La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a appelé mardi les responsables politiques libanais à agir pour permettre "l'élection rapide" d'un nouveau président dans ce pays, privé de chef d'Etat depuis près de deux mois.
"La préoccupation qui est la nôtre, c'est que les dirigeants libanais assument leurs responsabilités pour faciliter l'élection rapide d'un nouveau président au Liban et la formation d'un gouvernement de plein exercice apte à mener les réformes dont le Liban a un cruel besoin", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet régional en Jordanie.
Dans son discours à la conférence, le président Emmanuel Macron a également souligné la nécessité d'évoquer les crises de la région, dont l'Irak, le Liban et la Syrie, avec l'Iran qui y jouit d'une influence prépondérante.
Le Liban, en plein effondrement multidimensionnel depuis plus de trois ans, subit actuellement une double vacance au niveau de l'exécutif : l'élection d'un nouveau chef de l'Etat se fait toujours attendre depuis le départ de Michel Aoun, le 31 octobre, tandis que le gouvernement de Nagib Mikati est uniquement chargé de l'expédition des affaires courantes.
Boukhari à Bkerké
Mardi également, l'ambassadeur saoudien à Beyrouth, Walid Boukhari, a été reçu par le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké, et affirmé soutenir les positions du dignitaire religieux dans lesquelles il insiste sur l'élection rapide d'un président et la nécessité d'organiser une conférence internationale sur le Liban, sous l'égide de l'ONU, pour faire face à la crise socio-économique et politique.
L'Agence nationale d'Information (Ani, officielle) précise que l'ambassadeur a salué, lors de son entretien avec le cardinal Raï, "les prises de position nationales du patriarche qui constituent une garantie et un plan vers des solutions". Le prélat s'exprime chaque dimanche en faveur d'une élection rapide d'un nouveau président et n'hésite pas à critiquer l'inertie de la classe politique face aux crises. M. Boukhari a encore réitéré la solidarité du royaume saoudien avec "le Liban et son peuple".
Mgr Raï se fait de plus en plus insistant pour réclamer l'aide de la communauté internationale afin de sortir le Liban de l'ornière. Selon le directeur exécutif du Civic Influence Hub, Ziad el-Sayegh, qui suit de près l’action du patriarche, son objectif est de parvenir à faire appliquer l'accord de Taëf qui a mis fin à la guerre civile en 1990 et dont plusieurs clauses sont restées lettre morte, et donc de mettre sur les rails des résolutions internationales (1559, 1680 et 1701 des Nations Unies) qui convergent toutes vers un seul objectif : l’édification d’un État détenant le monopole des armes et exerçant sa souveraineté sur l’ensemble du pays, tel que prévu par la loi fondamentale.
commentaires (8)
Il serait temps pour la France d’arrêter d’appeler et de procéder à des interpellations en bonne et due forme de tous ces corrompus dont la fortune est bien au chaud dans leurs banques et les autres paradis fiscaux. Assez d’hypocrisie nous en sommes gavés.
Sissi zayyat
12 h 36, le 21 décembre 2022