Donner plus de pouvoir à l’ONU

L’écologiste canadien David Suzuki doit suivre de près les travaux de la COP15 à Montréal. Il estimait il y a quelques années que les gouvernements donnent dans le court terme au chapitre environnemental : « Ça n’a aucun sens en politique de faire le bon geste, comme de réduire de façon draconienne les émissions de gaz à effet de serre, parce que c’est un projet à trop long terme. » Le hic, c’est que les gouvernements démocratiques veulent se faire réélire.

Voilà pourquoi des écologistes ont tristement conclu que nos démocraties occidentales devraient se métamorphoser en dictatures. Qu’elles seules seraient à même d’imposer les durs choix nécessaires à la population pour sauver la planète. Une fois le boulot accompli, le retour à la démocratie serait, je suppose, envisageable. Les dictatures, ce n’est pourtant pas ce qui manque dans le monde…

Pour rassurer le brave peuple, des scientifiques annoncent régulièrement la découverte d’une énième « exoplanète » susceptible d’héberger des signes de vie. Message subliminal : « Ne vous en faites pas. Lorsque cela sera devenu invivable ici, nous irons coloniser une autre planète. » Car des milliards de planètes comparables à la Terre seraient potentiellement habitables. Encore faut-il pouvoir s’y rendre, la plus proche se trouvant à douze années-lumière, soit 113 532 milliards de kilomètres. À combien le litre d’essence, déjà ?

Le défunt Stephen Hawking avait lancé en 2015 un programme visant à observer les confins de l’espace à la recherche d’une vie intelligente. C’est que l’astrophysicien britannique avait peu confiance dans la capacité de l’homme d’empêcher la sixième grande extinction de masse de l’histoire de notre planète. Des E.T. bien intentionnés arriveraient peut-être à décrypter un appel au secours pour venir nous prêter main-forte. Peu importe leur apparence, pourvu qu’ils soient verts. S’ils nous demandaient de nous débarrasser de politiciens climatonégationnistes comme Donald Trump, peut-être leur donnerions-nous satisfaction.

Non, l’avenir est du côté de l’Organisation des Nations unies. Les pays de cette fragile planète devraient avoir le courage de lui déléguer des pouvoirs en matière environnementale. Si on lui en donnait les moyens, avec une vision d’ensemble, elle serait bien placée pour nous montrer la voie à suivre. Les intérêts égoïstes de chacun des pays seraient exposés et combattus.

Mais ce n’est pas demain la veille que des pays comme les États-Unis accepteront, pour le bien de l’humanité tout entière, de se plier aux exigences et aux décisions de l’ONU. Quand bien même la Terre serait au bord du gouffre, l’American Way of Life reste sacré.

Vous imaginez si ces puissants États-Unis décidaient de sanctionner économiquement les pays qui refusent de faire des efforts pour diminuer les gaz à effet de serre (GES), comme ils sanctionnent actuellement la Corée du Nord, Cuba, l’Iran, la Russie et le Venezuela pour d’autres motifs. On devrait pourtant en être là : les pays récalcitrants, retardataires, devraient être punis. Il en serait ainsi du Canada prétendument vert de Justin Trudeau, qui a acheté un oléoduc pour exporter davantage de pétrole sale.

Le grand Jean Monnet a écrit : « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. » Le hic avec l’environnement, c’est que lorsque la grande crise provoquée par les changements climatiques surviendra, il sera probablement trop tard.

Montréal-Québec

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