Guerre Israël-Hamas : les USA préparent des « mesures d’urgence » pour évacuer leurs ressortissants du Liban

Alors que le conflit entre Israël et le Hamas s’intensifie, s’étendant au Liban-Sud, le gouvernement américain se prépare activement à d’éventuelles évacuations massives de ressortissants américains du Moyen-Orient, selon des sources de l’administration américaine rapportées par le Washington Post.  

« Le gouvernement américain se prépare à la possibilité d’une évacuation de centaines de milliers de citoyens US au Moyen-Orient si le bain de sang à Gaza se poursuit », rapportent quatre responsables au fait des plans d’urgence du gouvernement américain, cités par le Washington Post.

Le gouvernement américain est profondément alarmé par la perspective d’une escalade ces derniers jours, explique le Washington Post. Selon des experts cités par le journal, « il y avait environ 600 000 ressortissants américains en Israël et 86 000 autres au Liban lorsque le Hamas a attaqué ».

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« Avec autant d’Américains en Israël et des menaces pesant sur leurs compatriotes dans toute la région, il est difficile d’imaginer une évacuation d’une ampleur, d’une portée et d’une complexité comparables à celle-ci », a déclaré au Washington Post Suzanne Maloney, directrice de la politique étrangère à la Brookings Institution.

Ces propos surviennent alors que la situation reste très tendue au Proche-Orient. Les États-Unis montrent un soutien inconditionnel sur les plans politique et militaire au gouvernent israélien pour faire face au Hamas, responsable de l’attaque du 7 octobre en Israël qui a ravivé les hostilités dans la région. 

Plans d’action d’urgence

Contacté par L’Orient-Le Jour, le porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Liban, Jake Nelson, a expliqué que « la priorité la plus élevée du département d’État actuellement est la sécurité et la protection des Américains résidant à l’étranger ». Il a rappelé que « toutes les ambassades américaines maintiennent des plans d’action d’urgence et organisent des exercices de préparation aux urgences et de réponse aux crises pour réagir efficacement aux menaces potentielles ».

« Nous n’évacuons pas les ressortissants américains du Liban pour le moment. Bien que certaines compagnies aériennes commerciales aient temporairement suspendu leurs vols à destination et en provenance de Beyrouth, des vols commerciaux restent disponibles pour ceux qui souhaitent quitter le pays », poursuit-il. « Nous recommandons aux Américains qui cherchent à quitter le Liban de le faire dès que possible », ajoute-t-il.

Le département d’État avait relevé le 18 octobre son avertissement aux voyageurs pour le Liban au niveau 4, les exhortant à ne pas s’y rendre en raison de l’imprévisibilité de la situation sécuritaire liée aux échanges de roquettes, de missiles et d’artillerie entre Israël et le Hezbollah ou d’autres factions militantes armées.

Dans un nouveau communiqué daté du 20 octobre, l’ambassade a « recommandé aux citoyens américains qui choisissent de ne pas partir de préparer des plans de secours pour les situations d’urgence ».

Coordination Hezbollah-Hamas-Iran

L’inquiétude de Washington par rapport au Liban concerne principalement le Hezbollah, rapporte le journal, citant un responsable américain qui déclare que « l’administration est très, très inquiète que cette situation devienne incontrôlable ».

Depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël, le Hezbollah a bombardé à plusieurs reprises des positions israéliennes à la frontière avec le Liban, des tirs auxquels Israël répond en bombardant le Liban-Sud sur une profondeur de quelques kilomètres. Ces échanges de tirs ont fait jusque-là une trentaine de tués dans les rangs du parti chiite, et plusieurs morts du côté israélien.

Comme L’Orient Le Jour l’a rapporté, l’attaque du Hamas a été probablement préparée et coordonnée depuis plusieurs mois à Beyrouth, entre le Hezbollah, le Hamas et l’Iran. Au nom de « l’unité des fronts », le Hamas et le Hezbollah ont largement renforcé leurs liens au cours des deux dernières années.

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Une partie des dirigeants du Hamas ont trouvé refuge au Liban. En avril, le chef du bureau politique du mouvement, Ismaïl Haniyé, s’était rendu au Liban et s’était entretenu avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le même mois, plusieurs roquettes avaient été lancées contre Israël depuis le Liban-Sud dans une attaque imputée au Hamas.

Lundi, le Pentagone a laissé entendre qu’il se préparait à une augmentation significative des attaques contre les troupes américaines au Moyen-Orient, et le département de la Défense a pointé du doigt l’Iran pour son soutien étendu à des groupes ayant une longue histoire d’utilisation de roquettes.

Colère anti-US au Liban

Au Liban, en réaction au bombardement de l’hôpital al-Ahli à Gaza, des centaines de manifestants en colère se sont rassemblés près de l’ambassade des États-Unis à Aoukar, au nord de Beyrouth. La police les a dispersés à coups de gaz lacrymogènes, après avoir essuyé des jets de pierres et autres projectiles.

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Plusieurs rapports de services de renseignements occidentaux et certains responsables américains, notamment le président Joe Biden, et européens affirment que l’hôpital de Gaza a été atteint par une roquette palestinienne et non par un bombardement israélien. Mais aucune enquête officielle n’a encore été menée à ce stade. Cela n’a pas empêché des centaines de protestataires de manifester leur colère contre Israël et les États-unis après le bombardement de l’hôpital. Le 18 octobre, un groupe de jeunes a même vandalisé l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth.