Une semaine après les tirs de roquettes depuis le Liban-Sud en direction d'Israël, le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a implicitement critiqué le Hezbollah sur le plan stratégique, alors que leurs divergences portaient essentiellement sur des questions d'ordre politique sur le plan interne. "Nous avons un seul front qui est le front libanais", a-t-il lancé, dans une pique à la formation chiite, dont le chef a dernièrement prôné dans ses discours l'"unité des fronts". Le chef du CPL s'exprimait à l'occasion de la commémoration du déclenchement de la guerre civile libanaise, le 13 avril 1975.
L'incident à la frontière, non revendiqué jusque-là, a été imputé par l'Etat hébreu au Hamas, dont le chef du bureau politique Ismaïl Haniyé se trouvait à Beyrouth à ce moment. Plusieurs observateurs estiment que ces tirs n'auraient pu avoir lieu sans l'aval du Hezbollah. L'armée israélienne a riposté le 7 avril à l'aube en frappant à la fois le sud du Liban et la bande de Gaza, après que des roquettes visant Israël ont également été tirées depuis les environs de la ville palestinienne sous blocus.
Dans son discours, le chef du CPL n'a pas manqué de sermonner le parti pro-iranien. "Les armes non libanaises ont fait que notre territoire était dans le passé ouvert à tous les vents. Elles se sont par la suite tournées vers l'intérieur pour tenter d'avoir la mainmise sur la décision libanaise. Nous avons ensuite observé une volonté libanaise qui s'est développée pour devenir une résistance disposant de la capacité et de la volonté de libérer le territoire", a souligné M. Bassil, dans une allusion au Hezbollah, qui fait de la lutte contre l'Etat hébreu son cheval de bataille. "C'est ce qui a eu lieu en 2000 et en 2006 et a favorisé la stabilité et le calme dans le Sud", a-t-il encore rappelé.
Pour Gebran Bassil, "ce qui s'est passé les derniers jours rappelle les années 1970, lorsque des armes non libanaises ont été utilisées sur le territoire national pour envoyer des messages". "Nous avons un seul front qui est le front libanais. Nous ne sommes pas responsables des autres fronts", a-t-il fait valoir, dans une pique à peine voilée en direction du Hezbollah.
Réfugiés syriens et "complot international"
"Notre front est notre territoire ; les armes que nous avons acceptées pour défendre ce territoire sont là pour protéger le Liban. Nous ne sommes pas prêts à accepter de réitérer des expériences antérieures qui nous ont mené à la guerre", a encore fustigé M. Bassil. "Nous espérons que ceux qui ont la capacité d'empêcher les armes non libanaises de circuler à nouveau librement d'agir en conséquence", a-t-il plaidé, dans un appel implicite à son allié chiite. "Nous n'accepterons pas que quelqu'un nous mène vers des aventures non calculées et des batailles inopportunes dont nous payerons le prix", a-t-il ajouté.
Dans son discours, Gebran Bassil a aussi estimé qu'"aujourd'hui, au moins trois éléments ressemblent à ce qui avait eu lieu dans le passé : la présence des réfugiés, les armes et les aventures non calculées". "Nous vivons, au vu de la présence de réfugiés syriens dans le pays, le même complot que nous avons vécu avec l'asile accordé aux Palestiniens. Le même complot international qui a poussé les Palestiniens à émigrer vers le Liban a poussé les Syriens à le faire aujourd'hui, et s'oppose à ce que ces derniers soient rapatriés, alors qu'aucune raison ne l'empêche", a souligné le député de Batroun. Pour le chef du CPL, c'est le "complot international qui finance le maintien des réfugiés au Liban". "Personne ne prône la violence ou le racisme. Tout le monde plaide en faveur d'un rapatriement sécurisé des réfugiés", a-t-il enfin conclu.
L'État libanais estime que 1,5 million de réfugiés syriens sont entrés au Liban après le début de la guerre civile en Syrie en 2011, mais le décompte officiel des réfugiés a été arrêté depuis plusieurs années.
commentaires (12)
Comme à son habitude Monsieur Bassil débite des discours populistes et démagogues selon ses besoins politiques du moment. Les vrais patriotes partisans du CPL ne méritent pas un président de parti tel que ce monsieur. Il est toujours temps pour eux de rejoindre le camp des libanais indépendants et non inféodés à aucun pays étranger comme ceux qui se sont battus corps et âme contre l’occupation syrienne jusqu’à ce que les dits soldats de l’armée d’occupation syrienne se débinent comme des lapins en emportant avec eux tout ce qui leur restait à voler dont des bidets à utiliser en tant que fontaines dans leurs jardins en banlieue de Tartous
Lecteur excédé par la censure
16 h 51, le 14 avril 2023