Le cheikh Ahmad Rifaï a été tué, confirment les FSI

Cinq jours après la disparition d'Ahmad Rifaï, les Forces de sécurité intérieure libanaises ont annoncé samedi soir que le cheikh sunnite a été enlevé et tué par des proches suite à un différend familial. Le communiqué des FSI, le premier sur l'affaire depuis la disparition qui avait agité le pays, confirme des informations de Dar el-Fatwa, plus haute instance sunnite au Liban, qui avait affirmé à L'Orient-Le Jour que le cheikh sunnite avait en effet été tué.

Dans leur texte, les FSI ont rapporté que, suite à la disparition du cheikh lundi, elles avaient arrêté quatre personnes vendredi soir. Trois d'entre elles étaient des "cousins" d'Ahmad Rifaï. Deux de ces suspects ont confessé avoir enlevé et tué le cheikh suite à une ancienne dispute familiale.

Contacté par notre publication, Khaldoun Oraymet, juge désigné par Dar el-Fatwa pour suivre cette affaire, avait précédemment confirmé que les suspects sont originaires de Karkaf, tout comme le cheikh. Une façon d'écarter l'éventualité d'un crime lié à des motifs politiques, alors que le disparu était connu pour ses positions critiques du Hezbollah et de l'axe iranien.

Le communiqué des FSI affirme par ailleurs que les recherches se poursuivent pour retrouver la dépouille de la victime. 

Plus tôt dans la soirée, Amid Hammoud, un ancien général de l'armée libanaise et proche du cheikh Rifaï, avait indiqué à l'OLJ que l'armée a encerclé la zone de Dahr Denniyé, où aurait été retrouvé le corps, et que personne ne peut se rendre sur place.

Certains médias rapportaient également que le village d'origine du cheikh, Karkaf, était placé sous haute surveillance de l'armée, par crainte de débordements après les informations concernant le meurtre et alors que la tension semble être montée d'un cran dans le village.

Voiture retrouvée
Vendredi, les services de renseignement de l'armée libanaise et la police avaient, en plus de l'arrestation des suspects,  retrouvé la voiture du  cheikh Rifaï près de l'hôpital Haykal dans le Koura, sans ses plaques d'immatriculation. Des chiens policiers avaient été utilisés lors de perquisitions, qui avaient duré jusqu'à samedi matin.

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L'enquête sur cette affaire est conduite sous la direction de Samaranda Nassar, première juge d'instruction du Liban-Nord. Après que des rumeurs ont fait état samedi de l'implication du Parti syrien national social (PSNS) dans cette affaire, la formation a publié une déclaration démentant l'arrestation de l'un de ses membres de haut rang.

Le PSNS a condamné "les tentatives d'exploiter l'incident et de provoquer des divisions pour des raisons dérisoires". Le parti est proche des groupes pro-iraniens de la région, tandis que le cheikh Ahmad Rifaï est connu pour être très critique envers le Hezbollah et les alliés de Téhéran.

Les FSI ont également, dans leur communiqué, réfuté l'implication d'un de ses membres dans l'enlèvement et le meurtre d'Ahmad Rifaï.

Le cheikh Rifaï avait été vu pour la dernière fois à Tripoli lundi soir. Selon certains médias, le dernier prêche prononcé par lui portait sur le trafic de drogue dans les zones sous l'influence du Hezbollah.