
Des réfugiés syriens au Liban s'apprêtant à quitter le village de Ersal, en juillet 2018. Photo d'archives Hassan Jarrah/AFP
Le chef de l’État libanais Michel Aoun a annoncé mercredi que le Liban allait commencer à rapatrier "progressivement" les réfugiés syriens installés Liban "à partir de la semaine prochaine", une revendication brandie depuis des années par le président qui tente, selon ses détracteurs, de redorer la fin de son mandat. Joint par notre publication anglophone L'Orient Today, le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine affirme qu'il s'agit d'un rapatriement "volontaire" conformément au plan qu'il avait défini pour assurer le retour de 15.000 déplacés par mois.
Projet supervisé par la Sûreté générale
"La conclusion de l'accord sur le tracé de la frontière maritime avec Israël sera suivi, à partir de la semaine prochaine, du rapatriement progressif des réfugiés syriens", a souligné la présidence dans un tweet.
De son côté, Issam Charafeddine a indiqué à qu'il s'agit du "début de la mise en œuvre du plan" qu'il avait précédemment défini et qui sera supervisé par le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim.
Si le tweet de la présidence ne précise pas si ce retour serait forcé ou volontaire, M. Charafeddine a assuré que son initiative est basée sur "un plan de rapatriement volontaire pour les réfugiés souhaitant retourner en Syrie, et pour les individus qui ne sont pas sous protection internationale au Liban, et qui peuvent retourner en toute sécurité".
Selon notre correspondante Hoda Chedid, 1.700 réfugiés seront rapatriés la semaine prochaine. Le processus sera supervisé par la Sûreté et le ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar.
En juillet, M. Charafeddine avait annoncé un plan de rapatriement des réfugiés syriens résidant au Liban prévoyant de renvoyer "15.000 personnes déplacés par mois". Il avait précisé que le ministère travaillait à la formation de comités avec les autorités concernées pour atteindre cet objectif.
Les responsables libanais font pression depuis des années pour le rapatriement des réfugiés syriens, mais la communauté internationale et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) ont refusé, jugeant leur retour dangereux en raison des violations des droits de l'homme en cours dans le pays.
L'UNHCR non impliqué
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a pour sa part affirmé mercredi qu'il ne participe à aucun plan visant à rapatrier les réfugiés syriens installés au Liban. "L'UNHCR ne facilite ni n'encourage le rapatriement volontaire à grande échelle des réfugiés en Syrie", a confié son porte-parole Dalal Harb à notre publication anglophone L'Orient Today. "Néanmoins, des milliers de réfugiés choisissent d'exercer leur droit au retour chaque année", a-t-elle ajouté. Le Haut Commissariat "soutient et appelle au respect du droit humain fondamental des réfugiés à retourner librement et volontairement dans leur pays d'origine au moment de leur choix", a souligné Mme Harb. Elle a enfin assuré que l'agence "poursuivra le dialogue avec le gouvernement libanais, y compris avec le bureau de la Sûreté générale".
Des rapports publiés par des organisations internationales telles que Human Rights Watch ont corroboré le fait que, malgré la baisse des opérations militaires, "les arrestations arbitraires, la détention, la torture, les mauvais traitements, les disparitions involontaires ou forcées, les viols et les décès" sont toujours monnaie courante en Syrie.
commentaires (7)
Il est mignon notre président. Il croit que le peuple le prend encore au sérieux comme avant lorsqu’il déclarait vouloir instaurer la sécurité et se débarrasser de toute présence étrangère que certains naïfs ont cru alors qu’il venait d’être intronisé par eux-mêmes, ces vendus corrompus qui l’ont utilisé tel un chiffon et qu’ils ont jeté une fois hors d’usage pour cause de saleté collée au tissu. Les syriens resteront tant qu’ils ont l’approbation de celui qui les a fait entrer pour d’autres considérations et Aoun peut continuer ses discours et annonces fallacieuses que personne désormais n’entend puisqu’il est devenu et depuis longtemps inaudible et inexistant pour le commun des mortels que nous sommes. Il ne peut plus nous vendre ses mensonges pour se racheter. Trop tard, trop gros.
Sissi zayyat
12 h 49, le 13 octobre 2022