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Lifestyle - Concert

Ash déclare son amour pour le Liban

Le jeune artiste se produira samedi soir pour la première fois au Liban. Comme partout dans le monde, ses compositions électro aux influences orientales sont de belles invitations au voyage.

Ash déclare son amour pour le Liban

Ash, grand amoureux du Liban, se produira en concert à Batroun. Photo DR

Batroun, samedi au coucher du soleil. Tel est le rendez-vous fixé par Ash, musicien multi-instrumentaliste et producteur franco-égyptien, à son fidèle public libanais, le temps d’un concert où il se produira en direct. Le moins qu’on puisse dire est que l’artiste de 26 ans est un fan inconditionnel du Liban, et qu’il attend avec grande impatience cette toute première performance au pays du Cèdre, organisée par Blubay Batroun et les studios de création Holoscene, des professionnels de ce genre d’expériences immersives et sensorielles qui allient art, design, musique et technologies innovantes.

Joint par L’Orient-Le Jour en Géorgie où il se produisait cette semaine, Ash n’a pas caché son enthousiasme : « Honnêtement, je pense avoir répété cette phrase à mes amis au point de les déranger, mais je compte les heures qui me séparent de ce concert qui m’est très spécial. J’aime le Liban et cela fait des années que j’ai envie de m’y produire. J’espère que ce concert au cadre unique, sur la baie de Batroun, fera plaisir aux gens. » Cet amour pour le Liban, l’artiste aux 700 millions de streams sur les plateformes numériques le doit en grande partie à son ami d’enfance et à son meilleur ami, tous deux libanais.

D’une unique visite au Liban en 2015, où il a passé des vacances à Achrafieh et visité de nombreuses villes, il garde surtout le souvenir d’une soirée à Mar Mikhaël : « Mon ami et moi sommes entrés par hasard dans un bar, et je me souviens que nous y sommes restés pendant plus de 7 heures à écouter des groupes jouer en direct. Je trouve que le Liban est unique, par sa cuisine certes car j’adore les manakich, mais surtout grâce à sa riche culture musicale. »


Si le pays le fascine, le jeune Ash n’a pas hésité à exprimer sa douleur, en août 2020, suite à la double explosion du port. « Je me trouvais avec un mon ami libanais à Montréal ce jour-là, raconte-t-il. Sa famille était au Liban. J’ai vécu la peur, le stress et c’était un moment effrayant que je n’oublierai jamais. Il était naturel que j’essaye de faire quelque chose, à ma façon, pour Beyrouth. » Quelques jours plus tard, le compositeur publie une session en direct sur la toile, filmée au Canada, en hommage à la ville meurtrie, dans le but de lever des fonds pour sa reconstruction. Même s’il craint de s’attaquer à des classiques et d’en faire des remix electro, il inaugure son set par le titre emblématique de Feyrouz, Li Beyrouth, avec la vocaliste Samia. Et quand il s’accompagne de son saxophone, la musique retentit, mélancolique, sur les toits de Montréal, en hommage à Beyrouth.

Orientalisme

Feyrouz, elle, est une autre histoire de cœur pour le jeune Ashraf Mouawad. Il l’a découverte tout jeune au Caire, à la télévision, chantant en dialecte égyptien, au même titre que les grands artistes de son pays, comme Oum Kalthoum et Abdel Halim Hafez. Aujourd’hui, il assure que la musique égyptienne demeure sa plus grande influence, ses compositions électro étant surtout caractérisés par des sons du Moyen-Orient. On y retrouve également des influences francophones, Ash ayant souvent voyagé à Paris avec ses parents.

« Quand on ouvre ma playlist sur mon téléphone, on s’attend à trouver de l’électro, mais c’est plutôt Julien Clerc, Feyrouz, Abdel Halim et Francis Cabrel. » « En grandissant, j’écoutais évidemment beaucoup de musique électronique aussi, et je me suis engagé dans une carrière de DJ durant mon adolescence. Mais j’ai vite senti que j’imitais les stars et DJ occidentaux et qu’il fallait que je crée ma propre musique. J’ai alors composé un titre, lui ai ajouté, sans trop réfléchir, une mélodie orientale que j’avais en tête, et c’est ainsi que mon premier titre Lost est né. »

Après ce premier succès timide, il continue à s’intéresser à la musique occidentale et au deep house. À Montréal, où il s’installe avec sa famille après l’école, il poursuit des études en économie et en sciences politiques. S’il rêve de percer dans la musique, il n’y consacre pas beaucoup de temps. Pour s’amuser, un soir, il compose un titre oriental, Mosaïque, qu’il range dans un tiroir pendant plus de six mois, avant qu’un ami ne lui conseille de le publier sur les plateformes. La composition accumule les vues sur la toile – aujourd’hui plus de 150 millions – et le compteur explose. C’est un succès inattendu, suivi par d’autres titres qui attirent une audience internationale tels que Worlds Apart, Give a LittleDaydream, Dans la Peau et About Life. Des mélodies apaisantes qui invitent au voyage, accompagnées par des clips tournés dans les cadres pittoresques de ses villes de cœur, de Belleville à Paris, au Caire devant les pyramides de Gizeh, ou encore à Montréal où il réside « entouré de pleins de Libanais ».


Tout au long de l’année, Ash multiplie les concerts à Los Angeles et en Géorgie, dans lesquels il partage ses propres compositions en utilisant tous les instruments qu’il maîtrise, guitare, saxophone, clavier, batterie et synthétiseur. « Avant, j’adaptais mes compositions pour les concerts en les réécrivant. Maintenant, je les écris dès le départ dans la perspective d’un concert », dit-il. Artiste totalement indépendant, il prépare actuellement un album qui devrait bientôt voir le jour. Il doit gérer son art seul, sans le soutien d’un label, mais se réjouit par ailleurs d’être libre dans la création artistique, ce qui lui permet de conserver toute son identité musicale. « Je suis heureux de voir que ma musique résonne chez des gens venus de partout, assure Ash. Nous écoutons tous du reggae, de l’anglais, de l’espagnol. Alors pourquoi pas de l’oriental aussi ? »

Batroun, samedi au coucher du soleil. Tel est le rendez-vous fixé par Ash, musicien multi-instrumentaliste et producteur franco-égyptien, à son fidèle public libanais, le temps d’un concert où il se produira en direct. Le moins qu’on puisse dire est que l’artiste de 26 ans est un fan inconditionnel du Liban, et qu’il attend avec grande impatience cette toute première performance au...

commentaires (2)

Sa version de Li Beyrouth est inoubliable, c'est un artiste que j'aime beaucoup et que je suis depuis plus d'un an. J'aurais adoré assister à son concert a Batroun.... Bravo à lui pour son soutien sans faille au Liban

Vero M

13 h 50, le 04 septembre 2023

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Commentaires (2)

  • Sa version de Li Beyrouth est inoubliable, c'est un artiste que j'aime beaucoup et que je suis depuis plus d'un an. J'aurais adoré assister à son concert a Batroun.... Bravo à lui pour son soutien sans faille au Liban

    Vero M

    13 h 50, le 04 septembre 2023

  • BM, toujours aussi empathique et pro, me fait découvrir cet artiste: j’aime beaucoup sa performance jazzy de Li Beyrouth.

    Marionet

    12 h 43, le 02 septembre 2023

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