Une série de mesures visant à contrôler l'afflux croissant de voyageurs à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) ont été annoncées lundi, à l'issue d'une réunion tenue au Grand Sérail, en présence du Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et de plusieurs responsables concernés.
Douze nouveaux employés seront notamment déployés, et des travaux de maintenance doivent être lancés pour installer et faire fonctionner des scanners supplémentaires et ouvrir davantage de comptoirs au niveau de la Sûreté générale (SG), dans le but d'accélérer les démarches au départ et à l'arrivée, après une vague de critiques ces dernières semaines. Ce sont les agents de la SG qui sont chargés de contrôler les passeports et visas de séjour à l'entrée et au départ des voyageurs.
"La SG a décidé de déployer douze fonctionnaires pour guider les voyageurs, avant l'inspection de leurs passeports", afin que, une fois dans la file pour cette démarche, le temps d'attente et de vérification des documents "ne prenne pas plus de 25 à 30 minutes", a déclaré le ministre sortant des Transports, Ali Hamiyé, à l'issue de la réunion. "La SG va assurer la maintenance technique des comptoirs et des ordinateurs pour que l'on puisse utiliser tout le matériel disponible, à l'arrivée et au départ", a-t-il ajouté.
Concernant les douanes, le ministre des Transports a assuré que deux voies supplémentaires seront mises en place pour les désengorger. Le manque de chariots, lui, devra être réglé par la compagnie MEA qui se chargera d'en discuter avec la société concernée. Pour ce qui est des scanners, 7 machines sont utilisées à l'AIB, selon M. Hamiyé, qui a promis de faire réparer 2 autres scanners en panne, afin qu'ils puissent être utilisés.
Quant à la climatisation de l'AIB, souvent à l'arrêt même en plein été, elle sera bientôt remise en marche grâce à un générateur supplémentaire, selon le ministre.
À chaque haute saison touristique, les voyageurs se plaignent de files d'attente interminables et de retards considérables aux différents points de contrôle. Certains voyageurs dénoncent également le fait que l'AIB n'utilise pas l'ensemble du matériel ou des comptoirs à sa disposition.
36.000 passagers par jour
Selon M. Hamiyé, "le nombre de départs hier (dimanche, à l'AIB) a atteint presque 17.000 voyageurs. Les arrivées étaient d'environ 21.000". "Nous avons désormais une moyenne de 36.000 passagers par jour", a-t-il dit, assurant que "l'afflux (actuel) de touristes et de Libanais de la diaspora (est) sans précédent depuis 2018".
Construit en 1998, l’actuel et unique terminal de l’AIB peut accueillir 6 millions de voyageurs par an. Une capacité dépassée depuis 2013, selon les chiffres de l’aéroport, avec un pic à 8,8 millions de voyageurs en 2018 et 7,2 millions attendus cette année.
Le nombre de passagers à l’AIB a atteint 2,5 millions fin mai, contre 2 millions à la même période en 2022, soit une hausse de 25 % en glissement annuel, indiquent les derniers chiffres officiels.
En mars dernier, le ministre sortant des Transports avait dû renoncer à un projet controversé d'extension de l'aéroport, face au tollé provoqué par un accord de gré à gré avec une société irlandaise sans passer par l’Autorité de régulation des marchés publics.
La crise économique, qui sévit dans le pays depuis plus de trois ans, a eu des répercussions sur le fonctionnement de l'aéroport et la capacité de ses employés à assurer une présence à l'AIB, les salaires de ces fonctionnaires ayant subi une forte dépréciation.
Interrogé sur la possibilité de majorer les salaires des employés de l'aéroport, M. Hamiyé a expliqué qu'une telle démarche n'est pas facile à mettre en place. "Les revenus de l'AIB s'élèvent à 250 millions de dollars en espèces, mais (l'AIB) est une administration publique et ses revenus sont envoyés au Trésor et utilisés pour pallier le déficit du budget et payer les salaires de la fonction publique, des retraités, des militaires et l'administration. Une partie est également versée à Electricité du Liban (EDL)", a-t-il souligné. Il a par ailleurs reconnu que le personnel de l'AIB "souffre de la crise financière mais continue à travailler" et a demandé de "prendre en compte" leur situation.
commentaires (10)
L’aéroport de Beyrouth est une excellente vitrine de l’incompétence et la corruption de la classe politique libanaise dirigeante!
Hanna Philipe
01 h 13, le 05 juillet 2023