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Politique - Interview

Geagea à « L’OLJ » : Les attaques contre Joseph Aoun sont injustifiées

Le chef des FL réclame l’arrêt des activités du HCR au Liban, dénonçant une présence « illégale » des migrants syriens.

Geagea à « L’OLJ » : Les attaques contre Joseph Aoun sont injustifiées

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, à Meerab. Photo fournie par les FL

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué mardi dans une interview à L’Orient-Le Jour les attaques répétées de son adversaire chrétien Gebran Bassil, leader du Courant patriotique libre, contre le chef de l’armée, Joseph Aoun, sur fond de rivalité en lien avec l’élection présidentielle. Il a en outre appelé le gouvernement sortant à prendre des mesures d’urgence pour juguler le flux de migrants en provenance de Syrie, y compris en stoppant les activités du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). M. Bassil avait au cours du week-end accusé le commandement de l’armée de tirer profit de l’entrée massive de migrants syriens au Liban.  

Qu’attendez-vous au niveau de la présidentielle, maintenant que la France a abandonné l’idée de troc entre Sleiman Frangié pour la présidence et un Premier ministre proche de l’opposition et que son émissaire Jean-Yves Le Drian prône désormais une troisième voie ?

Jean-Yves Le Drian évoque l’option de la troisième voie depuis son deuxième séjour au Liban (en juillet dernier). Le grand problème réside dans le fait que, de notre côté, nous sommes ouverts à discuter cette éventualité. Mais le camp adverse rejette même le concept du « troisième candidat ». Par conséquent, c’est le camp de la moumanaa (piloté par le Hezbollah) qui bloque la tenue de la présidentielle. Face à cette équation, l’échéance semble dans l’impasse. Car d’un côté, le Hezbollah et ses alliés veulent nous imposer leur candidat, et de l’autre, il y a près d’une vingtaine de députés qui sont toujours indécis. Quant à nous, nous formons un bloc de près de quarante députés. Mais ce chiffre ne suffit pas (pour faire élire un président).


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L’appel à emprunter une troisième voie est intervenu à l’heure où le Qatar déploie des efforts en quête d’un déblocage, sachant que le commandant de l’armée Joseph Aoun serait le favori de Doha. Êtes-vous disposé à soutenir le chef de la troupe et que pensez-vous des attaques dont il est la cible ?
D’abord, je tiens à préciser que les Qataris ne proposent pas de noms mais prônent la troisième voie. Pour ce qui est de Joseph Aoun, il est évident, depuis le début de la présidentielle, que Gebran Bassil ne veut pas le voir élu, non pour des raisons de principe, mais pour des motifs liés à son attachement au pouvoir. Il l’attaque donc uniquement parce qu’il est un candidat sérieux à la présidentielle. Ces diatribes sont donc injustifiées. Quant à nous, nous n’avons pas de veto contre Joseph Aoun. Mais nous aviserons le moment venu. Car une telle décision requiert un examen minutieux et des concertations élargies. Car nous ne savons rien de sa vision économique et politique du pays. Même moi, je ne connais pas le général Joseph Aoun.

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Après avoir mis en échec l’initiative de Nabih Berry (un dialogue d’une semaine suivi d’une séance électorale ouverte avec des tours de vote successifs), l’opposition n’a pas proposé d’alternative sérieuse. Cette attitude ne risque-t-elle pas de vous placer dans une situation d’isolement, ce qui serait à même d’élargir la marge de manœuvre de Gebran Bassil ?
Nous n’avons pas une obsession nommée Gebran Bassil. Et puis, il n’est pas sûr qu’une entente entre M. Bassil et le Hezbollah se produira et qu’elle facilitera l’élection de Sleiman Frangié. Ensuite, Nabih Berry n’a pas appelé à un dialogue mais à une farce.  De quel dialogue parle-t-on alors que le tandem chiite a fait comprendre aux Qataris, aux Français et à tout le monde qu’il n’avait pas de plan B ? Partant, tout le monde sait que le dialogue ne débouchera sur rien. Mais ils veulent nous y entraîner pour dire que tous les protagonistes se sont réunis mais n’ont pas pu s’entendre. D’où le blocage de l’échéance. En gros, l’objectif est donc de dédouaner la moumanaa de cette accusation. Dans ce cadre, je veux adresser un message à Nabih Berry : « Vous vous étiez engagé à aller à la séance électorale quel que soit le résultat du dialogue. Celui-ci est tombé à l’eau. Allez donc à la Chambre pour faire élire un président. »

Sur un autre registre, comment expliquez-vous le changement du discours FL qui, dans un premier temps, attaquait le régime syrien et aujourd’hui appelle au retour des migrants fuyant ce même régime ?
Nous continuerons d’attaquer le régime, responsable de plein de problèmes et de crises que le Liban vit depuis des années. Il reste que les réfugiés syriens au Liban ne sont plus simplement des gens qui fuient la guerre dans leur pays natal. Nous sommes aujourd’hui devant un phénomène de présence syrienne illégale au Liban. Tout le monde se rappelle encore la première vague de réfugiés venus au Liban dans des circonstances difficiles. Celles-ci n’existent plus aujourd’hui. Et il va sans dire que les grosses pointures de l’opposition syrienne ne rentreront pas à Damas. Sauf que ceux-ci constituent une minorité dans un raz-de-marée de plus de 1 700 000 réfugiés actuellement au Liban.  

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Partant, comment réagissez-vous à l’appel lundi de Hassan Nasrallah à mettre en place un plan rassembleur pour résoudre le problème ?
C’est déjà bien que Hassan Nasrallah accorde de l’importance à la question des réfugiés. Mais les paroles ne suffisent plus. Le Hezbollah et ses alliés, dont le CPL, forment la totalité du gouvernement sortant. Celui-ci peut donc se réunir pour débattre d’un dossier aussi dangereux et urgent. Il devrait prendre deux décisions essentielles : d’abord l’arrêt des activités du Haut-Commissariat des réfugiés au Liban. D’autant que nous ne sommes pas signataires des conventions portant sur les réfugiés et que le gouvernement libanais a émis, en 2002, une décision affirmant que le Liban n’est pas un pays de réfugiés. Comment le HCR continue-t-il alors de fournir des aides et des services à plus d’un million de réfugiés au Liban ? Ensuite, il faut que le gouvernement ordonne à tous les services de sécurité de veiller à appliquer les lois en vigueur sur ce plan, notamment pour ce qui est des permis de travail et des séjours accordés aux étrangers résidant au Liban, les Syriens en tête.

Que pouvez-vous dire du décès survenu mardi de la veuve d’Élias Hasrouni (cadre FL retrouvé mort à Aïn Ebel en août dernier) suite à un accident de voiture ?
C’est un accident comme tous les autres, je ne crois pas qu’il y ait un lien entre son décès et l’assassinat de son mari. Ce que je sais, c’est que l’enquête liée au meurtre d’Élias ne progresse pas parce qu’il est clair que c’est le Hezbollah qui se tient derrière le crime. 

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué mardi dans une interview à L’Orient-Le Jour les attaques répétées de son adversaire chrétien Gebran Bassil, leader du Courant patriotique libre, contre le chef de l’armée, Joseph Aoun, sur fond de rivalité en lien avec l’élection présidentielle. Il a en outre appelé le gouvernement sortant à prendre des mesures...

commentaires (2)

Geagea défend le chef de l’armée pour faire le contre pied à Bassil. D’ailleurs ses antécédents avec l’armée en disent long pour le prendre au sérieux. La politique du louvoiement est sa spécialité.

Hitti arlette

19 h 25, le 04 octobre 2023

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Commentaires (2)

  • Geagea défend le chef de l’armée pour faire le contre pied à Bassil. D’ailleurs ses antécédents avec l’armée en disent long pour le prendre au sérieux. La politique du louvoiement est sa spécialité.

    Hitti arlette

    19 h 25, le 04 octobre 2023

  • Si le HCR est au Liban c’est parce qu’aucun gouvernement, donc nous, ne l’a empêché d’y être, par ailleurs, c’est le boucher qu’il faut éliminer dans un premier temps. Cela sera peut-être le début d’une solution à nos problèmes.

    TrucMuche

    18 h 44, le 03 octobre 2023

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