Alors que le Liban célèbre le début officiel des travaux de prospection dans le bloc 9 et attend la visite de l’émissaire américain Amos Hochstein dans les jours qui viennent, une petite phrase de l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Moujtaba Amani, est pratiquement passée inaperçue. Le diplomate, connu pour sa proximité avec les autorités de son pays, a rappelé sur les réseaux sociaux que si le Liban avait accepté la proposition iranienne pour régler ses problèmes d’électricité, les Libanais auraient aujourd’hui du courant électrique à profusion.
Pour certaines parties politiques, cette phrase serait banale et s’inscrirait dans le souci permanent des Iraniens de rappeler qu’ils sont toujours prêts à aider le Liban dans les dossiers sensibles, mais que ce sont les Libanais eux-mêmes, sur la base de conseils américains, qui refusent. Elle n’aurait donc aucun lien avec les développements dans le dossier des ressources pétrolières et gazières. Cette interprétation est la plus courante et la plus simple, mais il y en aurait une autre qu’avancent des sources proches des autorités iraniennes. Selon ces sources, la petite phrase de l’ambassadeur d’Iran ne serait que la face visible d’un grand iceberg qui porte sur l’ensemble du secteur de l’énergie dans la région.
Au moment où le Liban espère donc se transformer en État gazier ou pétrolier et se voit déjà intégrant le marché de l’énergie aux côtés d’Israël et de Chypre, l’Iran, qui peine à écouler sa propre production en raison des sanctions américaines, cherche à se rappeler au bon souvenir des protagonistes. Au cours des derniers mois, et dans le cadre de sa visite à Beyrouth, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avait d’ailleurs insisté auprès des responsables libanais sur le fait que l’offre de son pays de construire des centrales électriques dans les régions choisies par les autorités libanaises, et en particulier dans le sud du Liban, est toujours valable et que les Libanais n’ont qu’un mot à dire pour qu’elle se concrétise. Selon les sources proches de l’Iran à Beyrouth, les autorités de Téhéran évoquent régulièrement et sciemment ce dossier d’une part pour augmenter leur influence au Liban, et d’autre part pour être incluses dans le marché de l’énergie dans la région.
L’Iran approvisionne en effet en produits pétroliers l’Irak, la Syrie et le Hezbollah au Liban. Avec l’Irak, les transactions connaissent des hauts et des bas, en raison des autorisations américaines qui sont tantôt accordées et tantôt suspendues. Avec la Syrie, elles sont totalement considérées par les États-Unis et par la communauté internationale comme étant hors la loi, à cause des sanctions contre les compagnies iraniennes et de la loi César qui concerne la Syrie. C’est la même chose pour le Hezbollah. Mais, après avoir menacé d’interdire l’arrivée des cargaisons de mazout iranien au Hezbollah en 2021, les Américains et leurs alliés laissent faire finalement.
Aujourd’hui, et dans la perspective d’une détente au sujet du dossier des ressources maritimes entre le Liban et Israël, sous parrainage américain, l’Iran voudrait donc pouvoir bénéficier lui aussi de cette nouvelle tendance. Selon les sources précitées, Téhéran voudrait faire vite car l’avenir de ce dossier reste incertain. En effet, selon certaines études, même si le bloc 9 et éventuellement les autres blocs libanais renferment des gisements gaziers, il n’y aura pas d’énormes ressources comparativement à d’autres pays, comme la Russie ou le Qatar. Ce gaz est donc important à l’heure actuelle, dans le cadre de la guerre en Ukraine et de l’impossibilité pour la Russie de vendre son gaz à l’Europe. Et ce qui est encore plus important que les champs gaziers et pétrolifères dans la région, c’est le transport de ces ressources vers l’Europe. Il semblerait qu’à l’heure actuelle, le principal souci des parties concernées est d’assurer le transport du gaz israélien et chypriote vers l’Europe directement. Ce qui nécessite la conclusion d’un accord sur ce sujet avec le Liban, car ce pays peut bloquer ce passage, par le biais du Hezbollah. D’où l’importance de la démarche actuelle de prospecter dans les blocs libanais, dans une tentative de permettre un traitement de ce dossier dans l’intérêt de toutes les parties concernées. C’est d’autant plus important que le secrétaire général du Hezbollah a affirmé dans un de ses discours que l’équation actuellement en vigueur est la suivante : pas d’extraction de gaz et de pétrole de Karish s’il n’y a pas d’extraction de gaz et de pétrole du Liban. Les sources précitées estiment ainsi que c’est dans ce contexte qu’il faut placer les efforts actuels et la célébration officielle du lancement des travaux de prospection dans le bloc 9, ainsi que la visite attendue de l’émissaire américain qui a accompagné le dossier de la conclusion de l’entente sur le tracé de la frontière maritime entre le Liban et Israël, Amos Hochstein.
Toutefois, les mêmes sources estiment que le temps presse. Si, par exemple, d’ici à un an ou deux, le conflit entre la Russie et l’Ukraine est résolu et si la Russie en sort relativement indemne, et qu’elle reprend ses livraisons de gaz à l’Europe, le marché du Moyen-Orient n’aura peut-être plus de raison d’être ou, en tout cas, ne sera plus aussi important. Ce serait, selon les sources précitées, la raison pour laquelle les autorités iraniennes souhaiteraient obtenir au plus vite un accord libanais pour construire une centrale électrique au Sud par exemple, dans la foulée de l’ouverture du dossier de l’énergie dans cet espace géographique. Ce serait ainsi une façon de créer un fait accompli irréversible. Car si on construit une centrale, il faut lui assurer aussi un approvisionnement en gaz ou fuel. Si cela se réalise, il sera bien plus difficile de combattre l’influence iranienne au Liban avec des réalisations aussi vitales pour les Libanais. Même les Israéliens auront plus de difficulté à bombarder une installation pacifique comme la centrale électrique, au lieu des dépôts de missiles.
Cette approche peut paraître compliquée et irréaliste, mais dans ce monde en plein changement et avec tellement d’acteurs impliqués dans la région du Moyen-Orient, le dossier reste à suivre.
D’où la nécessité de refuser toutes aides venant de l'Iran. Toute action contraire serait synonyme de traîtrise et conduira le pays a la catastrophe. Le Hezbollah essaye par tous les moyens d'assurer ses arrières et contrôler le pays pour éviter de rendre comptes de ses crimes. Merci de reprendre l'argumentation que j'avance depuis 2005: Le gaz et le pétrole sont les éléments majeurs qui gèrent la crise dans la région. Elle est ou la cause Palestinienne ? La Syrie ? Depuis maintenant quelques semaines le sud Syrien s'embrase a nouveau. Bachar et le Hezbollah oseront ils s'en prendre aux Druzes ? Qu'en seront les répercussions au niveau local si ça dégénère en un nouveau conflit ? A mon avis si ça dérape et s’étend chez nous, HN doit se préparer a l'exil avec, en prime, la compagnie de GB. Je leur souhaiterait avec plaisir un bon séjour aux bords de la mer Caspienne. Il peuvent casser les tnuts au Fakih autant qu'ils veulent c'est cadeau !
10 h 20, le 30 août 2023