Dis-moi Kylian ?

Tu as du vague à l’âme et c’est bien compréhensible.

Est-ce que tu distingues Kylian, dans ce brouillard qui se dissipe, les millions et les millions de visages, des millions et des millions de Français qui te remercient avec un large et chaleureux sourire ?

Il est d’usage de prétendre que seule la victoire est belle, mais vois-tu Kylian, avec toi la défaite est devenue l’éclosion d’une légende, le démarrage d’une épopée.

Lors d’une ultime chevauchée en pleine surface, après avoir effacé trois joueurs, tu aurais pu faire le dribble de trop, et t’allonger pour rechercher un penalty, comme d’autres l’ont fait plus tôt dans le match. Mais toi, tu as tiré ! À l’ultime seconde de la prolongation tu as tiré !

La seule raison pour laquelle le ballon n’a pas franchi la ligne n’est pas due à la dextérité du gardien, que tu avais déjà allègrement transpercé à trois reprises. Non, la seule raison est que la perfection n’est pas de ce monde, mais la recherche de la perfection si, et c’est toi qui l’a incarnée sous nos yeux époustouflés, quitte à prendre le risque de tout perdre.

C’était là ton ultime prouesse, bien plus qu’un but, la prouesse de nous rendre fiers malgré la défaite, heureux malgré l’adversité.

Comme si tu nous avais offert ce quelque chose d’unique, ce bien-être indicible, jusque-là inconnu, qu’aucune victoire ne pourra jamais nous octroyer et qu’aucune défaite ne pourra jamais nous retirer.

Désormais, nous n’avons plus grand-chose à faire de la coupe, d’ailleurs c’est toi qui nous l’avait ramenée en 2018. Aujourd’hui ce sont nos cœurs que tu as gagnés !

Que ferions-nous d’une seule étoile alors que tu nous en a mis une myriade plein les yeux ?

Tu as sublimé nos attentes en ravivant dans nos âmes les valeurs d’une autre époque. Une époque où la fin ne justifiait pas les moyens, une époque où la beauté, le panache et le respect comptaient plus que la victoire…

Et pour cela, la France renaissante, cette France des valeurs que tu viens de réanimer dans nos cœurs, t’est redevable à jamais.

Merci Kylian Mbappé !

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