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Société - Transports

Le ministère de l'Intérieur demande la suspension de l'application Bolt au Liban

Bassam Maoulaoui a demandé au ministère des Télécoms de suspendre l'application jusqu'à ce qu'il puisse déterminer si elle enfreint des lois.

Le ministère de l'Intérieur demande la suspension de l'application Bolt au Liban

Un chauffeur de taxi au Liban. Photo Joao Sousa

Le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a demandé lundi la suspension immédiate de l'application de Voitures de transport avec chauffeur (VTC) Bolt en réponse aux plaintes et aux protestations du syndicat des chauffeurs de taxi.

Mardi dernier, des chauffeurs de taxi en colère avaient manifesté contre la détérioration de leurs conditions de travail et la "concurrence déloyale" des chauffeurs privés et des applications de transports. Ils avaient bloqué plusieurs routes de Beyrouth, provoquant des embouteillages monstres.

Dans une circulaire publiée lundi, M. Maoulaoui, a demandé au ministère des Télécoms de "stopper" l'application jusqu'à ce qu'il puisse confirmer si Bolt enfreint ou non la loi, faisant référence à l'omniprésence de véhicules non enregistrés utilisant l'application.

Dans une autre circulaire, également publiée lundi, le ministre sortant a demandé aux Forces de sécurité intérieure d'"arrêter" les chauffeurs de taxi qui n'ont pas de plaques d'immatriculation officielles ou qui travaillent avec de fausses plaques".

Lundi après-midi, l'application Bolt était toujours opérationnelle.

Pour mémoire

Des taxis en colère se mobilisent à travers le Liban

"Qu'est-ce qu'ils veulent ? Mettre fin à nos emplois ?", a réagi Ali Hajj Hassan, membre du syndicat des chauffeurs de taxi et chauffeur Bolt auprès de L'Orient Today, face à la circulaire du ministère de l'Intérieur. Il estime que la demande de Maoulaoui favorise les bus et les vans qui "appartiennent soit à des politiciens, soit à des gangsters".

L'application Bolt est devenue populaire au Liban après le début de la crise économique de 2019. Elle fournit des prix de transport bon marché, mais les voitures et motos proposées ne sont pas toujours enregistrées auprès du syndicat des chauffeurs de taxi.

"C'est injuste"

Ali Hajj Hassan se dit toutefois d'accord avec la décision d'arrêter les motos et les conducteurs de voitures qui ne disposent pas de plaques d'immatriculation officielles pour les taxis. "Mais qu'en est-il de moi qui suis en toute légalité et qui possède une plaque d'immatriculation ?" poursuit cet homme. "C'est injuste" conclut-il. 

Au Liban, la totalité des taxis-motos ne sont pas enregistrés auprès de l'Union des chauffeurs de taxis, car il n'existe aucune procédure d'enregistrement pour ce type de véhicules. 

"Nous ne supprimons pas les emplois des autres chauffeurs de taxi", a déclaré un chauffeur de moto inscrit sur l'application Bolt, sous couvert d'anonymat à L'Orient Today. "Nous sommes plus rapides dans la circulation et les passagers nous choisissent". 

Concernant les décisions du ministre Maoulaoui, l'homme a déclaré être d'accord avec celle qui vise à empêcher les conducteurs de voitures sans plaque d'immatriculation officielle de taxi de travailler, mais pas les motos.

Des chauffeurs travaillant avec Uber, une autre application de VTC, se sont mis en grève à plusieurs reprises pour protester contre les tarifs de la société qu'ils jugent trop bas compte tenu de l'hyperinflation et de l'augmentation des prix des carburants au Liban. Les conducteurs de motos inscrits sur Bolt ont également protesté par le passé pour des raisons similaires.

Le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a demandé lundi la suspension immédiate de l'application de Voitures de transport avec chauffeur (VTC) Bolt en réponse aux plaintes et aux protestations du syndicat des chauffeurs de taxi.Mardi dernier, des chauffeurs de taxi en colère avaient manifesté contre la détérioration de leurs conditions de travail et la "concurrence déloyale"...

commentaires (1)

Donc on arrête l'application Bolt avant même de savoir si elle enfreint la loi? Quel message donne-t-on en faisant cela? Notre ministre montre que c'est l'arbitraire qui règne au lieu que ce soit le droit. Il faut bien évidemment faire respecter la loi, et sur l'ensemble du secteur. La décision d'arrêter Bolt ne résoud pas le problème et punit même des bons élèves.

K1000

20 h 18, le 08 mai 2023

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Commentaires (1)

  • Donc on arrête l'application Bolt avant même de savoir si elle enfreint la loi? Quel message donne-t-on en faisant cela? Notre ministre montre que c'est l'arbitraire qui règne au lieu que ce soit le droit. Il faut bien évidemment faire respecter la loi, et sur l'ensemble du secteur. La décision d'arrêter Bolt ne résoud pas le problème et punit même des bons élèves.

    K1000

    20 h 18, le 08 mai 2023

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