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Politique - Focus

Abdollahian de retour à Beyrouth, pour la seconde fois en quatre mois

Le chef de la diplomatie iranienne est attendu jeudi dans la capitale libanaise, après Hoschtein et avant Le Drian.

Abdollahian de retour à Beyrouth, pour la seconde fois en quatre mois

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian, s'entretenant avec le président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, le 27 avril 2023. Hassan Ibrahim/ Parlement libanais

Hussein Amir Abdollahian est attendu à Beyrouth dans les prochaines heures. Le ministre iranien des Affaires étrangères arrivera au Liban juste après l’atterrissage, mercredi, de l’émissaire américain, Amos Hoschtein. Le déplacement du haut responsable iranien intervient, surtout, quelques jours avant le retour dans la capitale libanaise de l’émissaire spécial de l’Élysée pour le Liban, Jean-Yves Le Drian attendu à la mi-septembre, et dont les efforts sont censés débloquer l’échéance présidentielle qui fait du surplace depuis juin dernier. La visite du chef de la diplomatie iranienne est-elle liée à ces deux dossiers ? Non, à en croire les milieux proches du Hezbollah. À leurs yeux, aucun lien n’est à établir entre le séjour du ministre iranien et ceux de MM. Hoschtein et Le Drian. 

Le chef de la diplomatie iranienne entamera jeudi sa seconde visite au Liban en l’espace de quatre mois. Il devrait s’entretenir avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, ainsi que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Depuis avril dernier, plusieurs développements ont été enregistrés au niveau régional, notamment la mise en application de l’accord de Pékin, conclu le 10 mars dernier, pour normaliser les relations entre Riyad et Téhéran, les deux puissances régionales. 

Si, pour l'instant, l'accord n'a pas donné de résultats concrets et ne semble pas impliquer le Liban, le chef de la diplomatie iranienne s’est rendu il y a deux semaines à Riyad où il s’est entretenu avec son homologue saoudien, Fayçal ben Farhane, mais surtout avec le prince héritier, Mohammad ben Salmane. C’est sous le prisme de cette réunion que le Hezbollah place la visite de M. Abdollahian au Liban. « Le ministre iranien va informer les responsables libanais de la teneur de ses entretiens en Arabie saoudite », dit à L’Orient-Le Jour, le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif Naboulsi. Il balaye d’un revers de la main les thèses établissant un lien entre le séjour de M. Abdollahian et ceux des deux responsables américain et français. « Amos Hoschtein vient au Liban pour parler de frontières et de pétrole, et la mission de Jean-Yves Le Drian est axée sur la présidentielle. Aucun lien donc avec le déplacement de M. Abdollahian », dit-il, tout en soulignant que la République islamique veille à rester en coordination avec ses alliés, dont la Syrie où s’est rendu le chef de la diplomatie iranienne mercredi, avant de se rendre à Beyrouth. 

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Et si l’Iran voulait une part dans le marché de l’énergie dans la région ?

Quid de la mission de Le Drian ?

Le ministre iranien des Affaires étrangères arrive au Liban deux jours seulement après le dernier discours du président français, Emmanuel Macron. S’il a longtemps veillé à ne pas couper tous les ponts avec l’Iran, M. Macron a profité de son discours annuel, lundi devant les ambassadeurs réunis à l’Élysée, pour hausser le ton face à Téhéran, notamment pour ce qui est du dossier libanais. La solution politique au Liban « passera par une clarification des interférences de l’Iran », a-t-il déclaré, imputant pour la toute première fois à Téhéran la responsabilité de l’impasse présidentielle. Il a tout de même gardé une certaine réserve diplomatique en critiquant « les interférences régionales, dont celle de l’Iran ». À Beyrouth, M. Abdollahian pourra-t-il répondre à la requête du président français de manière à faciliter la tenue de l’échéance, dix mois après la fin du sexennat de Michel Aoun ? Pour le moment, les milieux diplomatiques français à Beyrouth préfèrent ne pas répondre à la question. D’autant que « la visite de M. Abdollahian a certainement été programmée avant le discours de M. Macron », estime un diplomate français qui a requis l’anonymat, écartant toute incidence de cette visite sur la mission de l’émissaire Jean-Yves Le Drian. 

Pour mémoire

Téhéran souffle le chaud et le froid

L’envoyé spécial de l’Élysée avait, rappelons-le, donné rendez-vous aux Libanais en septembre pour un dialogue exclusivement axé sur le nom et le profil du chef de l’État. Une proposition interprétée comme traduisant un changement dans l’approche française de la présidentielle, Paris ayant été accusé de pousser pour l’élection de Sleiman Frangié, candidat du tandem chiite Amal-Hezbollah, au grand dam des partis chrétiens. « La présence de Hussein Amir Abdollahian à Beyrouth n’aura pas de retombées directes sur la mission de M. Le Drian », affirme une source diplomatique française, soulignant toutefois que « l’émissaire de l’Élysée propose une médiation sans obligation de résultat ». Comme pour se laver les mains d’un éventuel échec de l’émissaire français de mener à bien sa mission soutenue par le groupe des cinq pays impliqués dans le dossier libanais, à savoir la France, les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar. La source citée plus haut exclut, dans ce cadre, de voir ce groupe s’élargir pour inclure la République islamique à cause de « certaines difficultés », dans une probable allusion à l’opposition américaine d’une telle démarche. 

Hussein Amir Abdollahian est attendu à Beyrouth dans les prochaines heures. Le ministre iranien des Affaires étrangères arrivera au Liban juste après l’atterrissage, mercredi, de l’émissaire américain, Amos Hoschtein. Le déplacement du haut responsable iranien intervient, surtout, quelques jours avant le retour dans la capitale libanaise de l’émissaire spécial de...

commentaires (4)

Il va sans doute inaugurer le "mausolée" des martyrs à Baalbak, histoire de damer le pion aux américains !

Ca va mieux en le disant

18 h 48, le 31 août 2023

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Commentaires (4)

  • Il va sans doute inaugurer le "mausolée" des martyrs à Baalbak, histoire de damer le pion aux américains !

    Ca va mieux en le disant

    18 h 48, le 31 août 2023

  • CONVOYEUR AU CONVOYE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 14, le 31 août 2023

  • La visite du chef de la diplomatie iranienne est-elle liée à ces deux dossiers ? Non, à en croire les milieux proches du Hezbollah. Il veille à rester en coordination avec ses alliés, dont la Syrie où s’est rendu le chef de la diplomatie iranienne mercredi, avant de se rendre à Beyrouth. Coordination et ordres donnés pour continuer à bloquer sinon à animer la frontière sud dans l’espoir de faire pression aussi bien sur la France que les E.U pour marquer leur territoire et faire comprendre qu’ils tiennent à leurs projets de destructions quoiqu’il arrive puisqu’ils ont énormément investi dans ce pays en matière d’armes et de martyrs pour en sortir vainqueurs en gardant une tension permanente pour les faire plier à leurs exigeantes. Sinon ils sont neutres et ne se mêlent pas des problèmes internes du Liban. En d’autres termes ils sont blancs comme neige tout comme leurs obligés traîtres locaux qui ne font qu’exécuter leurs ordres.

    Sissi zayyat

    09 h 23, le 31 août 2023

  • Mezza, arak & mijana, il ne peut plus s'en passer...

    IBN KHALDOUN

    21 h 52, le 30 août 2023

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