Alors que le mandat du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, arrive à son terme en début de semaine prochaine, la possibilité d'une extension du mandat a été catégoriquement écartée par le gouvernement sortant, qui attend que « les conditions soient propices » à la nomination de son successeur.
C'est ce qui ressort du Conseil des ministres qu'a tenu lundi le gouvernement sortant de Nagib Mikati, selon le compte rendu de la réunion qui en a été fait par le ministre de l'Information, Ziad Makari.
« Nous sommes devant 24 heures cruciales pour voir ce qu'il va se passer », a déclaré M. Makari à la presse. Il a dans ce cadre assuré qu'« il n'y aura pas de prolongation » du mandat de M. Salamé. « La nomination d'un nouveau gouverneur est une priorité, mais cela nécessite des conditions propices » qui ne prévalent pas encore, a expliqué le ministre. « Les ministres ont insisté sur l'importance de nommer un nouveau gouverneur ». Certains partis, notamment les partis chrétiens, refusent que le cabinet, normalement uniquement chargé de l'expédition des affaires courantes, ne se charge de nominations en période de vacance présidentielle.
Le ministre a encore affirmé qu'aucun nom n'avait été avancé jusque là pour le successeur de Riad Salamé.
Concernant la menace lancée il y a deux semaines par les vice-gouverneurs, selon laquelle ils démissionneront en cas de vacance à la tête de la BDL, M. Makari a annoncé que cette question avait été référée à un expert juridique afin de voir si le gouvernement sortant peut accepter ou non une telle démission. Contacté par L'Orient-Le Jour, il a en outre confirmé que Nagib Mikati leur avait demandé un délai de 48 à 72 heures avant de prendre toute décision concernant une éventuelle démission.
Lors du point de presse au Sérail, Ziad Makari a ajouté que, les vice-gouverneurs, s'ils sont amenés à assumer les responsabilités du gouverneur, ont réclamé du gouvernement sortant que leurs décisions, notamment en ce qui concerne les prêts réclamés par l'exécutif et le versement des salaires, bénéficieront d'une couverture du gouvernement.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre sortant avait reçu au Sérail les quatre vice-gouverneurs, en présence du vice-président du Conseil des ministres, Saadé Chami, et du ministre des Finances, Youssef Khalil.
Les quatre vice-gouverneurs, Wassim Mansouri (1er vice-gouverneur), Bachir Yakzan (2e), Salim Chahine (3e) et Alexandre Moradian (4e), se rendent ces derniers jours auprès des responsables afin, d'une part, d'insister pour la nomination d'un successeur à M. Salamé et, d'autre part, pour présenter leur stratégie visant à modifier, en six mois, la politique monétaire actuelle qui tolère la coexistence de plusieurs taux de change et d'adopter une nouvelle permettant de laisser flotter la livre libanaise.
Le gouverneur Salamé est considéré par une partie de l’opinion et de la classe politique comme un des principaux responsables de la grave crise que traverse le pays depuis 2019, il est aussi visé par une série de procédures judiciaires au Liban et en Europe, ce qui complique toute perspective de le voir rester en place après le 31 juillet.
commentaires (5)
Ils attendent des conditions propices pour remplacer le gouverneur de la BDL? Les conditions, ce sont les corrompus et vendus qui les posent et veulent s’approprier le pays en ayant une mainmise sur son économie, sa justice, son armée et ses finances et en le maintenant dans l’insécurité et l’instabilité totale. Ils ne loupent pas une occasion pour bloquer et ainsi s’accaparer de tous les vides qu’ils créent en amont pour les combler avec leurs pions, pendant que les libanais sont là à attendre à quelle sauce ils vont être mangés. Les pays intervenants ne sont pas en reste puisqu’ils sont à leur tenir le crachoir pour savoir à quelles conditions ils accepteraient de lâcher du lest alors qu’ils se sont donné un mal de chien pour anéantir financièrement, politiquement et socialement le pays pour pouvoir manipuler son peuple et lui faire accepter l’inacceptable pour, soit disant le sortir de son marasme alors que tout le monde sait qu’ils ne veulent que l’usurper et l’asservir en fin de compte, et ça, la France ne voit que du feu.
Sissi zayyat
12 h 19, le 25 juillet 2023