
Le patriarche Raï au cours de son homélie dimanche, à Bkerké. Photo ANI
Le patriarche maronite Béchara Raï a exprimé, dimanche, sa déception face au « manque de coopération des pays européens et des autres pays du monde avec le Liban » sur la question des réfugiés et migrants syriens, affirmant qu'ils font peser sur le pays « un lourd fardeau aux graves conséquences, sans se rendre compte qu'ils contribuent à créer de futurs criminels et terroristes qui séviront dans leurs pays avant les autres ».
Lors de son homélie dominicale au siège patriarcal de Bkerké, Mgr Raï a déclaré : « Nous regrettons le manque de coopération des pays européens et du monde avec le Liban pour résoudre le problème des déplacés et de leur retour dans leur pays d'origine, car ces pays utilisent toujours ces personnes à des fins politiques en Syrie et ne veulent pas séparer le problème politique de leur rapatriement », selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 2 mai, lors d'une visite à Beyrouth, une aide d'un milliard d'euros pour le Liban en crise, et a exhorté les responsables à s'attaquer à l'immigration illégale vers l'Union européenne (UE). Lors de son homélie dimanche dernier, Mgr Raï avait déjà exhorté le Liban à ne pas succomber à la pression européenne, suite à l'annonce de l'aide de l'UE.
« Ils font peser sur le Liban un lourd fardeau aux graves conséquences, sans se rendre compte qu'ils contribuent à créer de futurs criminels et terroristes, qui séviront dans leurs pays avant les autres », a-t-il ajouté.
Hommage à Pascal Sleiman
Mgr Raï a également déploré l'impasse politique qui empêche l'élection d'un nouveau chef de l'État au Liban, qui est sans président depuis plus d'un an et sept mois, alors que le gouvernement est toujours en mode d’expédition des affaires courantes.
« Il semble que ceux qui font obstruction à l'élection d'un président de la République ne veulent pas vraiment d'un président, car ils profitent de son absence pour accroître leur influence et manipuler le peuple et sa destinée, ainsi que la Constitution et son caractère sacré », a déclaré Mgr Raï.
À l'occasion de la commémoration du quarantième jour de l'assassinat de Pascal Sleiman, cadre affilié au parti des Forces libanaises (FL), le prélat a enfin rendu hommage à sa famille. Le 7 avril dernier, ce responsable avait été enlevé et assassiné près de Jbeil, dans le Mont-Liban, et son corps retrouvé le lendemain en Syrie. Les autorités libanaises avaient affirmé que l'assassinat était lié à un vol de voiture, mais les FL soupçonnent des motivations politiques. Entre-temps, de nombreux Libanais ont pointé du doigt l'importante communauté de réfugiés syriens dans le pays.
« Englouti le pays »
Le mufti jaafari Ahmad Kabalan, chef du Conseil supérieur chiite et proche du tandem chiite Hezbollah Amal, a pour sa part affirmé dimanche : « La solution à la présidentielle commence ici (au Liban) et non à l'étranger, comme c'est le cas pour la question des déplacés syriens, qui a quasiment englouti le pays ».
Dans des propos rapportés par l'ANI, M. Kabalan a également lancé : « Quiconque boycotte le consensus national empêche le scrutin présidentiel et commet la pire erreur nationale ».
Monseigneur, vous avez le pouvoir de convaincre les pays occidentaux de régler le problème des syriens et des autres qui ont pris possession de notre, alors utilisez le et ne cédez pas aux pressions en changeant de doléances au gré du vent. Hier c’était le respect des accords 1559 et 1701 puis un silence coupable. Ne vous perdez pas en route. Quant au barbu, il parle de consensus ou de caprices des usurpateurs de notre pays? Il veut que leur candidat en paille trône dans la chaise pour pouvoir le manipuler et ainsi donner le coup de grâce à notre pays sinon rien? Ma Fachar…
11 h 36, le 13 mai 2024