une famille fuyant la violence témoigne d’un mépris inconsidéré pour la vie des civils », a dénoncé le chercheur Ramzi Kaiss auprès de HRW. « Trois jeunes filles et leur grand-mère ont perdu la vie parce que l’armée israélienne n’a pas fait la distinction entre les combattants et les civils, selon nos enquêtes. Leur assassinat constitue une violation des lois de la guerre, et les alliés d’Israël, comme les États-Unis, devraient réagir à ce crime de guerre apparent en demandant des comptes pour cette frappe illégale. »

Dans la même soirée, l’armée israélienne a admis avoir effectué la frappe, déclarant au Times of Israel qu’elle avait « frappé un véhicule en territoire libanais qui avait été identifié comme un véhicule suspect contenant plusieurs terroristes (...) L’affirmation selon laquelle il y avait plusieurs civils non impliqués dans le véhicule est en train d’être examinée ».

HRW a interrogé Samir Ayoub et un responsable de l’équipe de la Défense civile qui est intervenue sur le site après l’attaque. L’organisation a également examiné des vidéos de l’après-attaque, des images de vidéosurveillance du véhicule de la famille prises avant l’attaque et des déclarations du directeur de l’hôpital vers lequel les victimes ont été transportées. HRW a géolocalisé les vidéos pour confirmer les lieux.

Les filles, leur mère et leur grand-mère Samira Ayoub étaient les seules personnes présentes dans la voiture, ont déclaré Samir Ayoub et le responsable de la Défense civile. Le directeur de l’hôpital Salah Ghandour, de Bint Jbeil, a déclaré que les corps des filles et de leur grand-mère étaient complètement brûlés, tandis que la mère était blessée mais dans un état stable.

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Une route empruntée par les habitants pour se ravitailler

Samir Ayoub a affirmé avoir emprunté cette route quotidiennement pour se rendre de sa maison de Aïtaroun à la maison de sa sœur à Blida. « Tous les habitants de la ville empruntent cette route pour aller faire leurs courses ou se ravitailler, a-t-il observé. Il n’y a pas de cibles militaires à cet endroit. »

HRW n’a trouvé aucune preuve de l’existence d’une cible militaire dans les environs. Mais s’il y en avait une, le fait de viser une voiture transportant des civils ainsi que l’aveu de l’armée israélienne d’avoir visé la voiture sans faire la distinction entre les combattants et les civils auraient pu être des facteurs déterminants dans la décision de l’armée israélienne de tirer sur la voiture, fait remarquer l’organisation de défense des droits humains. « En vertu du droit de la guerre, toutes les parties doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour vérifier que les cibles sont des objectifs militaires valables. En cas de doute sur la nature civile d’une personne, celle-ci doit être considérée comme un civil », précise-t-elle.

Lors d’un entretien télévisé la nuit de l’attaque, Samir Ayoub a déclaré que peu avant l’attaque, les deux voitures s’étaient arrêtées dans un petit magasin à Aïtaroun. HRW a examiné un enregistrement vidéo fourni par M. Ayoub, à partir de la caméra de vidéosurveillance du magasin montrant le véhicule de la famille, et l’a géolocalisé à environ 1,7 kilomètre du site de l’attaque, confirmant ainsi le récit du journaliste.

Les images de vidéosurveillance montrent un enfant et une femme, identifiés comme étant la mère et Liane, avec l’oncle quittant le magasin. Ces images montrent au moins deux jeunes filles sur le siège arrière de la voiture et deux femmes sur les sièges avant.

L’enregistrement d’une transmission télévisée en direct du site de l’attaque montre l’équipe de la Défense civile sortant un corps carbonisé de la voiture et le plaçant dans une ambulance. On entend Samir Ayoub, dont la chemise est couverte de sang, dire que les enfants et leur grand-mère ont été tuées, tandis que la mère a été blessée.

Brûlées sous les yeux de leur oncle

Dans une interview télévisée enregistrée peu après l’attaque, le journaliste a déclaré que la famille avait prévu de se rendre chez lui avant de partir pour Beyrouth. « Je leur ai dit de jouer devant la voiture car un (drone de surveillance) les survolait. Je leur ai dit que le drone vous verrait maintenant et saurait qu’il y a des enfants dans la voiture. Les trois petites filles ont été brûlées dans la voiture sous mes yeux et leur mère a été brûlée », a-t-il révélé.

L’Agence nationale d’information (ANI) a indiqué que M. Ayoub conduisait la première voiture, tandis que les autres suivaient dans la seconde. La seconde voiture a été directement touchée et s’est renversée sur le bas-côté de la route alors qu’elle était en flammes, selon l’agence.

L’attaque d’un véhicule ne contenant que des civils en fuite témoigne d’un mépris inconsidéré de la part de l’armée israélienne pour son obligation de faire la distinction entre les objets civils et militaires, et d’un manquement significatif à prendre des mesures de protection adéquates pour éviter la mort de civils, a déclaré HRW.

« Les autorités israéliennes ne parviennent pas depuis longtemps à enquêter de manière crédible sur leurs propres abus graves, même lorsqu’elles reconnaissent les avoir commis, a déploré M. Kaïss. Les autorités israéliennes continuant à commettre des abus en toute impunité, les alliés d’Israël devraient insister pour qu’Israël rende des comptes sur ses violations des lois de la guerre et sur ce crime de guerre apparent. »

La frappe israélienne qui a tué trois jeunes filles et leur grand-mère le 5 novembre dans leur voiture, à la périphérie de la localité de Aïnata, au Liban-Sud, semble être un crime de guerre, a estimé Human Rights Watch ce mardi. « L’attaque israélienne illégale contre une famille dans une voiture devrait faire l’objet d’une enquête en tant que crime de guerre...

commentaires (4)

"… La frappe israélienne qui a tué trois jeunes filles et leur grand-mère semble être un crime de guerre, estime HRW …" - Il n’y a plus aucun doute, HRW est antisémite…

Gros Gnon

14 h 50, le 15 novembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • "… La frappe israélienne qui a tué trois jeunes filles et leur grand-mère semble être un crime de guerre, estime HRW …" - Il n’y a plus aucun doute, HRW est antisémite…

    Gros Gnon

    14 h 50, le 15 novembre 2023

  • La main criminelle est israélienne, mais le Hezbollah, par ses provocations envers l'Etat hébreux, est responsable de tout le sang libanais versé. Egalement Mikati qui, non seulement, s'abstient de dénoncer les crimes de la milice iranienne - ce que l'on pourrait exliquer par la crainte de finir comme un de ses prédécesseurs - mais va jusqu'à les approuver publiquement et décerner aux auteurs un brevet de patriotisme! Messieurs du Hezbollah, la couleur de votre drapeau ne devrait pas être le jaune, symbole de lumière, mais le rouge, pour le sang libanais que vous avez fait couler.

    Yves Prevost

    07 h 37, le 15 novembre 2023

  • Le seul responsable de tous ces crimes comme et de l’explosion du port est le Hezbollah. C’est pourtant simple : pas de provocations de leur part, et la frontière sud serait comme la frontière d’Israël; avec la Jordanie, l’Égypte ou même la Syrie qui n’a pourtant pas signé la paix. Si disons demain une milice française soutenue par le gouvernement bombardait l’Allemagne et que les Allemands ripostent et tuent des gens à Strasbourg, qui croyez-vous que le habitants de Strasbourg vont blâmer?

    Liban Libre

    19 h 12, le 14 novembre 2023

  • Pour la RUSSIE, la planète entière est prête à l'accuser de crime de guerre (à raison ).Cependant, pour nous, pauvres petit pays de libanais....Y aura t il quelqu'un pour défendre notre cause? La cause de cette famille libanaise décimée? Si on compte sur notre ministre des Affaires étrangères? Autant se cogner la tête au mur..Si on compte sur le hezbollah? Il le ferait mais malheureusement, il n'est pas crédible internationalement. Si on compte sur nos super héros endormis de l'opposition genre geagea , gemayel et compagnie : Là, ils sont dans leur bulle,regardant passer le train...Qui alors?

    LE FRANCOPHONE

    17 h 48, le 14 novembre 2023

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