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Nos Lecteurs ont la Parole

Des pénuries chez nous, c’est la routine... Des pénuries en France, c’est cocasse...

Des pénuries chez nous, c’est la routine... Des pénuries en France, c’est cocasse...

File d’attente en France. Alain Jocard/AFP

Tandis que nous pataugeons bon gré mal gré dans une débauche de pénuries énergétiques tous azimuts, la France adopte avec déférence la « sobriété énergétique »…

Qui l’eût cru ? Comme quoi, il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau ». Décidément, nos amis français ont la poisse ! Déjà qu’ils ont partagé avec nous les affres de la pandémie de Covid-19 avec tout son arsenal de restrictions et autres sobriétés…

Sans compter qu’ils se débattent dans une crise économique… « normale », dirons-nous. Alors que nous sommes les champions du monde dans ce domaine. En effet, aux dires de – rien moins que – la Banque mondiale, la crise économique et financière que traverse le pays du Cèdre pourrait être classée parmi les trois crises mondiales les plus sévères depuis le milieu du XIXe siècle.

Chez nous, la sobriété est une vision de l’esprit. Nous sommes pour les solutions radicales, nous allons droit au but : l’abstinence totale. C’est simple, nous n’avons même pas eu à frayer avec un semblant de sobriété. Brûlant toutes les étapes, nous vivons dans une (des) pénurie(s) énergétique(s) depuis trois à quatre décennies. Nous pourrions donc parler de jeûne plutôt que de sobriété…

Et si aujourd’hui on somme nos amis français de « se mobiliser » en leur brandissant le slogan suivant : « Je baisse, j’éteins, je décale », sous nos cieux cléments, tout est déjà baissé, éteint et décalé ad vitam aeternam.L’injonction qui s’impose à nous diffère un tant soit peu et se résume ainsi : « J’ai un abonnement en continu (le fameux “ichtirak”), j’ai un moteur privé, un moteur de réserve, j’ai au bas mot une batterie externe, enfin j’ai un chauffe-eau solaire individuel. » Cette pléthore de moyens palliatifs est censée nous permettre de diminuer d’un cran nos multiples précarités. Point barre.

Mais il n’y a pas que l’électricité qui fait l’objet de restrictions. Le pays des droits de l’homme fait face à des problèmes de carburant. Essayez d’imaginer nos banales et coutumières files d’attente devant les stations-service… à Paris ! Incroyable, mais vrai.

Difficile de dire si les stocks de carburant viennent à manquer à cause de la grève en cours dans les raffineries françaises, ou si c’est suite aux ristournes accordées par TotalEnergies et l’État français. Cela reste quand même un comble ! Des ristournes ? Des aides de l’État ?

Nous ne jouissons pas d’un État providence, mais nous ne sommes –

presque – jamais à cours de quoi que ce soit. Nos pénuries, si variées soient-elles, ne s’étalent pas trop dans le temps… Tout étant relatif, avec un peu de patience, la magie opère...

Que de fois l’État libanais a brandi la menace de coupures totales et définitives, qu’il s’agisse d’électricité, d’essence, voire de mazout ?

Eh bien, nos coupures sont intempestives mais toujours provisoires. Dans l’attente de jours meilleurs, chacun trouve son plan B. Et tout rentre dans l’ordre… provisoirement. Et rebelote. Mais ce n’est jamais la fin du monde.

Les pays dotés d’un État providence recourent à des droits élémentaires tels que manifestations et grèves. Au fait, ces droits fondamentaux sont-ils inscrits dans notre code du travail ? Pas vraiment. Le salarié libanais n’est en droit d’exercer son droit de manifester qu’en dehors de son temps de travail. Sans compter qu’il doit être en mesure de prouver que cette manifestation n’a pas altéré ses obligations professionnelles…

No comment. Bon courage à nos amis de toujours, les Français. Il y a pire.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Tandis que nous pataugeons bon gré mal gré dans une débauche de pénuries énergétiques tous azimuts, la France adopte avec déférence la « sobriété énergétique »…Qui l’eût cru ? Comme quoi, il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau ». Décidément, nos amis français ont la poisse ! Déjà qu’ils ont partagé avec nous les affres de la...
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