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Économie - Crise

Braquages : les banques attendront d’être « sûres » pour rouvrir

Le « plan strict » du ministère de l’Intérieur pour renforcer la sécurité des agences n’a toujours pas été détaillé.

Braquages : les banques attendront d’être « sûres » pour rouvrir

Une agence de la First National Bank fermée hier. Photo Mohammad Yassine

Comme attendu, la totalité des établissements bancaires libanais ont maintenu leurs agences fermées hier dans toutes les régions du pays. Une mesure prise conformément à ce qu’avait décidé vendredi dernier l’Association des banques du Liban en réaction à la série de sept braquages à main armée qui ont eu lieu dans autant d’agences en l’espace de 72 heures, dans un contexte de crise marquée par des restrictions bancaires contestées par la population.

Cette situation devrait durer encore deux jours au moins, comme initialement prévu, et pourrait même se prolonger au-delà de cette échéance si l’association estime que les efforts des autorités pour garantir la sécurité des employés et des locaux des banques ne sont pas suffisants. C’est en tout cas ce qui est ressorti hier d’une réunion du conseil d’administration de l’ABL consacrée au suivi du dossier, tenue en milieu de journée mais qui n’a pas été suivie d’annonce.

Sayrafa activée

« Vu la gravité des événements de la semaine dernière et le fait que les autorités n’ont toujours pas clairement expliqué comment elles allaient renforcer la sécurité aux abords des agences bancaires, l’ABL ne devrait pas décider de la suite des événements avant mercredi après-midi », a indiqué à L’Orient-Le Jour une source proche de l’association sous couvert d’anonymat. La Fédération des syndicats des employés de banque au Liban prévoit également de se réunir mercredi à 15 heures pour décider de la marche à suivre à partir du lendemain, selon son président Georges el-Hajj.

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Vendredi, celui-ci avait indiqué à L’Orient-Le Jour qu’une majorité d’employés de banque pourraient refuser de reprendre le travail jeudi « s’ils ne sont pas certains que leur sécurité est assurée ». Le président de la Fédération a également reconnu ne pas avoir reçu d’informations claires des autorités sur ce point. Contacté, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Bassam Maoulaoui, ne s’est pas encore exprimé publiquement sur les détails du « plan strict » qu’il avait annoncé vendredi.

En attendant, les banques vont donc continuer de fonctionner au ralenti avec un niveau d’implication différent d’un établissement à l’autre.

Certaines enseignes ont été jusqu’à fermer la quasi-totalité de leurs départements, tandis que d’autres ont maintenu une partie de leurs services, mais toutes ont en principe continué d’alimenter leurs réseaux de distributeurs automatiques de billets (ATM). Tel est, dans les grandes lignes, l’état des lieux de la journée d’hier qu’ont dressé plusieurs banques que nous avons contactées (dont Bank Audi, BLOM Bank et IBL Bank) et que nous avons croisé avec des informations fournies par d’autres sources travaillant dans le secteur et tenues à la discrétion, ainsi que via la Fédération des syndicats d’employés de banque. « Il y a des banques où personne n’est venu et d’autres où une partie du personnel a été mobilisée pour finaliser des procédures entamées la semaine précédente », explique Georges el-Hajj.

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En revanche, toutes les procédures nécessitant de passer à l’agence (retrait au guichet de documents, d’argent ou de carte) ont été suspendues », a assuré Georges el-Hajj. Une des sources bancaires interrogées a indiqué de son côté que la fermeture des agences n’aurait aucun impact sur le « traitement des salaires », vu que ces procédures sont généralement programmées aux environs du 15 et du 27 du mois. Une autre a assuré qu’il était toujours possible d’exécuter la plupart des opérations réalisables via les applications bancaires. Une troisième a expliqué que les transferts vers le Liban depuis l’étranger n’ont pas été interrompus mais que leur traitement pourrait être retardé.

Il était aussi possible via les ATM de plusieurs banques de retirer des dollars à partir de comptes en livres au taux de la plateforme Sayrafa de la Banque du Liban comme l’autorise la circulaire n° 161, adoptée en décembre et dont les effets sont prolongés presque chaque mois.

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De fait, le cumul des transactions enregistrées par Sayrafa a atteint 48 millions de dollars hier, un montant qui s’inscrit dans la fourchette habituelle affichée en septembre. En revanche, le taux de Sayrafa affichait hier 29 800 livres pour un dollar, contre 27 400 au début du mois. Le taux du marché (les agents de change légaux et illégaux) effleurait, lui, le record des 39 000 livres en début de soirée.

Comme attendu, la totalité des établissements bancaires libanais ont maintenu leurs agences fermées hier dans toutes les régions du pays. Une mesure prise conformément à ce qu’avait décidé vendredi dernier l’Association des banques du Liban en réaction à la série de sept braquages à main armée qui ont eu lieu dans autant d’agences en l’espace de 72 heures, dans un contexte de...

commentaires (4)

En aucune façon, la fin justifie les moyens. Les petits épargnants ont été dépossédés. Braquer des banques est un acte de violence qui doit être dénoncé et puni sans aucune complaisance.

Maurice Yared

15 h 10, le 20 septembre 2022

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Commentaires (4)

  • En aucune façon, la fin justifie les moyens. Les petits épargnants ont été dépossédés. Braquer des banques est un acte de violence qui doit être dénoncé et puni sans aucune complaisance.

    Maurice Yared

    15 h 10, le 20 septembre 2022

  • C'est l'état et les mafieux qui le dirigent qui ont pillé les banques, ce sont ces crapules qui ont organisé le holdup géant ... eux sont toujours en liberté vivant comme des nababs pendant que le peuple crève de faim et n'arrive plus à assurer le minimum vital.

    Zeidan

    10 h 55, le 20 septembre 2022

  • Les crapules bancaires veulent des assurances pour leur "securite" ? Qu'elles commencent a se soumettre elles memes a la loi. C'est egalement valable pour la canaille politichienne et securitaire qui vole a leur secours. Chaque fois que les citoyens reclament leurs droits, les mafieux oublient leurs divergences et resserent leurs rangs. Il est temps de les balayer tous a grands coups de pieds dans le cul. Politiciens et ministres corrompus, banquiers cupides sans foi ni loi, juges vereux, tous a la trappe.

    Michel Trad

    10 h 06, le 20 septembre 2022

  • "... les banques attendront d’être « sûres » pour rouvrir ..." - Facile, il leur suffit de traiter leurs clients ... comme des clients.

    Gros Gnon

    00 h 18, le 20 septembre 2022

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