« Nous allons continuer jusqu’à ce que nous éradiquions le Hamas. Rien n’arrêtera cela. » Dans sa déclaration sur Fox News jeudi soir, Benjamin Netanyahu a réaffirmé son objectif de guerre, deux semaines après les premières incursions terrestres de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Cette dernière a encerclé le nord de l’enclave et se trouve désormais « au cœur de la ville de Gaza », comme l’a annoncé mardi le ministre de la Défense Yoav Gallant. Les forces armées israéliennes inondent les réseaux sociaux d’images de soldats circulant entre des immeubles en ruine, vantant la découverte de bouches de tunnels ou pointant le canon de leur fusil par les fenêtres des maisons qu’ils ont investies. En plus de détruire le Hamas, l’armée vise à minimiser les pertes dans ses rangs et libérer les otages, tout en prétendant vouloir limiter les morts de civils palestiniens, qui nuisent de façon accrue à l’image d’Israël. « J’ai fixé des objectifs mais je n’ai pas défini de calendrier, a concédé Benjamin Netanyahu sur Fox News, car cela peut prendre plus de temps. »
Si la supériorité militaire et technologique d’Israël sur celle du Hamas n’est pas à démontrer, la guerre de Gaza impose des combats urbains qui donnent un léger avantage au groupe islamiste. Celui-ci maîtrise mieux la géographie des lieux que l’armée israélienne, surtout le réseau de tunnels estimé à 500 kilomètres, où sont vraisemblablement détenus une majorité des 240 otages kidnappés lors du massacre du 7 octobre. Et ces combats qui se déroulent rue par rue, immeuble par immeuble, s’inscrivent par définition dans la durée. « Dans une guerre urbaine, vous devez avancer lentement, car si vous prenez un gros risque sur chaque bâtiment que vous attaquez, vous serez saigné à blanc lorsque vous arriverez au bout de la ville, décrit Stephen Biddle, chercheur principal adjoint sur la politique de défense au Council on Foreign Relations. Cela prend davantage de temps si vous voulez limiter vos pertes, et je ne parle même pas des pertes civiles et des otages. »
Une trentaine de soldats israéliens ont pour l’heure été tués dans l’opération terrestre. Ce nombre relativement faible, vu la violence des combats, signale que l’infanterie opère des déplacements prudents, facilités par les raids aériens. Dès lors que les premiers chars israéliens ont pénétré dans l’enclave il y a deux semaines, les bombardements qui pleuvent sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre se sont en effet intensifiés. Israël a largué plusieurs milliers de tonnes de bombes tout en protégeant ses troupes au sol des embuscades du Hamas.
Des milliers de victimes civiles
Mais ce pilonnage incessant a un prix, qui commence à peser pour l'État hébreu. Celui de milliers de victimes palestiniennes – plus de 11 000 personnes tuées à ce jour selon le ministère de la Santé géré par le Hamas – en majorité des civils. Et l’attention médiatique se concentre aujourd’hui largement sur ce qui ressemble à une expédition punitive d’Israël à Gaza. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’il y avait quelque chose de « clairement faux » dans la façon dont Tel Aviv menait ses opérations militaires. Le bombardement du camp de réfugiés de Jabaliya, dont le but annoncé était de tuer un commandant du Hamas, et qui a fait de nombreuses victimes civiles, le 31 octobre, a choqué à travers le monde. « C’est comme si pour éliminer un termite, on détruisait la maison en entier, illustre Guillaume Ancel, ancien officier et auteur du blog militaire Ne pas subir. C’est une chronique annoncée de carnages répétés, et il y a un moment où même l’opinion publique américaine ne soutiendra pas le fait qu’Israël puisse avoir pour seule politique contre le Hamas de matraquer les Palestiniens. »
Les premiers désaccords entre Israël et l'administration de Joe Biden ont d’ailleurs émergé au grand jour, ce dernier voyant de surcroît le fossé se creuser parmi les démocrates au sujet de la guerre de Gaza. Le porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, John Kirby, a dévoilé une certaine dissonance entre Washington et Tel-Aviv mardi, déclarant que les deux pays étaient « amis », mais que « les amis n’ont pas à être d’accord sur tout ». Selon des responsables américains cités par CNN et le New York Times, Israël doit agir rapidement s’il entend éliminer le Hamas, avant que les préoccupations liées aux souffrances humanitaires et aux pertes civiles, ainsi que les appels internationaux à un cessez-le-feu, n'atteignent un niveau critique. Avec, en toile de fond, la crainte que la guerre ne dégénère dans tout le Moyen-Orient, alors que la dissuasion est à la charge de l’allié américain. De fait, la confrontation avec le Hezbollah se poursuit à la frontière avec le Liban, des supplétifs de l’Iran attaquent régulièrement des sites américains en Irak et en Syrie, et les houthis yéménites ont lancé plusieurs attaques de drones et de missiles vers la ville israélienne d’Eilat, au bord de la mer Rouge.
« Les guerres précédentes impliquant l’armée israélienne se sont souvent terminées avant d’être militairement abouties, car la pression politique internationale poussait Tsahal à s’arrêter prématurément, rappelle Stephen Biddle. Cela pourrait donc certainement arriver ici aussi. » Mais malgré les pressions, Benjamin Netanyahu pourrait continuer dans sa logique de venir à bout du Hamas à tout prix. Il en a fait son nouveau contrat avec la société israélienne qui le tient, lui et son gouvernement, largement responsable de la débâcle du 7 octobre. Sa survie politique en dépend, croit-il. Le Premier ministre israélien semble néanmoins conscient qu’il a besoin du soutien américain pour poursuivre la guerre, au point d’avoir annoncé pour la première fois, sur Fox News, son intention d’épargner un maximum de civils. Il a aussi rappelé qu’Israël avait ouvert un couloir humanitaire permettant, selon un décompte israélien différent de celui de l’ONU, à 50 000 Palestiniens de fuir le nord de l’enclave, et avait accepté des pauses humanitaires de quelques heures, suivant la demande des États-Unis.
Solution politique à Gaza
À y regarder de près, Benjamin Netanyahu vise une victoire qui ne peut être que limitée car, même si elle est remportée sur le terrain, l’idéologie du Hamas survivra à la guerre. « Les têtes pensantes du mouvement sont soit au Qatar, soit ailleurs à l’étranger, soit elles ont déjà fui vers le Sud, souligne Guillaume Ancel. Donc on va tuer quelques centaines de combattants qui seront remplacés aussitôt, comme dans la plupart des guerres antiterroristes. Ce qui n’a aucun effet, à part endeuiller des familles et créer d’autres bataillons à l’avenir. » Le combat contre le Hamas se jouera donc sur le plan politique, au long terme. « Avec cette guerre, les Israéliens ont fait du Hamas un interlocuteur incontournable au Proche-Orient, en leur donnant le statut d'armée qui affronte Tsahal, avance l’ancien officier. Et maintenant qu'ils se sont engagés là-dedans, ils ne peuvent plus faire machine arrière. »
Mais selon le diplomate israélien Alon Pikas, les interlocuteurs américains ont l’impression qu’Israël n’est pas enclin à réfléchir de manière stratégique à la phase politique du conflit. « Cela vaut la peine de le répéter une énième fois, écrit-il dans le Haaretz. En l’absence d’un objectif politique clair, cohérent et bien défini, Israël s’enlisera dans Gaza à son détriment ». Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est dit prêt vendredi à ce que cette dernière « assume des responsabilités dans la bande de Gaza » à l'avenir. Une perspective qui nécessiterait, selon le secrétaire général de l’OLP interrogé par le New York Times, des garanties américaines pour une solution à deux États, remise sur la table depuis le début du conflit, notamment par les pays arabes. Mais qui aurait du mal à passer auprès du gouvernement israélien actuel, qui repose sur une coalition de partis ultraorthodoxes et d’extrême droite.
LA TIRADE ORIGINALE IL FAUT PUBLIER ET NON CELLE IMPOSEE A LA HATE A CAUSE DE VOTRE CENSURE. FALLAIT ECRIRE LES VERS A MA PLACE ET SIGNER LA HATIVE FAUSSE TIRADE QUI PERD TOUT SON SENS. L,EDITORIAL TRES APPRECIE D,AUJOURD,HUI LARGEMENT DIT TOUT. HONNEUR A ISSA GORAIEB ! ============= - LA GUERRE A GAZA VA CERTES DURER. - ON PENSE A DES CAMPS DE CONCENTRATION, - AU SUD DE CETTE BANDE A PREPARER. - LE MONDE BANNIT LA REPETITION, - ENCOR SOUS LE CHOC DES MAUX DE NAGUERE. - IL CRAINT LE BOOM DE CETTE SALE GUERRE.
13 h 28, le 11 novembre 2023