L'entrée principale de l'ambassade des États-Unis à Aoukar, au nord de Beyrouth, qui a été visée par des tirs mercredi 20 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine.
Le tireur qui a ouvert le feu la semaine dernière sur l'ambassade américaine au Liban est un livreur qui a cherché à « se venger » après avoir été humilié par le personnel de sécurité, ont révélé les autorités libanaises jeudi. Le 20 septembre, un homme avait tiré plusieurs coups de feu sur l'entrée de l'ambassade située à Aoukar, une banlieue au nord de Beyrouth, sans faire de victimes.
Jeudi, les forces de sécurité intérieure ont déclaré dans un communiqué qu'un chauffeur-livreur de 26 ans avait avoué être l'auteur des tirs. Selon ses aveux, il avait livré une commande de nourriture deux mois plus tôt à l'ambassade et « avait été humilié par un membre du personnel de sécurité ». Il avait alors « décidé de se venger ». Lundi, il a été arrêté dans la banlieue sud de Beyrouth, précise le communiqué. Pour accéder au complexe ultra-sécurité de l'ambassade, il avait emprunté une route secondaire pour contourner le poste de contrôle de l'armée libanaise situé près de l'ambassade, selon la même source. Armé d'une kalachnikov, il avait alors ouvert le feu.
Un responsable de sécurité avait auparavant indiqué à l'AFP qu'il avait tiré 15 balles sur les portes de l'ambassade, laissant derrière lui un sac rempli de munitions.
Le tribunal militaire avait ouvert une enquête.
L'incident a coïncidé avec l'anniversaire de l'explosion d'une voiture piégée en 1984 devant une annexe de l'ambassade américaine, qui avait fait onze morts et des dizaines de blessés, attribuée par l'ambassade au Hezbollah pro-iranien. La chancellerie s'était installée dans ces locaux au nord de Beyrouth après un attentat suicide qui avait détruit l'ambassade en avril 1983 et fait 63 morts, en pleine guerre civile (1975-1990). L'attentat avait été revendiqué par le Jihad islamique, une nébuleuse liée selon Washington au Hezbollah.
commentaires (3)
Un livreur bien informe, puisqu'il a agi le jour anniversaire d'un autre attentat, au meme endroit mais beaucoup plus meurtrier. Le hazard a bon dos ?
Michel Trad
15 h 22, le 29 septembre 2023