Plusieurs véhicules militaires hors service ont été immergés au large de Batroun, au Liban-Nord, afin de créer un ''Musée sous-marin'' près du Mur phénicien, a annoncé samedi le Comité du festival international de Batroun. L'objectif de cette initiative est de promouvoir la plongée, selon les organisateurs.
La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du député Gebran Bassil, de l'évêque Mounir Khairallah, d'un représentant du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, du président du conseil municipal de Batroun et président de l'Union des municipalités de Batroun, Marcelino Harak, et du chef du Comité du festival international de Batroun, Sayed Fayad.
Au cours de la cérémonie, M. Fayad a remercié le général Aoun d'avoir "répondu à la demande du comité et d'avoir pris l'initiative de donner des instructions à ceux qui devaient aider à la mise en œuvre du projet, ce qui a permis d'installer les véhicules à 600 mètres de la muraille phénicienne et à une profondeur de 20 mètres". Il a souligné que "le site du Mur phénicien est un choix important pour le Comité du festival pour établir ce musée unique, qui contribuera à attirer un grand nombre de touristes locaux et internationaux". "Il y a un grand nombre d'amateurs de plongée au Liban et dans le monde qui se rendent à Batroun pour pratiquer ce sport, et cela est dû à la qualité de l'eau, que nous avons réussi à préserver. Notre eau de mer est devenue l'une des plus propres de la côte libanaise, ce qui est prouvé par les résultats des tests que nous effectuons chaque année", a ajouté M. Fayad.
Le dernier indice de qualité de l'eau préparé par le Centre national d'études marines du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS-L), publié le 15 juin, a révélé que la qualité de l'eau à Batroun se situe entre les catégories "très bonne" et "bonne".
Un véritable paradis pour les poissons ?
Ce genre de projet est toutefois controversé au sein de la communauté scientifique.
Le biologiste marin libanais Michel Bariche, directeur du département de biologie de l'Université américaine de Beyrouth, avait ainsi déclaré à L'Orient-Le Jour en 2018 qu'aucune étude n'est généralement menée sur les avantages de l'introduction d'un tel matériel dans un habitat déjà difficile pour la faune marine. M. Bariche avait été interrogé à ce sujet après l'installation de tanks au large de Saïda, au sud de Beyrouth, en 2018, dans l'espoir de créer un récif artificiel. La technique utilisée à Saïda, et reproduite à Batroun récemment, constitue "une forme de pollution importante et un piège à poissons, qui s'apparente plus à un simple refuge qu'à un véritable habitat", selon l'expert. Les poissons viennent systématiquement se réfugier dans ces épaves et deviennent une cible facile pour les pêcheurs sous-marins, selon M. Bariche.
What an idiotic project. It’s sad that the Lebanese Army is contributing to the pollution of the Mediterranean water. These vehicles should have been recycled.
16 h 53, le 07 juillet 2023