Rechercher
Rechercher

Politique - Crise au Liban

Raï craint une "prolongation" de la vacance présidentielle

Le chef de l'Église maronite prend la défense des banques, dont certaines sont embourbées dans un bras de fer juridique avec la juge Ghada Aoun.

Raï craint une

Le chef de l'Église maronite Béchara Raï célébrant la messe du dimanche. Photo Ani

Le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, a exprimé dimanche sa crainte d'une "prolongation" de la vacance présidentielle au Liban, pointant du doigt des "intérêts individuels et partisans" qui empêchent le Parlement d'élire un successeur à Michel Aoun depuis six mois. Le patriarche a également pris la défense des banques privées et de la Banque centrale, après une série de poursuites engagées par la procureure générale près la cour de Cassation du Mont-Liban, Ghada Aoun, à l'encontre de plusieurs institutions bancaires, dans un pays en plein effondrement économique depuis 2019.

Lors de son homélie dominicale, Mgr Raï a dénoncé une "atteinte à la tête de l’État, alors que le Parlement refuse d'élire un président de la République en raison d’intérêts individuels et partisans". Il a ainsi pointé du doigt une volonté de "protéger des projets qui impliquent le Liban et l'élection présidentielle dans un jeu régional et international", mettant en garde contre le fait que le nouveau président "n'émane pas de la volonté du peuple libanais mais de projets au Moyen-Orient". "Nous espérons que les négociations en cours entre les amis du Liban au sujet d'une solution prendront en considération l'intérêt du pays indépendamment des règlements de comptes dans la région", a-t-il ajouté.

Lire aussi

Après la réunion de Paris, le compromis se concocte à feu doux

Début février, les chefs des Églises du Liban ont chargé le patriarche Raï de réunir les députés chrétiens, qui restent profondément divisés et ne parviennent pas à s’entendre autour d’un candidat. Délégué par Mgr Raï, l’évêque maronite d’Antélias, Antoine Bou Najm, s'est notamment entretenu avec le député aouniste Gebran Bassil, l'un des premiers à avoir exhorté Bkerké à parrainer un dialogue dédié à la présidentielle, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea.

Une réunion a par ailleurs groupé à Paris, au début du mois, des représentants de l'Égypte, de la France, des États-Unis, du Qatar et de l'Arabie saoudite sur le profil du candidat idéal à la présidentielle au Liban, sa ligne politique et sa feuille de route économique et financière. Aucun communiqué officiel n'a été publié après cette réunion, et les protagonistes affirment que d'autres réunions devraient avoir lieu.

Pour le patriarche, "le problème est que chaque parti refuse toute concession pour faciliter l'élection". "Si cette logique dénuée de responsabilité, de conscience et de respect du devoir national se poursuit, nous craignons une prolongation de la vacance présidentielle, comme la majorité des données l'indiquent", a-t-il mis en garde.

Mgr Audi fustige

Abordant la crise politique dans son homélie dominicale, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, a également fustigé le blocage de la présidentielle. "Pourquoi les personnes qui refusent le blocage ne se mettent-elles pas d’accord pour élire une personne honnête et dotée du sens du leadership ?", a-t-il demandé. "Avez-vous été élus pour faire blocage ou pour travailler et être productif ?", s'est-il insurgé en s'adressant aux députés.

Les députés libanais ont échoué, à l'issue de onze séances parlementaires depuis septembre dernier, à élire un nouveau chef de l'État, faute d'accord politique. Le nom du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, est avancé dans certains milieux diplomatiques et libanais en tant que candidat de compris. Une figure qui pourrait bénéficier d'un large soutien de l'opposition libanaise, alors que le Hezbollah continue de soutenir implicitement le chef des Marada Sleiman Frangié, au grand dam de son allié chrétien et chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil.

Défense des banques

Le patriarche Raï a par ailleurs pris la défense des banques privées et la Banque du Liban (dirigée par un maronite, le gouverneur Riad Salamé), après que la procureure Aoun a multiplié ses poursuites à l'encontre de plusieurs établissements. Le cardinal Raï a dénoncé des "conflits personnels et politiques" dont les conséquences "nuisent au système bancaire et à la réputation du Liban à l'étranger sur le plan financier". "Nous mettons en garde contre toute atteinte à l'argent du peuple d'une part, et au système bancaire libanais d'autre part, notamment la Banque du Liban qui lie le Liban au système monétaire international", a prévenu le prélat. "Un sujet aussi important ne devrait pas être résolu ainsi, alors que le judiciaire se confond avec le politique et le personnel", a-t-il dit.

Mme Aoun est accusée par ses critiques d'être proche du camp Bassil et du fondateur du CPL, l'ex-président Michel Aoun.

Lire aussi

Ingérence de l'exécutif : « raison d’État » contre « péché majeur »

Au cours des derniers jours, après plusieurs décisions prises par la magistrate envers la Bank Audi, la Société générale de banque au Liban (SGBL) et la Bank of Beirut, dans le cadre d'une enquête sur les banques pour "blanchiment d'argent", le Premier ministre sortant Nagib Mikati avait demandé au ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui de ne pas appliquer ces décisions. Cette ingérence du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires a été largement dénoncée, notamment par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui a réclamé du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur qu'ils reviennent sur leur prise de position, ce que M. Mikati a refusé.

Le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, a exprimé dimanche sa crainte d'une "prolongation" de la vacance présidentielle au Liban, pointant du doigt des "intérêts individuels et partisans" qui empêchent le Parlement d'élire un successeur à Michel Aoun depuis six mois. Le patriarche a également pris la défense des banques privées et de la Banque centrale, après une série de...

commentaires (6)

C'est sidérant jusqu'ou la corruption peut arriver (!) Les clergés, tous les clergés, puisqu’ils font de la politique jour et nuit, devraient crier au génocide financier. Aujourd’hui, la dollarisation. Ces hommes de dieu sont ils prêts à payer nos facture (??). Défendre les Banques et la Banque Centrale après trois ans de cette crise monstrueuse (!!!!!!!!). Du jamais vu. L'autre face du problème, c'est que les clergés sont intouchables. Alors on fait quoi, on se la boucle (????)

Raed Habib

15 h 04, le 28 février 2023

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • C'est sidérant jusqu'ou la corruption peut arriver (!) Les clergés, tous les clergés, puisqu’ils font de la politique jour et nuit, devraient crier au génocide financier. Aujourd’hui, la dollarisation. Ces hommes de dieu sont ils prêts à payer nos facture (??). Défendre les Banques et la Banque Centrale après trois ans de cette crise monstrueuse (!!!!!!!!). Du jamais vu. L'autre face du problème, c'est que les clergés sont intouchables. Alors on fait quoi, on se la boucle (????)

    Raed Habib

    15 h 04, le 28 février 2023

  • Rendre les banques et le grand argentier de la republique responsable de leurs cupidite , de leurs combines, et de leur crimes financiers, n' est pas nuire a la reputaiton du systeme. C' est bien tout le contraire cehr Monseigneur ! Lorsque le grand argentier est porusuivi et accuse par 7 pays europeenes de blanchiment d' argent, et de biens mal acquis, c' est bien les poursuites judiciares qui rendront leur credibilite au systeme, et leur virginite perdue aux banques !

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 41, le 27 février 2023

  • Ben oui, ce serait fâcheux que les banques se cassent la gueule... quand on connaît l'importance des avoirs des congrégations religieuses libanaises. Certes, ce serait douloureux, mais aurait l'immense mérite de faire exploser le système, seule issue à la crise que nous vivons.

    Ca va mieux en le disant

    14 h 39, le 27 février 2023

  • - LA BANQUE DU LIBAN AUX MAINS D,UN MARONITE ! - AH BON ! MEME S,IL EST COMPLICE DES BRIGANDS ? - ET QUE DIRE DES CHEFS D,ETAT INCOMPETENTS, - DONT L,ORIENTATION PAR D,AUTRES ETAIT PRESCRITE ? = - POUR QUE D,ACQUIS AILLEURS BLAME JE NE SOIS PAS, - JE VOUS DIS VOS BREBIS D,ACCORDER, PATRIARCHE, - ET DE CORRIGER DE LA CHRETIENTE LA MARCHE. - J,ARRETE SUR LE CHAMP MES AVERES CONSTATS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 52, le 27 février 2023

  • Le patriarche des banques , du gouverneur de la centrale. d’ Antioche et tout l’Orient.

    Hitti arlette

    09 h 34, le 27 février 2023

  • Honte aux partis chrétiens

    Eleni Caridopoulou

    19 h 10, le 26 février 2023

Retour en haut