Les services de navigation aérienne à l'Aéroport international de Beyrouth souffrent de "dysfonctionnements" qui doivent être corrigées de toute urgence, a révélé un rapport d'audit de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) et de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
Le rapport a été réalisé en préparation du Programme universel d'audits de sûreté (USAP). Les failles relevées dans le rapport concernent les communications, la navigation et d'autres services. L'OACI, l'organisme mondial de surveillance de la sécurité, effectue des audits dans les États membres afin de mesurer leur capacité à maintenir les mesures de sécurité.
Manque de personnel
Le rapport met en lumière des "déficiences systémiques" liées aux services de navigation aérienne et du contrôle de la circulation aérienne (ATC- Air Traffic Control), l'équipe chargée de guider les avions pour qu'ils décollent et atterrissent en toute sécurité. "Le manque de personnel ATC représente un grave problème de sécurité qui pourrait avoir des répercussions critiques sur l'aviation au Liban", indique le rapport.
Le document ajoute qu'il est d'une "importance cruciale" pour les autorités de l'aviation civile libanaise de permettre "le recrutement et la retenue d'un personnel ATC dûment qualifié et expérimenté", ce qui est "une question de la plus haute urgence".
"Les autorités libanaises doivent établir et mettre en œuvre un système efficace pour garantir que les procédures publiées font l'objet d'un examen périodique, y compris d'une procédure de validation, afin de s'assurer qu'elles continuent à être conformes aux critères en constante modification", ajoute le rapport.
Le recrutement des contrôleurs aériens est bloqué depuis plusieurs années en raison de tensions politiques concernant les quotas pour chaque communauté religieuse, même si la constitution n'exige pas de tels quotas pour les aiguilleurs du ciel, comme c'est le cas pour d'autres institutions publiques.
Obstacles critiques
Le rapport demande également la mise en place d'un "processus permettant de signaler tout changement de statut des obstacles critiques existants" qui entravent la navigation autour de l'aéroport, afin de s'assurer que le dégagement requis au-dessus des obstacles continuera d'être respecté". Ces dernières années, l'armée libanaise a effectué à plusieurs reprises des descentes dans les zones avoisinantes en raison de la construction non autorisée d'étages supplémentaires aux bâtiments, ce qui aurait eu des répercussions sur le trafic aérien.
Dans leur rapport, l'AESA et l'OACI demandent aussi l'établissement et la mise en œuvre "d'inspections en vol régulièrement programmées pour déterminer si les performances du réseau d'aides à la navigation (NAVAID) continuent de répondre aux normes et de satisfaire aux exigences opérationnelles". "Le Liban doit veiller à ce que les problèmes de sécurité identifiés soient résolus en temps utile grâce à un système de suivi et d'enregistrement des progrès réalisés", ajoutent-ils.
Les problèmes liés au contrôle du trafic aérien ne sont pas nouveaux au Liban, mais ils ont été exacerbés par la crise économique sans précédent que traverse le pays depuis 2019.
"Les autorités libanaises doivent établir et mettre en œuvre un système efficace...". Mais quelles "autorités" ?????
09 h 34, le 18 août 2023