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Lifestyle - Gastronomie

« Retrouver l’ambiance de Beyrouth » chez Makhlouf à Paris

Le 4 février dernier, l’enseigne libanaise Makhlouf a pris ses quartiers dans le 15e arrondissement, où se retrouve une clientèle variée, dont les nombreux étudiants libanais de Paris.

« Retrouver l’ambiance de Beyrouth » chez Makhlouf à Paris

Makhlouf à Paris et la tour Eiffel sur le logo. Photo DR

Ils sont certainement peu nombreux ceux qui ne se sont jamais arrêtés pour boire un cocktail chez Makhlouf, au bord de « l’autostrade », après une journée de plage et sous un soleil décadent qui se noie dans la mer. Autre emplacement, autre style. Dans un vacarme de crissements de pneus, de freins et de klaxons – dont l’inégalable musique des bostas qui s’apprêtent à entamer leur rodéo vers « la montagne » –, le Makhlouf de Dora offre un havre de répit et de fraîcheur. La version parisienne, qui a ouvert rue de la Convention, arbore une devanture léchée bleu et blanc, avec des tables en terrasse. Quand on entre, l’odeur du chawarma est exactement la même que l’originale. Convaincante, séduisante, elle attire déjà une longue file de clients en cette fin d’après-midi. Quelques vues familières sur les murs : exit la sempiternelle place des Martyrs, ses couleurs criardes et sa nostalgie mal digérée, place ici à des paysages nordiques, Bécharré, la forêt des cèdres, la cascade de Balaa…

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« Lorsque mon oncle a quitté Bkaa Kafra, en 1933, il a ouvert à Dora un magasin de fruits et légumes, qui s’est ensuite transformé en restaurant. Puis mon père s’est intégré au projet qui s’est étendu à Jounieh », explique Joseph Makhlouf, qui assure la gestion de l’enseigne éponyme avec ses deux frères. « Tony a la charge de l’extension du restaurant au Qatar ; avec Saad, on s’occupe du développement en France », ajoute-t-il, affirmant que son père, Émile, fut l’un des premiers à avoir introduit le chawarma au Liban. « Il aimait manger au Concorde, à Hamra, et avait souhaité développer cette recette dans ses restaurants. Depuis leur ouverture, nos restaurants n’ont jamais fermé, même derrière des sacs de sable pendant la guerre, nous sommes restés ouverts », affirme-t-il avec fierté.

Le 4 février dernier, l’enseigne libanaise Makhlouf a pris ses quartiers dans le 15e arrondissement. Photo DR

Cap sur Paris

C’est au cours d’une conversation avec ses amis Micheline et Georges Graiche que la perspective d’une extension parisienne est née. En France depuis une quarantaine d’années, le couple travaille dans le domaine de la gestion de sociétés. « Au moment du Covid, un grand nombre de restaurants étaient à vendre et nous sommes tombés sur un local intéressant dans le 15e. Et puis un soir, en en parlant avec la famille Makhlouf, nous avons décidé d’ouvrir ensemble à Paris », raconte Micheline Graiche avec entrain, tout en précisant que la carte a été adaptée au goût parisien.

Micheline Graiche dans les locaux de Makhlouf à Paris. Photo DR

« Nous proposons des sandwiches, des plats, de la viande cuite au barbecue, au charbon, ce qui est rare dans un snack. Le poulet braisé et les mets végétariens ont beaucoup de succès. Pour garantir l’authenticité du goût des plats, un représentant de la famille Makhlouf visite régulièrement le chef de la rue de la Convention, en veillant au strict respect des recettes. Bientôt, nous proposerons un plat du jour… Notre restaurant a pris beaucoup d’ampleur grâce à une équipe qui travaille avec le cœur », poursuit la gérante, qui souhaite aussi rapidement ajouter à la carte les fameux cocktails de l’enseigne. Si différents desserts sont déjà proposés, baklawas, mouhallabieh, maamouls, etc., les smoothies au miel et achta seront certainement bienvenus.

« Nos sandwiches sont bien garnis et très appréciés par les jeunes. » Photo tirée de leur compte Instagram@makhlouf.paris

Rester accessibles

La clientèle du Makhlouf parisien est multiple et varie selon les jours. « Pendant la semaine, ce sont des personnes qui habitent ou travaillent dans le quartier et qui reviennent plusieurs fois par semaine, car ils ont un grand choix. Sans parler des chauffeurs de taxi libanais, qui sont des habitués. Le week-end, ce sont surtout des étudiants libanais qui viennent en groupe. “Le taboulé a le goût de celui de ma mère”, me disent-ils. Ils ont besoin de retrouver l’ambiance de Beyrouth et une atmosphère familiale. Je suis heureuse que nous puissions leur proposer un espace de rencontre, car souvent ils vivent dans de petites chambres, leurs parents sont parfois en difficulté et ils ont besoin de respirer », constate Micheline Graiche, déterminée à garder des prix accessibles malgré l’inflation actuelle.

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« J’ai voulu conserver cette dimension populaire : nos sandwiches sont bien garnis et très appréciés par les jeunes. On a le projet d’agrandir le restaurant et, à ce moment-là, j’aimerais que ce soit un vrai lieu où ils se retrouvent pour jouer aux cartes, à des jeux de société, comme c’est le cas dans le restaurant de Jounieh », enchaîne-t-elle, avant de rappeler que, selon elle, Makhlouf est un des rares endroits qui rassemble des gens très différents au Liban. « L’enseigne a le souci de rester proche des personnes qui ont peu de moyens. Les prix ont peu bougé, mais la qualité est là et, malgré la crise, il y a toujours du monde. C’est dans cet esprit que nous avons lancé ce projet avec mon mari. L’idée n’est pas de franciser Makhlouf ! » précise-t-elle en souriant. « Ces dernières décennies, le Liban a connu de nombreux drames, mais le peuple se remet toujours debout. Quand je vois les deux frères Makhlouf qui ont la cinquantaine et qui ont encore le courage de recommencer et de se développer en se lançant à Paris, je me dis que ce qui fonde la réussite des Libanais c’est peut-être qu’ils continuent à y croire », conclut Micheline Graiche.

Ils sont certainement peu nombreux ceux qui ne se sont jamais arrêtés pour boire un cocktail chez Makhlouf, au bord de « l’autostrade », après une journée de plage et sous un soleil décadent qui se noie dans la mer. Autre emplacement, autre style. Dans un vacarme de crissements de pneus, de freins et de klaxons – dont l’inégalable musique des bostas qui s’apprêtent à...

commentaires (2)

Parfait pour un repas du dimanche :))

Pandora

09 h 09, le 25 juin 2023

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Commentaires (2)

  • Parfait pour un repas du dimanche :))

    Pandora

    09 h 09, le 25 juin 2023

  • Et un de plus….bravo Maintenant faut pouvoir tous les essayer… commençons par MALAK EL TAWOUK en passant par les glaces BACHIR et évidemment ce traiteur sandwich MAKHLOUF… bravo encore les gars. Pensez réinvestir Svp ( au liban) avec les bénéfices à venir. Pour la création d’emplois malgré tout ce qui se passe économiquement.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 35, le 24 juin 2023

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