« Nous vivons aujourd’hui la pire gestion des Affaires étrangères depuis l’indépendance de 1943. » C’est par ce constat qu’un proche du président de la Chambre, Nabih Berry, décrit pour L’Orient-Le Jour l’état du palais Bustros où les secousses se succèdent. Dernière en date, celle suscitée par l’incapacité des diplomates accrédités à l’étranger d’encaisser leurs salaires depuis plusieurs mois. Théoriquement, les raisons sont d’ordre technique et logistique. Sauf qu’au Liban, la politique politicienne n’est jamais bien loin. Et les Affaires étrangères ne dérogent pas à cette règle. Ainsi, les diplomates privés de leurs rémunérations semblent faire les frais du bras de fer chronique entre le camp aouniste et son plus grand adversaire local, le chef du législatif.
Pour mieux comprendre, il faudrait revenir quelques mois en arrière. Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib (gravitant dans l’orbite du courant aouniste), avait procédé, en été, à une série de permutations et nominations au niveau de la troisième catégorie (secrétaires diplomatiques). Une démarche qui avait suscité le mécontentement de Aïn el-Tiné, dont les proches dénoncent le fait que M. Bou Habib ne se soit pas conformé à « l’accord conclu avec le président de la Chambre ». C’est donc pour cette raison que le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil (proche de M. Berry), s’abstient jusqu’ici de signer le décret débloquant les salaires des diplomates en dollars.
Face à cette version présentée à L’OLJ par plusieurs fonctionnaires privés de leurs salaires, les milieux du ministère des AE cernent l’affaire à sa stricte dimension technique. « Le retard s’explique principalement par le changement de la procédure de paiement depuis la fin du mandat de Riad Salamé à la tête de la Banque du Liban (le 31 juillet dernier) », confie une source proche du dossier sous couvert d’anonymat. « Alors que l’ancien gouverneur de la BDL (Riad Salamé) acceptait facilement de répondre aux requêtes des administrations publiques, l’actuel patron de la banque centrale par intérim (Wassim Manssouri) refuse de financer l’État. Les AE ont donc dû obtenir l’approbation du ministère des Finances pour payer les salaires des diplomates en piochant dans le compte (en dollars frais) des Finances auprès de la BDL », souligne la source qui précise que les AE ont notamment formulé cette demande pour les mois d’août et de septembre. La balle est donc dans le camp du ministre berryste Youssef Khalil.
Un vice de forme ?
C’est le secrétaire général des AE, Hani Chmaytelli, qui avait pavé la voie à cette démarche. Le 22 septembre dernier, il a adressé une lettre officielle aux Finances pour demander de confirmer l’approbation du paiement des salaires dont le montant s’élève à 2 215 557 dollars, en piochant dans le compte des Finances auprès de la BDL. Mais rien ne prête à croire que la démarche portera ses fruits car les milieux de Aïn el-Tiné dénoncent un vice de forme entachant la lettre du haut fonctionnaire du palais Bustros. « Le nom de M. Chmaytelli figure en dessous de celui de Abdallah Bou Habib. Nous avons donc demandé que les procédures de forme soient respectées avant de prendre n’importe quelle décision », souligne le proche de Aïn el-Tiné cité plus haut. Mais dans les cercles diplomatiques, on indique que le secrétaire général a opté pour ce choix afin de ne plus retarder les salaires des fonctionnaires. « Il ne veut pas attendre le retour de Abdallah Bou Habib, actuellement en vacances à Washington », dit un diplomate qui a requis l’anonymat.
Et ce n’est pas tout. Outre les salaires des diplomates à l’étranger, les Affaires étrangères demandent au ministre des Finances de permettre l’ouverture d’un crédit visant à couvrir les salaires des diplomates envoyés en mission à l’étranger, ainsi que des fonctionnaires concernés par les permutations de troisième catégorie, dont des chiites, sachant qu’une large frange de ceux-ci devraient quitter le Liban d’ici à la mi-octobre, pour rejoindre les chancelleries où ils ont été accrédités. « Le problème ne concerne pas le ministère des Finances. Les Affaires étrangères veulent opérer des nominations et des permutations et occasionner des dépenses qu’elles ne peuvent pas couvrir », déplore le proche de Nabih Berry, comme pour dédouaner Youssef Khalil. Sauf que c’est à Aïn el-Tiné qu’il faut trouver les clés du Trésor...
La première décision du prochain président sera d’interdire à une personne et à un parti de conserver un poste ministériel ou autre LE PERMANENT MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE A BERRY L’ÉNERGIE AU PARTI DE BASSIL ETC.. Tous doivent être interchangeable en religion et en pro parti C’EST LA SEULE FAÇON DE REGAGNER NOTRE LIBAN
13 h 29, le 03 octobre 2023