Le taux de criminalité déclaré au Liban a considérablement baissé au cours des sept premiers mois de 2023 par rapport à la même période de l'année dernière, selon les données publiées mardi par les Forces de sécurité intérieure (FSI).
Une source des FSI a déclaré à L'Orient Today que la baisse de 38 % des crimes signalés est attribuée aux améliorations de la sécurité qui ont résulté d'une décision prise en 2021 pour lutter contre la hausse de la criminalité. La source a ajouté que depuis lors, il y a eu une augmentation des arrestations de criminels et de la lutte contre les gangs.
La source s'est exprimée sous le couvert de l'anonymat, car elle n'était pas autorisée à parler à la presse.
Cette baisse apparente survient "en dépit des conditions de sécurité difficiles" au Liban, affirment les FSI dans leur communiqué de mardi.
Les vols de voitures signalés ont chuté de près de 24 % cette année par rapport à l'année dernière, tandis que les meurtres ont baissé de 22 %. Les cas d'agression ont chuté d'environ 52 % par rapport aux sept premiers mois de l'année dernière.
La source policière a ajouté que le taux de criminalité signalé pour le seul mois de juillet 2023 a chuté de 36 % par rapport au mois de juillet de l'année dernière, "en dépit du fait que nous avons eu plus de personnes et de touristes qui sont venus au Liban".
En novembre 2022, le ministre sortant de l'Intérieur intérimaire, Bassam Maoulaoui, a affirmé que le taux de criminalité au Liban n'avait pas augmenté par rapport à la même période, de janvier à novembre 2021, malgré les nombreuses crises auxquelles le pays est confronté.
Les propos du ministre sortant contrastent avec ceux du chef de la Sûreté générale de l'époque, Abbas Ibrahim, en juin 2022, qui s'était alors dit préoccupé par "l'instabilité sociale" et avait déclaré que cela l'inquiétait "plus que l'instabilité politique" dans le pays.
Une semaine avant les déclarations de M. Maoulaoui, le chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun, avait également lancé un avertissement concernant d'éventuels incidents sécuritaires durant la période de vacance à la présidence qui a commencé le 1er novembre 2022, après la fin du mandat de Michel Aoun, et qui se poursuit encore aujourd'hui.
Une représentation erronée de la réalité
La source des FSI a affirmé mardi que "l'état de préparation de l'institution sécuritaire et sa capacité à assurer la sécurité se sont améliorés par rapport aux années d'avant la crise", malgré le fait que les salaires des membres des agents ont été durement touchés par la dépréciation de la monnaie nationale.
Depuis plus de trois ans, le Liban est assailli par une crise aux multiples facettes, au cours de laquelle la livre libanaise a perdu plus de 98 % de sa valeur par rapport au dollar sur le marché parallèle.
On estime que des centaines de membres des forces de sécurité ont déserté le service. Une partie de ceux qui sont encore en service exercent un deuxième emploi, une pratique illégale mais tolérée par les autorités.
Commentant la baisse de la criminalité annoncée par les FSI pour les trois premiers mois de l'année, un avocat a affirmé à L'Orient Today qu'il pensait que ces chiffres pourraient être une fausse représentation de la réalité. L'avocat a requis l'anonymat car il n'était pas autorisé à parler à la presse par l'Ordre des avocats de Beyrouth.
"Ces chiffres ne reflètent que les crimes signalés aux FSI, dont les capacités ont diminué, car leurs membres prennent d'autres emplois pour subvenir à leurs besoins après la baisse de leurs salaires", a affirmé l'avocat, ajoutant que cette diminution "pourrait indiquer que les gens ont cessé de faire confiance aux institutions de sécurité et ont cessé de signaler les crimes".
De plus, l'avocat a ajouté qu'il n'existe aucun mécanisme permettant de s'assurer que les chiffres présentés sont exacts.
commentaires (6)
Formidable, tout va pour le mieux...continuons...
IBN KHALDOUN
22 h 59, le 08 août 2023