Comme il y a plusieurs décennies, on retombe dans le vide. Cette fois, le vide est incommensurable. Toutes les années d’expériences passées ne nous ont servi à rien. Les citoyens ont continué à suivre leurs prédateurs. Première magistrature vacante, gouvernement fantôme, députés inutiles puisque leur mission était d’élire un président. Les députés ont failli. Ils doivent rentrer chez eux.
Il reste le citoyen, seul détenteur du pouvoir. Le pouvoir ne se donne pas, il se prend. Tous ceux qui aiment le Liban se lèveront pour se donner la main par-delà les divergences. Ils diront que notre seule religion est le Liban.
Le vide n’existe pas, diront les scientifiques. Les croyants diront que Dieu crée à partir de rien. L’amour du citoyen pour le Liban pourra à lui seul recréer le Liban à partir du vide, à condition de rejeter à jamais la compromission avec l’étranger et la corruption.
Le citoyen a vu à quel abîme le confessionnalisme l’a mené. Le citoyen a vu comment ses chefs ont ruiné le pays. Le citoyen qui aime le Liban saura tourner le dos aux politiciens complices du désastre. Le Liban nouveau ne se construira pas avec les mêmes acteurs et les mêmes procédés.
Devant le constat de faillite générale et d’incompétence, le citoyen qui aime le Liban se tournera vers l’organisation des Nations unies pour réclamer une tutelle de sauvetage et un statut spécial libéré des ingérences régionales.
Le Liban ne peut plus se sauver tout seul. Le Liban est trop malade pour s’autogérer. Personne n’a plus le droit de se voiler la face et de se contenter de solutions mièvres. La seule solution sera radicale ou ne sera pas. Le malade est trop gravement malade. Il a besoin d’aide à son chevet de toute urgence. Il a besoin de redressement à tout point de vue. Le Liban sortira des ingérences externes ou ne sera pas.
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