La députée issue de la contestation Cynthia Zarazir a récupéré de force une partie de ses économies bloquées en banque mercredi, après plusieurs heures de négociations dans une agence de la banque Byblos à Antélias, au Mont-Liban, a déclaré la députée par téléphone à L'Orient Today. La parlementaire a besoin de ces fonds pour payer les frais d'une intervention chirurgicale.
Dina Abou Zour, avocate et porte-parole du syndicat des déposants, qui était présente à l'intérieur de la banque avec la parlementaire, a confirmé à L'Orient Today que Mme Zarazir a récupéré 8.500 dollars, soit une " petite " partie du solde de son dépôt bancaire, qu'elle a exigé pour couvrir une partie de ses frais médicaux qui ne sont pas couverts par son assurance maladie.
Après avoir quitté la banque, Mme Zarazir a déclaré aux médias locaux qu'elle était entrée dans la banque en tant que "déposante et citoyenne libanaise normale, pour réclamer mon droit". Elle a indiqué qu'avant de recevoir l'argent, elle a été contrainte de signer un accord de non-divulgation, ce qui ajoute "encore plus d'injustice" à son cas, selon elle. Mme Abou Zour a estimé que cet accord de non-divulgation n'a aucun fondement juridique.
La députée, qui occupe pour la première fois un siège parlementaire, avait déclaré plus tôt dans la journée que la banque lui avait proposé de prendre "la somme qu'elle voulait" au taux de change de 8.000 LL par dollar, ce qu'elle avait refusé, n'acceptant que des dollars "frais".
L'avocat Fouad Debs, qui accompagnait la députée à l'intérieur de la banque, a déclaré à la chaîne d'information locale al-Jadeed que Cynthia Zarazir et lui avaient demandé à tous les clients et employés de quitter la banque pour assurer leur sécurité, mais que la banque aurait gardé plusieurs clients à l'intérieur "pour les utiliser comme tactique" contre la députée.
Cette dernière a également déclaré à al-Jadeed, en direct, qu'elle était entrée dans la banque pour demander son dépôt "en tant que citoyenne, pas en tant que députée."
Deux de ses collègues au sein du bloc parlementaire issu de la contestation, Halimé Kaakour et Yassine Yassine étaient présents sur les lieux pour soutenir Mme Zarazir. Cette dernière avait demandé à Halimé Kaakour de ne pas intervenir, a déclaré Mme Abou Zour.
Par ailleurs, la colère continuait de bouillir contre les restrictions bancaires dans le pays, où un autre déposant tente toujours d'accéder à son épargne dans une branche du Crédit libanais à Haret Hreik, tandis que des activistes réclament l'annulation de circulaires de la Banque du Liban et menacent de s'en prendre aux domiciles des propriétaires d'établissements bancaires.
Série d'actions contre les banques
Le Liban a connu une série de braquages de banques par des déposants mécontents qui tentaient d'accéder à leurs propres fonds, les derniers s'étant produits mardi. Des déposants ont tenté de retirer de force leurs fonds de la Lebanese Bank for Commerce (BLC) à Chtaura, dans la Békaa ; de l'Intercontinental Bank of Lebanon (IBL) à Hazmieh, dans la banlieue de Beyrouth ; et de la Byblos Bank à Tyr. Les Forces de sécurité intérieure ont arrêté plusieurs auteurs après ces incidents.
Cette nouvelle série d'opérations contre les banques suivait celle du 16 septembre, journée au cours de laquelle au moins cinq braquages ont eu lieu dans différentes banques du pays. Deux jours plus tôt, deux braquages de banques s'étaient également produits, dont l'un perpétré par une jeune femme, Sali Hafez, armée d'un pistolet factice.
Ces opérations coup de poing ont incité les banques à fermer pendant une semaine et à exiger des mesures de sécurité de la part des autorités. La plupart d'entre elles ont ensuite rouvert, en appliquant des mesures strictes telles que l'accueil des clients uniquement sur rendez-vous.
Mardi soir, l'Association des banques du Liban s'est une nouvelle fois dédouanée de toute responsabilité dans la crise actuelle, en faisant porter la responsabilité à l'Etat.
commentaires (12)
Si c'était une citoyenne ordinaire est-ce qu'elle aurait reçu son dû en dollars !!!! La triche continue de plus BELLE....
Derwiche Ghaleb
23 h 03, le 05 octobre 2022