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Politique - Discours

Face au Hezbollah, Bassil ne lâche presque rien

Tout en se positionnant aux côtés de la « résistance », le leader du CPL s'est opposé à une intervention de son allié chiite dans le conflit à Gaza ainsi qu’à son choix présidentiel.

Face au Hezbollah, Bassil ne lâche presque rien

Le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, après son allocution dimanche à Antélias. Photo fournie par le parti.

Gebran Bassil soutient « la résistance », mais pas « l’unité des fronts »... Fidèle à son nouveau positionnement centriste dans la bataille présidentielle, le chef du Courant patriotique libre s’est efforcé de ménager la chèvre et le chou en abordant le conflit qui oppose le Hamas à Israël. Tout en se positionnant aux côtés de l’axe du Hezbollah, le leader aouniste s’est opposé à une intervention de son allié chiite dans la guerre à Gaza, cela pouvant avoir « des conséquences catastrophiques » sur le pays. « Devrions-nous perdre tous les gains que nous avons accumulés pour servir « l’unité des fronts » dans laquelle les Libanais n’ont pas leur mot à dire ? » s’est-il interrogé dans un discours prononcé à l’occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date à laquelle Michel Aoun a été délogé de Baabda par l’armée syrienne et forcé à l’exil.

« Regardez les agressions israéliennes »
Ces propos interviennent à l’heure où le Hezbollah menace de rejoindre la guerre si l’État hébreu dépassait certaines lignes rouges dans sa guerre contre le groupe palestinien. « Le Liban ne peut que soutenir la Palestine, mais nous devons aussi nous soutenir nous-mêmes », a affirmé Gebran Bassil. Il a également implicitement critiqué le Hamas pour son opposition au régime de Bachar el-Assad pendant les premières années de la contestation en Syrie. « Certains membres de ce front se sont mal positionnés dans la guerre syrienne », a-t-il lancé. Si le chef du CPL s’est dit clairement opposé à une intervention du Hezbollah, il a veillé, tout au long de son allocution, à afficher son soutien aux Palestiniens et à leur lutte. « Le peuple palestinien possède un droit sur ces terres et mérite d’avoir un État indépendant », a-t-il affirmé, critiquant « la violence et l’injustice » d’Israël et son gouvernement « extrémiste » qui souhaite le « transfert des Palestiniens de Gaza vers le Sinaï ». « À ceux qui se demandent en quoi ce qui passe en Palestine concerne le Liban, je leur réponds : regardez les agressions israéliennes », a-t-il ajouté, citant notamment la mort du journaliste libanais Issam Abdallah, visé par un bombardement israélien vendredi à la frontière. L’ancien ministre a également souligné l’importance religieuse de Jérusalem-Est, occupée par Tel-Aviv, saluant le rôle du Hezbollah dans la « résistance ». Il est même allé jusqu’à imiter la démarche du Hezb en avertissant qu’il n’y aura pas de « Karish » s’il n’y a pas de Cana, en référence aux deux champs gaziers se trouvant l’un du côté israélien et l’autre du côté libanais. Des rumeurs non confirmés ont fait état ces jours derniers d’une absence de gaz dans le champ de Cana.

« Israël ne connaît plus le goût de la victoire depuis qu’il a été chassé du Liban en 2000, et encore plus depuis sa défaite en 2006 », a ajouté M. Bassil, saluant par la même occasion le rôle du Hamas qui a « vaincu (l’État hébreu) à plusieurs reprises depuis 2008 jusqu’à la grande victoire du 7 octobre 2023 », date où l’opération « Déluge d’al-Aqsa » a été lancée. Le leader maronite a également critiqué ceux qui, au Liban, souhaiteraient selon lui « une nouvelle invasion israélienne » du pays. « Vous attendrez longtemps un instant qui ne viendra jamais », a-t-il martelé, dans une critique voulue implicite au camp anti-Hezbollah qu’il a choisi de ne pas nommer. 

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La position de Gebran Bassil, qui soutient les Palestiniens mais préfère que le Liban reste à l’abri des combats, n’est pas sans rappeler celle de l’ancien président du Parti socialiste progressiste et leader druze Walid Joumblatt. Dimanche, ce dernier s’est entretenu avec le président de la Chambre Nabih Berry à Aïn el-Tiné. « Nous espérons bien sûr que le Liban restera en dehors de ce cercle de violence, sauf si l’ennemi israélien persiste dans ses attaques, a-t-il déclaré à l’issue de l’entretien. Notre politique fondamentale était de ne pas attaquer, mais nous constatons des agressions continues et quotidiennes de la part d’Israël. » M. Joumblatt a également insisté sur l’importance de la solution à deux États pour mettre fin à ce conflit.

« Venez qu’on élise un président maintenant »
S’il a consacré une bonne partie de son discours à l’offensive du Hamas, M. Bassil a tout de même évoqué le dossier présidentiel, bien que, depuis le début des combats à Gaza, ce sujet a été relégué en arrière-plan. « Certains espèrent que cette guerre va changer la donne dans la région et leur permettre d’élire le président qu’ils veulent. C’est une illusion. Venez qu’on élise un président maintenant plutôt que d’attendre la fin d’une guerre qui va, malheureusement, durer. » Faute de compromis, le Liban est sans président depuis bientôt un an, et Gebran Bassil s’oppose aux deux principaux présidentiables : le leader des Marada Sleiman Frangié, soutenu par le tandem Amal-Hezbollah, et le commandant de l’armée Joseph Aoun, qui semble le favori de la communauté internationale, qui voit en lui une figure de consensus. « Où en serait notre liberté, notre souveraineté et notre indépendance si nous acceptons que quelqu’un d’autre choisisse notre président pour nous ? La liberté permet-elle à quelqu’un de nous imposer, contrairement aux résultats des élections législatives, un chef de l’État qui ne représente ni notre peuple ni notre conscience ? » a-t-il martelé. Une référence à M. Frangié, qui ne peut compter que sur un seul député de son parti au Parlement et qui ne bénéficie du soutien d’aucun des deux grands partis chrétiens, le CPL et les Forces libanaises de Samir Geagea. 

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Il s’en est ensuite pris au groupe des Cinq (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar et Égypte), impliqué dans le dossier libanais, qui prône une voie de compromis qui semble aller à l’encontre des calculs de M. Bassil. « La souveraineté permet-elle notre assujettissement à un groupe de cinq ou six, ou d’accepter une tutelle occidentale, alors qu’on refuse une tutelle orientale ? » s’est-il interrogé.

Le discours de dimanche a également été l’occasion pour M. Bassil d’évoquer encore une fois le dossier des migrants et réfugiés syriens installés au Liban, son principal cheval de bataille. « La forte migration que connaît notre pays dépasse sa capacité », a-t-il dénoncé, arguant que la crise migratoire « dépasse tous les records en termes de volume et de densité de population ». D’ailleurs, pour le leader aouniste, la paix dans la région n’est possible qu’avec « le retour dans leur pays des réfugiés palestiniens et des migrants syriens ».

Gebran Bassil soutient « la résistance », mais pas « l’unité des fronts »... Fidèle à son nouveau positionnement centriste dans la bataille présidentielle, le chef du Courant patriotique libre s’est efforcé de ménager la chèvre et le chou en abordant le conflit qui oppose le Hamas à Israël. Tout en se positionnant aux côtés de l’axe du Hezbollah, le leader...

commentaires (8)

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william semaan

15 h 59, le 16 octobre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Cette%20personne%20est%0ADiscr%C3%A9dit%C3%A9e%20%0AIl%20%20ne%0ASait%20pas%20sur%20quel%0APied%20danser%20

    william semaan

    15 h 59, le 16 octobre 2023

  • Mégalomane dangereux et hyper nuisible à notre société!

    Wow

    12 h 30, le 16 octobre 2023

  • « Devrions-nous perdre tous les gains que nous avons accumulés pour servir « l’unité des fronts » dans laquelle les Libanais n’ont pas leur mot à dire ? » De quelle unité et de quel front parle t-il? Il était le premier avec son bo pire à s’aligner à l’axe du mal le préférant à celui de la nation et vient se plaindre de l’usurpation de ses alliés de notre pays alors qu’avec l’aide des vendus ils ont offert notre nation sur un plateau d’argent contre quelques pécules et un pouvoir simulé qu’ils ont eux mêmes dénoncé en déclarant ma khalouna. Ils croyaient pouvoir affaiblir cette organisation terroriste en lui cédant toutes les institutions et donc le pays entier pour le sauver? Quelle est leur logique et pourquoi persiste t-il a nous faire croire que ces mercenaires représentent un quelconque intérêt pour un pays qu’ils ne cessent d’anéantir pour l’offrir à l’Iran comme base avant de lutte pour une cause qui ne nous concerne aucunement. Il a raté l’occasion de se taire encore une fois.

    Sissi zayyat

    11 h 47, le 16 octobre 2023

  • "… il s’est efforcé de ménager la chèvre et le chou …" - en parlant du loup. Il faut le faire…

    Gros Gnon

    08 h 47, le 16 octobre 2023

  • 1 - « Devrions-nous perdre tous les gains que nous avons accumulés pour servir « l’unité des fronts » dans laquelle les Libanais n’ont pas leur mot à dire ? » 2 - « Devrions-nous perdre tous les gains que nous avons accumulés pour servir « l’unité des fronts » dans laquelle les Libanais n’ont pas leur mot à dire ? » s’est-il interrogé dans un discours prononcé à l’occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date à laquelle Michel Aoun a été délogé de Baabda par l’armée syrienne et forcé à l’exil.====== AUX DEUX INEPTIES D,EN HAUT, IL A QUAND MEME MELE CERTAINES VERITES ET BIEN D,AUTRES INEPTIES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 00, le 16 octobre 2023

  • Mais pq à la base déjà … la tutelle ?!? Petit tu restera petit

    Bery tus

    05 h 59, le 16 octobre 2023

  • Encore un pantin…

    CW

    04 h 00, le 16 octobre 2023

  • Cette%20personne%2C%20est%20comme%20d%E2%80%99habitude%2C%20%20ne%20sait%20pas%20sur%20quel%20pied%20danser%20

    william semaan

    01 h 15, le 16 octobre 2023

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