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Politique - Liban

Journaliste koweitienne refoulée de Beyrouth : Abbas Ibrahim s'explique

La décision d'interdire l'entrée au Liban de Fajr al-Saïd avait été prise par l'ancien directeur de la Sûreté générale.

Journaliste koweitienne refoulée de Beyrouth : Abbas Ibrahim s'explique

La journaliste koweitienne Fajr al-Saïd. Photo Twitter/@AlsaeedFajer

L'ancien directeur de la Sûreté générale (SG) Abbas Ibrahim s'est expliqué jeudi soir après le tollé provoqué par le refoulement de la journaliste koweitienne Fajr al-Saïd à son arrivée à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), indiquant qu'il avait lui-même décidé de lui interdire l'entrée au Liban lorsqu'il était encore en poste, sans pour autant expliciter les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision.

Connue pour ses prises de positions anti-Hezbollah et son soutien à la normalisation des pays arabes avec Israël, la journaliste a été arrêtée mercredi à l'AIB. Fajr al-Saïd a dit avoir été notifiée par la SG d'une "interdiction permanente" d'entrer au Liban, et estime que cette mesure serait reliée à ses opinions politiques.

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Dans un communiqué publié par son bureau de presse, le général Ibrahim, qui a pris sa retraite en mars dernier, explique que "la décision prise antérieurement (pour interdire à la journaliste de séjourner au Liban) est conforme à la loi et la SG obéit à la loi, sinon elle n'aurait pas arrêté Mme al-Saïd, même après la départ du général Ibrahim à la retraite". "Il s'agit d'une procédure appliquée dans tous les aéroports du monde pour des raisons légales. S'il y a des objections, l'avocat de Mme Saïd peut contacter l'institution concernée", poursuit le texte.

L'ancien chef de la SG a par ailleurs dénoncé dans le communiqué "ceux qui défendent le Koweit de manière acharnée, comme si le refoulement d'un citoyen de n'importe quel pays selon les lois libanaises était une insulte à un pays, à un peuple ou à la personne concernée". Il a ensuite accusé les personnes auxquelles il faisait référence, sans les nommer, de "présenter leurs lettres de créance" au Koweit. 

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Réagissant au refoulement de la journaliste koweitienne, le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a critiqué jeudi une procédure "effectuée de manière policière et sans aucune base juridique". "Il s'agit d'une atteinte aux valeurs du Liban et à ses relations avec les pays arabes. Le Koweit a toujours été un ami du Liban", a-t-il rappelé. Selon le chef des FL, la journaliste aurait été refoulée "à cause de ses prises de position claires et transparentes par rapport à l'axe de la moumanaa (pro-iranien)". "La question qui se pose est la suivante : le Liban s'est-il transformé en une seconde Corée du Nord ?", a-t-il encore demandé, tout en appelant les autorités à intervenir.

Le Parti socialiste progressiste (PSP, joumblattiste) a également réagi jeudi dans un communiqué, se disant "étonné de voir que la journaliste koweitienne a été arrêtée et interrogée uniquement à cause de ses opinions politiques".

Une affaire "politique"

Dans une vidéo tournée mercredi alors qu'elle attendait à l'AIB d'être renvoyée dans son pays, Mme al-Saïd raconte avoir été retenue pendant plus de 5 heures par la SG, sans accès à internet pour pouvoir contacter ses proches. Un employé de la SG l'aurait finalement aidée à se connecter pour acheter un billet de retour. La journaliste, qui est finalement rentrée au Koweït jeudi matin, révèle également dans sa vidéo que des employés de la représentation diplomatique koweïtienne au Liban se sont rendus à l'aéroport pour lui porter assistance.

Revenant sur les causes de son refoulement, Mme al-Saïd a affirmé sur Twitter que sa déportation était un "message clair". "Vous connaissez les conditions dans lesquelles se trouve le Liban, et vous savez qui est responsable des décisions ici. Cette affaire est éminemment politique (...) peut-être que certains sont gênés par mes avis politiques", a-t-elle souligné. "Ceux qui m’empêchent d’entrer au Liban, pensent-ils qu’ils peuvent empêcher ma voix d’être entendue par les Libanais?", s'est-elle encore demandé.

En novembre dernier, la journaliste koweitienne avait évoqué le parti chiite et la question de la normalisation avec l'Etat hébreu lors d'une interview dans l'émission Al Majhoul, présentée sur la chaîne LBCI par Rodolphe Hilal. "M. Rodolphe, vous m'aviez demandé si le Hezbollah était un parti démocratique. Regardez, malgré mes attaques contre lui, il m'a laissée entrer au Liban", a tweeté Fajr al-Saïd, sur un ton ironique. 

L'ancien directeur de la Sûreté générale (SG) Abbas Ibrahim s'est expliqué jeudi soir après le tollé provoqué par le refoulement de la journaliste koweitienne Fajr al-Saïd à son arrivée à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), indiquant qu'il avait lui-même décidé de lui interdire l'entrée au Liban lorsqu'il était encore en poste, sans pour autant expliciter les raisons qui...

commentaires (16)

Non, ce n’est pas vrai que tous pays pourras expulser un journaliste à propos hostile Il faut savoir contre qui ? Sauf si vous estimez que les propos hostiles comte le Hezbollah est considéré comme propos hostiles contre tous les libanais Nommer nous un seul pays DEMOCRATIQUE qui a expulsé un journaliste étranger parce qu’il a exprimé des propos hostiles contre un de leur partis politiques

william semaan

16 h 56, le 11 juin 2023

Tous les commentaires

Commentaires (16)

  • Non, ce n’est pas vrai que tous pays pourras expulser un journaliste à propos hostile Il faut savoir contre qui ? Sauf si vous estimez que les propos hostiles comte le Hezbollah est considéré comme propos hostiles contre tous les libanais Nommer nous un seul pays DEMOCRATIQUE qui a expulsé un journaliste étranger parce qu’il a exprimé des propos hostiles contre un de leur partis politiques

    william semaan

    16 h 56, le 11 juin 2023

  • Et il y en a qui disent encore: non le Liban n'est pas sous occupation iranienne: où sont les barrages de l'armée iranienne ? Voire: où sont les barrages du Hezbollah ? (Bien qu'il fut un temps pas si lointain où tout le monde subissait l'humiliation quotidienne des barrages de l'armée des Assad, et le Hezbollah n'a fait que perpétuer l'occupation du Liban par le même "axe", la même entité.) Comme le montrent la longue liste des cas de personnes persécutées par la Sûreté Générale ou autres pour leur opposition à l'entité néo-safavide, il n'y a PLUS de barrages car l'occupant N'EN A PLUS BESOIN, étant désormais au cœur de la plupart de nos institutions.

    Citoyen libanais

    19 h 56, le 10 juin 2023

  • Toi penser pas comme moi ... alors ouste moi ferme porte dans ta face pour voir aard ktefek... Liban moderne donne au monde leçon de moderitée.. (modernité modérée...)

    Wlek Sanferlou

    15 h 09, le 10 juin 2023

  • Dans un pays comme le Liban et dans la situation qu'il subit de la part des barbus et de leurs fidèles défenseurs il n'y a rien d'étonnant ... oser défriser la barbe de hassouna est un crime de lèse majesté ...

    Zeidan

    09 h 50, le 10 juin 2023

  • Ha! On veut refouler la dépouille d’un traître? Commençons par refouler les traîtres et leurs partisans qui collaborent avec la Syrie et l’Iran au dépend de la souveraineté et prospérité du Liban. Deux poids deux mesures, comme d’habitude. Fanatisme, niaiserie, les deux?

    Cedrus Fidelis

    07 h 08, le 10 juin 2023

  • "Abbas Ibrahim s'explique". Le titre est trompeur: l;ancien directeur de la SG ne donne, en fait, pas la moindre explication. Il dit avoir agi selon la loi, mais on aurait aimé qu'il cite la loi qui interdit l'entrée sur le territoire libanais d'opposants au Hezbollah!

    Yves Prevost

    07 h 02, le 10 juin 2023

  • 1 ) Un(e) journaliste n’a pas un passeport diplomatique 2) la rentrée est INTERDITE à TOUT CITOYEN ÉTRANGER avec un passeport qui a été tamponné pour une rentrée en israel . C’est la LOI. MAIS Là, il faut mentionner, il y a quelques jours et avec regret, un permis a été donné pour le rapatriement de la dépouille d’un traître, qui a vendu sa PATRIE ….

    aliosha

    20 h 43, le 09 juin 2023

  • LA LIBRE EXPRESSION EST MEME PENALISEE PAR NOTRE JOURNAL FRANCOPHONE PRETENDU SON DEFENSEUR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 11, le 09 juin 2023

  • Je pense que tout pays est en mesure de refouler un journaliste dont les expressions sont hostiles. Ici, la liberté d’expression est vue comme une provocation et cela ne concerne pas le Koweït et le Liban qui ont des liens de fraternité.

    Mohamed Melhem

    17 h 08, le 09 juin 2023

  • Dommage souriante comme elle est, elle aurait pu inculquer la notion de « savoir sourire » et du bonheur de vie à certains.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 28, le 09 juin 2023

  • Je ne comprend pas. Abbas Ibrahim est a la retraite ou il continue a dirige la SG de la maison ? Quelle est la position de la SG est de son nouveau dirigeant ? Y a t il une loi qui interdit l'entree sur le territoire libanais des individus avec une opinion différente de celle du Hezbollah ?

    LH

    14 h 00, le 09 juin 2023

  • Le Liban ordinaire depuis que le Hezb est au pouvoir

    TrucMuche

    13 h 58, le 09 juin 2023

  • Nous sommes tous des otages enfermés à l’intérieur et très malheureux par le sort sordide infligé aux libanais avides pourtant de liberté. Pourvu qu’on se débarrasse bientôt de ces barbus obscurs et toxiques.

    Wow

    12 h 37, le 09 juin 2023

  • Pourquoi vous censurez mon message ?

    Eleni Caridopoulou

    12 h 23, le 09 juin 2023

  • On ne connaît pas la liberté d’expression chez le Hezb , heureusement qu’il a pris sa retraite Abbas , en attendant que les autres fassent de même !

    hawath nathalie

    11 h 44, le 09 juin 2023

  • Il n’y a rien à expliquer bande de corrompus , d’incompétents, de staliniens !

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 18, le 09 juin 2023

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