
Des voyageurs à l'Aéroport international de Beyrouth. Photo d'archives AFP
Dans un nouveau développement dans l’affaire du futur second terminal à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), le ministre sortant des Transports, Ali Hamiyé, a annoncé jeudi avoir renoncé à un contrat de gré à gré avec la société semi-privée irlandaise Dublin Airport Authority International (daa International), après le tollé provoqué par ce projet estimé à plus de 120 millions de dollars.
Plusieurs ONG et députés avaient dénoncé ce contrat. Mercredi, l’Observatoire européen pour l’intégrité du Liban, une ONG transnationale militant pour l’instauration de la transparence et de la justice au Liban, a même demandé au bureau du crime financier irlandais, le Garda National Economic Crime Bureau, d’enquêter sur ce dossier.
« Malgré l’importance de l’édification d’un nouveau terminal, et après la polémique légale en cours dans le pays (...), j’annonce, de manière courageuse, qu’il n’y aura pas de suite à ce contrat qui sera considéré comme inexistant », a pour sa part déclaré Ali Hamiyé dans une conférence de presse, juste avant une réunion prévue de la commission parlementaire des Travaux publics dédiée à cette affaire. À l’issue de cette réunion, le président de cette commission, Sajih Attié, a assuré que « ce projet ne sera pas annulé » et qu’il « sera étudié au Parlement et en Conseil des ministres de pleins pouvoirs ». Parmi les recommandations émises pendant cette réunion, le député a indiqué que le prochain mécanisme d’adjudication « sera soumis aux avis de l’Autorité de régulation des marchés publics et de la Cour des comptes », contrairement à ce qui s’était passé dans ce cas. C’est d’ailleurs pour cela que Jean Eliyé, directeur de l’Autorité de régulation des marchés publics, avait officiellement demandé mercredi dernier au ministère concerné le transfert des documents du dossier afin de les étudier et d’émettre un avis juridique qu’il allait ensuite transmettre à la Cour des comptes.
Anticipation de la réaction de la Cour des comptes
Selon une source judiciaire souhaitant rester anonyme, le ministre aurait ainsi anticipé la réaction de la Cour des comptes qui aurait rendu un avis défavorable, compte tenu des nombreuses irrégularités constatées dans la façon dont le ministère a cherché à engager l’État dans ce dossier.
Une semaine plus tôt, Ali Hamiyé avait annoncé que son ministère avait signé un protocole d’accord avec daa International permettant à cette dernière de financer quatre années de chantier nécessaires à la construction d’un second terminal à l’AIB. La gestion de ce chantier devait être assumée par la société Lebanese Air Transport (LAT), qui supervise à l’AIB une grande partie des activités aéroportuaires au sol depuis 1958, et le groupe saoudien Asyad Holding, déjà investi au sein de la LAT.
Le protocole d’accord n’était enfin qu’une première étape avant la signature prochaine d’un contrat officiel entre le ministère des Travaux publics et des Transports et l’entreprise irlandaise.
Mais l’annonce du ministre a fait réagir de nombreuses voix critiquant le coût du projet, jugé faramineux pour un pays en crise, ou les libertés prises par ses promoteurs avec la loi libanaise.
Le ministre a notamment invoqué la loi de 1947 sur les tarifs des transports aériens accordant à son ministère un régime spécial consacré à l’aéroport pour justifier la légalité de son initiative. Un argument battu en brèche par les opposants à ce contrat de gré à gré, qui ont notamment fait valoir que la loi citée par le ministre n’était plus applicable depuis l’entrée en vigueur de la loi n° 48 de 2017 qui régit les partenariats entre les secteurs privé et public, et encore moins depuis la loi n° 244 de 2021 régissant les marchés publics, entre autres arguments.
Dans un nouveau développement dans l’affaire du futur second terminal à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), le ministre sortant des Transports, Ali Hamiyé, a annoncé jeudi avoir renoncé à un contrat de gré à gré avec la société semi-privée irlandaise Dublin Airport Authority International (daa International), après le tollé provoqué par ce projet estimé à plus de...
commentaires (9)
Haha, les Irlandais ont refuse de payer des pots-de-vin. Ils préfèrent le Whisky el la bière…..
Christian Tabet
03 h 34, le 31 mars 2023