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Politique - Présidentielle

Les opposants tentent de rallier les « gris » pour muscler le score de Moawad

Nabih Berry fixe au 13 octobre la deuxième séance consacrée à l’élection.

Les opposants tentent de rallier les « gris » pour muscler le score de Moawad

Le chef des FL Samir Geagea entouré de députés de son parti et leurs collègues du Akkar et de Minié, hier à Meerab. Photo FL

Aussitôt dit, aussitôt fait. Au lendemain de la première séance parlementaire pour l’élection d’un nouveau président, l’opposition s’est attelée à unifier les rangs de son camp dans le but d’améliorer le score de son candidat Michel Moawad, qui a pu récolter 36 voix. D’autant que le président de la Chambre Nabih Berry continue de mettre la pression sur tous les protagonistes. Tout en les invitant à s’entendre autour d’un candidat, il ne leur laisse pas le luxe du temps. Hier, sans attendre un tel accord – comme il l’avait promis en levant la première séance – il a convoqué le Parlement à un deuxième round, le 13 octobre à 11 heures. Un (court) délai que les opposants veulent mettre à profit pour rallier à leur cause le plus grand nombre de parlementaires, notamment les sunnites qui avaient voté pour « le Liban » lors de la première séance. C’est M. Moawad lui-même qui avait initié cette ouverture, à sa sortie de la Chambre jeudi dernier : « Ma main est tendue au reste de l’opposition (outre les Kataëb, les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste qui avaient voté pour lui), notamment les députés de la contestation (qui avaient accordé leurs 11 voix à l’homme d’affaires Salim Eddé) et ceux qui ont voté pour “le Liban” », avait-il dit en allusion aux députés regroupés dans le cadre du « bloc de la Modération nationale », dont une écrasante majorité de sunnites ex-haririens. Vingt-quatre heures plus tard, M. Moawad est passé à l’acte et s’est entretenu avec le député Walid Baarini. Ce dernier, accompagné de plusieurs de ses collègues du Nord, s’est par la suite réuni avec une délégation FL et avec trois députés Kataëb, Samy Gemayel, Salim Sayegh et Nadim Gemayel.

Ce sera de nouveau « le Liban »

Sollicité par L’Orient-Le Jour, M. Sayegh a fait savoir que la rencontre qui eu lieu mercredi n’intervient pas dans le cadre d’une campagne que le camp de l’opposition serait en train de mener en faveur de Michel Moawad. « Nous sommes en train de tenter d’accorder nos violons dans la perspective de la présidentielle. »

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S’exprimant à l’issue de la réunion, le chef du parti Samy Gemayel était allé dans le même sens : « Nous voulons mettre en place une stratégie commune en vue d’une échéance qui décidera de l’avenir du Liban et des Libanais. » « Car il nous importe que soit élu un président qui puisse discuter avec le Hezbollah et le reste des protagonistes », abonde Salim Sayegh. Cela veut-il dire que les Kataëb ont renoncé à l’option Moawad ? « Pas du tout, répond-t-il. Nous avons voté Michel Moawad sans hésitation et nous devons donner toutes ses chances à cette candidature. Tant que les données n’ont pas changé, notre position demeurera intacte », assure le numéro deux des Kataëb. Comprendre : les quatre parlementaires du parti voteront une nouvelle fois pour leur collègue zghortiote lors de la séance de jeudi prochain.

Même son de cloche du côté de Meerab, où le chef des FL Samir Geagea, qui fait de l’unification des opposants son cheval de bataille et se présente comme le parrain de la candidature Moawad, a reçu hier une délégation des députés du Nord. « Nous avons réaffirmé notre soutien indéfectible à Michel Moawad », confie à L’OLJ Fadi Karam, député FL ayant pris part à la réunion.

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« La majorité des composantes de l’opposition s’accorde sur les qualités du député de Zghorta et son discours souverainiste. Mais, au-delà de sa personne, les efforts sont actuellement déployés pour pouvoir mener le candidat de l’opposition à la présidence de la République », affirme M. Karam. D’autant que, selon lui, les parlementaires du Nord n’ont pas appuyé cette candidature parce qu’ils estiment que face à une opposition arrivant en rangs soudés derrière un candidat unique qu’il considère comme provocateur, le Hezbollah et ses alliés feront usage de l’arme du défaut de quorum pour torpiller la séance, comme ils l’avaient effectivement fait à l’issue d’un premier tour non abouti jeudi dernier.

« Nous sommes pour l’élection d’une figure non provocatrice. Cela s’applique à M. Moawad, mais tout le monde sait que ce dernier n’obtiendra pas le nombre de voix requis pour sa victoire (65 à partir du deuxième tour, sachant que le quorum requis pour la tenue de la séance est de 86 députés sur 128, soit les deux tiers des députés). Il faut donc opter pour le dialogue afin de s’entendre sur un candidat », explique Ahmad Kheir, député de Minié, qui était présent à Meerab hier. Son collègue du Akkar Walid Baarini, qui ne s'est pas rendu à Meerab, fait savoir de son côté que son groupe continuera de voter pour « le Liban », jusqu’à ce qu’une entente élargie soit conclue.

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Le candidat Michel Moawad le restera-t-il jusqu’au bout ?

Et Walid Joumblatt dans tout ça, sachant que les huit députés gravitant dans l’orbite de Moukhtara peuvent faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre ? Lors de la première séance, ces derniers s’étaient joints aux opposants ayant voté pour le député de Zghorta, bien que le leader druze s’était montré favorable à l’idée d’un président consensuel par opposition à la figure de défi prônée par Samir Geagea. Les députés du Nord vont-ils bientôt rencontrer le leader druze ? Walid Baarini ne précise pas la date. « Nous aspirons à mener un dialogue qui engloberait tous les protagonistes, dont Walid Joumblatt », affirme-il, sans exclure des réunions avec le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, mais aussi le tandem chiite Hezbollah-Amal.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Au lendemain de la première séance parlementaire pour l’élection d’un nouveau président, l’opposition s’est attelée à unifier les rangs de son camp dans le but d’améliorer le score de son candidat Michel Moawad, qui a pu récolter 36 voix. D’autant que le président de la Chambre Nabih Berry continue de mettre la pression sur tous les...

commentaires (7)

Il n’y a pas d’opposition ni d’opposants dans ce cirque. L’opposition c’est cette majorité silencieuse qui peine à trouver une voie unique pour aller déloger tous ces vendus. On se demande quelle serait la goutte qui fera déborder le vase et qui fera que tous les citoyens libanais se rassemblent pour aller récupérer leur pays et leur dignité. Le peuple est la force d’une nation et rien ni personne ne peut lui résister, encore faut il qu’il decide d’une voix unique à se faire entendre.

Sissi zayyat

12 h 34, le 08 octobre 2022

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Commentaires (7)

  • Il n’y a pas d’opposition ni d’opposants dans ce cirque. L’opposition c’est cette majorité silencieuse qui peine à trouver une voie unique pour aller déloger tous ces vendus. On se demande quelle serait la goutte qui fera déborder le vase et qui fera que tous les citoyens libanais se rassemblent pour aller récupérer leur pays et leur dignité. Le peuple est la force d’une nation et rien ni personne ne peut lui résister, encore faut il qu’il decide d’une voix unique à se faire entendre.

    Sissi zayyat

    12 h 34, le 08 octobre 2022

  • Le système est perfectible. Nous avons affaire à un suffrage indirect qui favorise les magouilles et puis ce fameux compromis qui est synonyme au Liban de stagnation et immobilisme. Il faudrait une liste limitative de candidats (volontaires et non simplement désignés) avec une désignation à deux ou trois tours avec de nouveaux seuils qui pourrait s'effectuer avec le seul pourcentage avec pour assiette les membres présents (système de la majorité simple). Pour revenir à la (triste) réalité, l'union des minorités aboutira toujours à une minorité car il y a un parti qui constitue seul la majorité

    Georges Olivier

    22 h 53, le 07 octobre 2022

  • Bla bla bla bla bla bla. Le président sera celui que le Hezbollah voudra ou pas de président. Le précédent de 2014/2016/est encore tout proche. Alors que tout le monde gesticule et fasse du vent( dommage qu’il n’y a d’éoliennes pour en profiter) cela ne servira qu’à alimenter les duscysdions stériles. Seule une nouvelle équation politique peut nous sortir de ce piège que sont les armes du Hezbollah. D’ailleurs Gaby Nasr l’a admirablement résumé dans sa conclusion de son article de ce jour.

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 08, le 07 octobre 2022

  • ........Je tourne ma veste, toujours du bon côté ............(Dutronc).

    Céleste

    10 h 30, le 07 octobre 2022

  • DE GRACE ! NE LES APPELEZ NI OPPOSANTS ET NI THAWRISTES... MAIS DES OPPORTUNISTES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 36, le 07 octobre 2022

  • « D’autant que, selon lui, les parlementaires du Nord n’ont pas appuyé cette candidature parce qu’ils estiment que face à une opposition arrivant en rangs soudés derrière un candidat unique qu’il considère comme provocateur, le Hezbollah et ses alliés feront usage de l’arme du défaut de quorum pour torpiller la séance, comme ils l’avaient effectivement fait à l’issue d’un premier tour non abouti jeudi dernier ». Bien entendu que le Hezbollah et ses alliés utiliseront le défaut de quorum. Mais les haririens sont des capitulards invétérés. Car il existe bel est bien un enjeu et il est le suivant: Si Michel Moawad obtient plus de 65 voix, le peuple verra clairement que ce sont le Hezbollah et ses alliés qui bloquent l’élection sans avoir de candidat à proposer et donc le caractère anti-national de ce camp apparaîtra avec évidence aux yeux de tous. Contrairement à 2014-2016 où le citoyen lambda vivait dans une bulle, déconnecté de la politique, en 2022 la crise est telle qu’elle force tout le peuple à s’intéresser à l’élection présidentielle. Donc il est évident que la pression populaire ne permettra pas au Hezbollah de dormir paisiblement sur son boycott comme il l’avait fait entre 2014 et 2016. Mais si Michel Moawad obtient moins de 65 voix, le Hezbollah aura le prétexte nécessaire pour son boycott.

    Citoyen libanais

    07 h 12, le 07 octobre 2022

  • Il me semble qu'il y a une erreur de calcul. Même si on accepte l'hérésie qu'est le quorum des 2/3, le président est élu, après le premier tour à la majorité simple DES VOIX, soit, dans le cas de 86 députés présents, 44 voix et non 65. A moins que Berry n'ait encore modifié motu proprio la Constitution sur ce point.

    Yves Prevost

    07 h 09, le 07 octobre 2022

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