Ça se dégrade davantage sur le plan bancaire : Deux déposants, à Beyrouth et au Liban-Sud, ont pris en otage vendredi des employés de banque et des citoyens afin de réclamer de pouvoir accéder à leurs propres économies bloquées illégalement depuis octobre 2019.
Si l'incident a été rapidement clos dans le Sud, le hold-up est toujours en cours à Tarik Jdidé, à Beyrouth, où un homme armé est entré dans une branche de la Blom Bank et s'y trouve toujours. Les forces de sécurité ont été déployées dans la zone et la situation semble être sous contrôle.
Devant une autre agence de la Blom, à Hamra, les badauds étaient partagés entre solidarité et condamnation de ce genre de braquages. Interrogée par L'Orient-Le Jour, une dame a déclaré que si une telle situation se produisait alors qu'elle était à la banque, elle aiderait le déposant, tandis qu'une autre estimait que "c'est égoïste, bientôt ils nous puniront tous, et il n'y aura plus d'argent dans les banques."
Hold-up à Ghazieh
Plus tôt dans la journée, un déposant, Mohammed Korkomaz, était entré dans la Byblos Bank de Ghazieh, au Liban-Sud, muni de ce qui semblait être une arme militaire. Il avait versé de l'essence dans la banque et menacé de brûler les lieux s'il ne pouvait pas retirer son dépôt. Le face-à-face a rapidement pris fin après l'intervention des forces de sécurité, selon le correspondant de L'Orient-Le Jour dans le Sud, Mountasser Abdallah. la nièce du déposant, Layla Assaf, a déclaré à L'OLJ que l'arme qu'il portait était factice.
Avant de se rendre, M. Korkomaz a reçu une partie de son dépôt de 19.200 dollars, qu'il a pu remettre à une tierce personne pour le faire sortir de la banque. Mme Assaf a précisé que le montant total du dépôt s'élevait à environ 20.000 dollars. Elle a ajouté que son oncle est maintenant détenu au poste de police de la ville de Maghdouché (Sud), ainsi que son fils qui était avec lui à la banque, et attend l'ouverture d'une enquête.
Quatre prises d'otages en une semaine
Les événements de vendredi sont survenus deux jours après deux prises d'otages quasi simultanées au Liban mercredi, la première dans une agence de la Blom Bank à Sodeco, à Beyrouth, et la seconde dans une banque à Aley, au sud-est de la capitale. Ces actions ont été "coordonnées" par des associations de défense des droits des déposants, a confirmé à L'Orient-Le Jour l'avocat et activiste Rami Ollaik.
Suite à ces prises d'otages, l'Association des banques au Liban a annoncé jeudi que les agences bancaires seront contraintes de "prendre des mesures de sécurité préventives", tandis que la Fédération des syndicats des employés de banque au Liban a dénoncé le fait que "certains déposants mettent en danger la sécurité de nos collègues dans les agences et portent atteinte à [notre] dignité".
Au cours des derniers mois, de multiples incidents similaires se sont produits, les dépôts étant détenus illégalement par les banques depuis octobre 2019.
Le 11 août, un client armé a braqué des employés et des clients pendant des heures à la succursale du quartier Hamra de la Federal Bank à Beyrouth. Il a été brièvement détenu par la police, a reçu 35 000 dollars et s'est vu dire qu'il allait entamer des négociations avec la Federal Bank pour exiger d'être autorisé à retirer le solde de son compte, soit 137.000 dollars. Des citoyens et des associations se sont mobilisés devant la banque en signe de solidarité.
En janvier dernier, un client en colère a pris en otage des dizaines d'employés et de clients dans une banque de la Bekaa après que la banque a refusé de lui verser ses économies en dollars. L'homme, qui a finalement obtenu gain de cause, s'est rendu à la police sans faire de victimes.
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Bientôt les banques vont siffler la fin de la partie, et il n'y a aura plus de banque notes disponibles sur les guichets, que dans les ATM.
Céleste
19 h 33, le 16 septembre 2022