"Si la majorité de l'opposition s'accorde sur mon nom pour la présidence de la République, je suis prêt", a lancé lundi soir le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea, alors que le Liban est en période d'élection présidentielle depuis début septembre et que les députés doivent élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat prend fin le 31 octobre.
Le leader maronite a également donné sa position sur les autres noms de présidentiables qui circulent, notamment le commandant en chef de l'armée libanaise Joseph Aoun et le chef des Marada, Sleiman Frangié. S'il n'a pas fermé la porte à l'élection du premier, il a affirmé "préférer un président politique" ; le second, lui, "reste un membre de l'autre camp" sans cesse dénoncé par Samir Geagea, à savoir celui du Hezbollah, ce qui rend son élection impensable selon lui.
Programme clair
Lors d'un entretien télévisé accordé à la chaîne locale LBCI, dans le cadre de l'émission 2030 du journaliste Albert Kostanian, le chef des FL l'a assuré : "Si la majorité de l'opposition s'accorde sur mon nom pour la présidence de la République, je suis prêt pour cela et pour préparer mon programme électoral, sachant que je l'ai déjà présenté lors des précédentes élections". Une référence au scrutin législatif de mai 2022 à l'issue duquel le parti de Samir Geagea et ses affiliés ont raflé 19 sièges. "Nous avons un programme clair avec lequel nous avons mené la bataille des législatives", a-t-il insisté.
Alors que l'échéance présidentielle approche, le leader de Meerab tente de réunir les forces d'opposition au camp du président Aoun et du parti qu'il a fondé, le Courant patriotique libre (CPL), dont le tandem chiite Amal-Hezbollah sont les alliés politiques. Samir Geagea avait appelé début septembre à l'élection d'un "président de confrontation" face à ce camp politique, nuançant plus tard qu'il ne faisait pas allusion à "des affrontements dans la rue", après des critiques.
"Il est évident que nous ne discuterons pas avec le CPL, le Hezbollah ou Amal, car ce sont eux qui nous ont amenés là où nous sommes", a de nouveau tancé le chef des FL lundi soir. "Mais il y a 67 députés d'opposition, c'est pourquoi nous devons nous entendre autour d'un président qui rassemble les critères requis", a-t-il poursuivi, affirmant avoir "commencé à évoquer plusieurs noms de présidentiables avec les députés de l'opposition" sans les dévoiler toutefois.
Joseph Aoun et Sleiman Frangié
Interrogé sur la possible candidature du commandant en chef de l'armée Joseph Aoun à la magistrature suprême, Samir Geagea a déclaré : "Nous ne sommes pas contre l'élection du commandant en chef de l'armée comme président, mais nous préférons un président politique", indiquant également que selon lui, "le président ne doit pas être un technocrate mais un homme politique, avec une position claire".
Quid de Sleiman Frangié ? "Malgré la relation personnelle et les contacts que nous avons, il reste un membre de l'autre camp et ne le nie pas", a lancé Samir Geagea. "S'il parvient à la présidence, sur quels blocs s'appuiera-t-il sinon ceux du tandem chiite?", a-t-il questionné, bien que l'intéressé se défende souvent de représenter le camp du Hezbollah. Lors d'une interview télévisée la semaine dernière, le chef des Marada a affirmé qu'il "n'est pas le candidat" du parti de Hassan Nasrallah, dans une tentative de se présenter comme un présidentiable de consensus.
Le chef des FL a également évoqué sa relation avec le Parti Socialiste Progressiste (PSP) de Walid Joumblatt, qui est moins fermé à un consensus avec le Hezbollah. "La relation est ouverte avec le PSP, il n'y a aucune rupture entre nous", a assuré Samir Geagea. "Il y a certains noms de présidentiables que nous partageons avec eux ainsi qu'avec d'autres groupes", a-t-il poursuivi.
Mettre à l'aise l'Arabie saoudite
Le leader de Meerab a également évoqué les relations internationales du Liban avec ses voisins arabes, en lien avec l'élection présidentielle. "L'Arabie saoudite ne coopérera pas avec le Liban en cas d'élection d'un président qui la mette mal à l'aise et qui provienne d'un bord politique bien connu", a-t-il lancé, dans une pique au camp pro-Hezbollah, qui revendique ostensiblement son affiliation à Téhéran.
Samir Geagea a par ailleurs évoqué les récents braquages en série qui ont défrayé la chronique dans un Liban en crise. "Je comprends la colère des déposants, mais nous ne pouvons pas continuer ainsi, car cela compromet les droits des autres déposants", a-t-il affirmé, faisant incomber la responsabilité de la situation actuelle "à l'État en premier lieu, à la Banque du Liban (BDL) et également aux banques". Lundi matin, certaines agences ont rouvert dans un contexte de tensions accrues et de mesures sécuritaires renforcées.
Le hic pour le Hakim , si à Dieu ne plaise il est élu President, est le déplacement . Il ne sort pratiquement pas de sa tour d’ivoire protégée d’ailleurs par une armée de gardes du corps.
22 h 27, le 28 septembre 2022