Merci de nous avoir suivis. Notre couverture en direct du braquage des banques s'arrête ici pour ce soir.
Abed Soubra est sorti de la Blom Bank de Tarek Jdidé à Beyrouth sans obtenir un sou de son épargne, selon des médias locaux, et a été évacué à bord d'un véhicule des forces de sécurité, dans une atmosphère très tendue. Des bagarres ont éclaté au moment de son évacuation.
Abed Soubra a déclaré à la chaîne locale Al-Jadeed que ses négociations reprendront lundi prochain avec la banque, malgré la fermeture annoncée de tous les établissements bancaires.
"Tant que l'armée ne vient pas me chercher, je ne sors pas", a déclaré Abed Soubra à la chaîne locale al-Jadeed : l'homme est toujours en négociations avec la Blom Bank à Tarek Jdidé, à Beyrouth, pour récupérer son épargne. La chaîne évoque une proposition de la banque de lui accorder 50.000 dollars au taux de 12.000 livres libanaises, mais cette proposition aurait ensuite été retirée par l'établissement, et le déposant campe sur ses positions.
Le lieutenant Karim Serhal est sorti de l'agence de la BankMed de Chhim, dans le Chouf, après avoir obtenu 25.000 dollars sur les 200.000 de son épargne, rapportent plusieurs médias locaux. Des membres des Forces de sécurité intérieure l'ont rapidement escorté vers un véhicule en repoussant la foule, qui a acclamé le déposant. L'homme était entré armé et avait tiré plusieurs coups de feu dans l'établissement, vers 13h.
Jawad Slim est sorti, escorté par des membres des FSI, de la Banque du Liban et du Golfe (LGB) de Ramlet el-Baïda, à Beyrouth, après plus de huit heures de tensions et de négociations.
Après plus de huit heures de tensions et de négociations, Jawad Slim aurait finalement accepté, a indiqué son frère Hassan Slim à notre journaliste sur place, la proposition de la Banque du Liban et du Golfe (LGB) de Ramlet el-Baïda, à Beyrouth : 15.000 dollars en liquide et 35.000 en chèque bancaire. L'homme avait d'abord refusé une proposition de la banque à 10.000 dollars, suite à quoi l'établissement avait rajouté 5.000 dollars à son offre. Les personnes attroupées devant l'établissement attendent désormais que Jawad Slim en sorte.
On fait le point : À 18h15, trois hold-ups étaient toujours en cours au Liban. Deux autres braquages se sont conclus quand les déposants qui avaient attaqués leur banque ont pu retirer une partie de leurs fonds.
Le point :
- La situation reste tendue à Tarek Jdidé, à Beyrouth, où Abed Soubra est toujours en négociations pour retirer ses fonds de la Blom Bank. Nos journalistes sur place ont pu capter des échanges entre ce déposant, déterminé à rester sur place tant qu'il n'aura pas eu gain de cause, quitte à y passer la nuit, et la directrice de l'établissement, Amira Rizk. "S'ils avaient la possibilité de vous donner l'argent, ils le feraient", a ainsi lancé la directrice de l'agence, visiblement épuisée. "Ils l'ont", a répliqué aussitôt un homme accompagnant Abed Soubra.
- À Chhim, dans le Chouf, le lieutenant Karim Serhal, qui est armé et a tiré plusieurs coups de feu, négocie toujours pour obtenir 200.000 dollars de son épargne dans une branche de la BankMed. Selon la chaîne locale al-Jadeed, tous les employés de l'établissement ont été évacués ; des images montrent un attroupement devant la banque.
- À Ramlet el-Baïda, à Beyrouth, Jawad Slim est toujours en train de négocier pour obtenir 35.000 dollars de son dépôt de 50.000 à la Banque du Liban et du Golfe (LGB). La banque lui a d'abord proposé 10.000, puis 15.000 dollars, ce que l'homme a refusé selon nos informations. Père de sept enfants, Jawad Slim ne peut plus payer leurs frais de scolarité.
- À Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, Mohammad Moussaoui, armé d'un fusil en plastique, a pu obtenir 20.000 dollars de la branche locale de la Banque Libano-Française. La situation de M. Moussaoui n'est pas claire.
- À Ghazieh, au Liban-Sud, Mohammad Korkomaz et son fils ont pu retirer auprès de la Banque Byblos 19.200 $, sur un dépôt total de 20.000 $. M. Korkomaz et son fils ont été arrêtés.
Le preneur d'otages de la Blom Bank à Tarek Jdidé, Abed Soubra, a déclaré à L'OLJ qu'il réclamait au minimum 50.000 dollars au taux de Sayrafa, une plateforme de la Banque du Liban (BDL) développée pour tenter de stabiliser le taux de change. Il affirme qu'il ne quittera pas les lieux avant d'avoir touché son argent, tiré de ses économies déposées en banque, quitte à passer la nuit dans l'établissement. L'homme s'est blessé à la main gauche en se battant avec des agents de sécurité de la banque. Il a enfin affirmé qu'il était en discussion avec la directrice de l'agence en question, Amira Rizk.
(Sur la photo prise par Caroline Hayek, Abed Soubra (à gauche) et assise derrière le bureau Amira Rizk, la directrice de l'agence)
Le collectif Mouttahidoun et l'association Le Cri des déposants, qui militent pour les droits des clients des banques au Liban, ont tenu une conférence de presse en cette journée marquée par plusieurs braquages menés par des déposants.
L'avocat, activiste et fondateur de Mouttahidoun Rami Ollaik a annoncé que les deux associations ont "une liste de noms de plusieurs déposants qui seront aidés" pour récupérer leurs fonds. Il n'a pas donné de détails sur la manière dont ces déposants seront aidés. Mercredi, après deux hold-ups à Beyrouth et Aley, M. Ollaik avait confirmé à L'OLJ que ces actions avaient été "coordonnées" par des associations et que des représentants de Mouttahidoun se trouvaient sur les lieux. "Nous sommes en guerre et la bataille continuera jusqu'à ce que les objectifs soient atteints". L'avocat a également estimé que "cette histoire va plus loin que les banques, elle atteint le système en place, la mafia et l'État profond". Il a fait porter la responsabilité des prises d'otages de clients et d'employés, qui accompagnent souvent ces braquages, "aux juges qui renoncent à rendre la justice". "Nous en avons assez que les dirigeants des banques rejettent la responsabilité sur l'État sans effectuer aucun travail, alors qu'ils n'ont jamais pris aucune mesure acceptable".
"Si les banques ferment, nous irons chercher leurs directeurs dans leurs maisons, que ce soit au Liban ou à l'étranger", a de son côté prévenu le président du Cri des déposants Alaa Khorchid. Il a également critiqué les récentes déclarations du ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, qui a annoncé un "plan strict pour imposer la loi et l'ordre dans le pays afin de protéger les déposants et les citoyens" : "Ceux qu'il devrait protéger, ce sont les déposants. Sa déclaration est très dangereuse", a-t-il fustigé.
A Ramlet el-Baïda, une nouvelle dispute a éclaté entre les familles des employés de la LGB encore séquestrés par le preneur d'otages, le déposant Jawad Slim, et des manifestants venus afficher leur solidarité avec ce dernier. Les Forces de sécurité intérieure les ont séparés mais la situation reste tendue devant la banque, alors même qu'elle reste plutôt calme à l'intérieur de l'établissement.
A 16h30, trois hold-ups sont encore en cours au Liban, tandis que deux se sont clôturés avec des déposants qui ont pu retirer une partie de leurs fonds.
- A Chhim, dans le Chouf, le lieutenant Karim Serhal, qui est armé et a tiré plusieurs coups de feu, négocie toujours pour obtenir 200.000 dollars de son épargne dans une branche de la BankMed.
- A Ramlet el-Baïda, à Beyrouth, Jawad Slim est toujours en train de négocier pour obtenir 35.000 dollars de son dépôt de 50.000 à la Banque du Liban et du Golfe (LGB).
- A Tarek Jdidé, à Beyrouth, Abed Soubra est toujours en négociations pour retirer ses fonds de la Blom Bank.
- A Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, Mohammad Moussaoui, armé d'un fusil en plastique, a pu obtenir 20.000 dollars de la branche locale de la Banque Libano-Française. M. Moussaoui semble être rentré chez lui depuis.
- A Ghazieh, au Liban-Sud, Mohammad Korkomaz et son fils ont pu retirer auprès de la Banque Byblos 19.200 $, sur un dépôt total de 20.000 $. M. Korkomaz et son fils ont été arrêtés.
Les différents organes sécuritaires libanais, réunis vendredi, ont élaboré un "plan strict pour imposer la loi et l'ordre dans le pays afin de protéger les déposants et les citoyens", a déclaré vendredi le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui.
Le preneur d'otages de la LGB à Ramlet al-Baida, Jawad Slim, a décidé de prendre d'assaut sa banque après n'avoir été autorisé à retirer que 2 millions de livres libanaises par mois, alors que les frais de scolarité à payer pour chacun de ses sept enfants atteignent 20 millions de livres et que le coût de la vie a explosé au Liban, a expliqué son frère Hassan.
À Chhim, le lieutenant Karim Serhal retient en otage cinq personnes, ainsi que le directeur de la banque, à l'intérieur de la BankMed. Le directeur a proposé de remettre 100.000 dollars à M. Serhal, ce qu'il a refusé, insistant pour obtenir l'intégralité de son dépôt de 200.000 dollars.
A Chhim, le hold-up est toujours en cours à la BankMed où des négociations ont lieu entre le preneur d'otages, un officier armé qui réclame 200.000 dollars, et la banque. Des dizaines de personnes se sont réunies près de l'agence pour soutenir cet homme.
A Ramlet el-Baïda, des proches d'employés de la Banque du Liban du Golfe (LGB) sont arrivés sur les lieux et une bagarre a éclaté entre ces personnes et des manifestants, avant que des agents de sécurité n'interviennent pour apaiser la situation.
Fouad Moghrabi, dont la belle-soeur est employée à la LGB, affirme que "rien n'est de sa faute et qu'elle ne devrait pas avoir être menacée". "Elle doit être libérée", a-t-il martelé.
Lors de la prise d'otage menée par Abed Soubra à la Blom Bank de Tarik Jdidé, une déposante, Souheila Choucair, âgée d'une soixantaine d'années, est entrée dans l'établissement vers 12h30 et a pu recevoir 1.000 dollars de son dépôt après presque deux heures passées à l'intérieur de l'établissement. Le braquage est toujours en cours.
Dans une vidéo, un homme qui se présente comme Mohammad el-Moussaoui, l'homme qui a pris d'assaut la Banque Libano-Française de Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, a expliqué que pour pouvoir retirer des fonds ce matin, il a menacé les employés avec un "pistolet en plastique" qu'il a ensuite jeté en sortant de la banque. "Chaque fois que je vais chercher mon argent, je me fais humilier. Je suis obligé de mendier à cause des responsables politiques corrompus", explique cet homme. Plus tôt dans la journée, il avait confirmé à la chaîne al-Jadeed qu'il avait pu retirer 20.000 dollars.
A Ramlet el-Baïda, cinq employés de la banque du Liban et du Golfe (LGB) ont pu sortir, tandis que sept de leurs collègues sont toujours à l'intérieur. Selon les employés libérés, le preneur d'otages, Jawad Slim, a demandé 35.000 $ de son dépôt total de 50.000 $. La banque a proposé de lui remettre 15.000 $, ce qu'il a refusé. Les négociations sont toujours en cours.
A Chhim, dans le Chouf, le preneur d'otages, qui a ouvert le feu, est un lieutenant des Forces de sécurité intérieure, selon nos journalistes sur le terrain. La police a établi un périmètre de sécurité autour de la BankMed et empêché toutes les personnes de la région de s'approcher de l'établissement.
Devant la Banque du Liban et du Golfe (LGB) de Ramlet el-Baïda, un officier des FSI a déclaré à L'OLJ que les clients avaient été libérés et que les seules personnes encore dans l'établissement sont des employés.
Les FSI ont bouclé la rue menant à la banque et bloqué l'entrée du bâtiment, tandis que des manifestants scandent des slogans, notamment : "A bas le règne des banques".
Abdallah Hajj est venu soutenir le déposant Jawad Slim, le déposant qui a braqué sa banque et continue ses négociations pour retirer 50.000 dollars. "J'encourage tous les Libanais à ne pas se reposer tant que nous n'aurons pas retiré tout notre argent des banques. Ils ont volé les fonds pour lesquels nous avons travaillé toute notre vie". M. Hajj a perdu son œil récemment et dit ne pas avoir pu retirer son propre dépôt pour se soigner : "Je ne devrais pas avoir à mendier mon propre argent auprès des banques".
A Tarek Jdidé, le frère du preneur d'otages dans la Blom Bank, Abed Soubra a déclaré être le seul déposant à avoir pris d'assaut une banque sans pointer d'arme à feu sur qui que ce soit, et que l'arme qu'il possède est destinée à sa "sécurité personnelle uniquement". "Si Abed avait pointé son arme vers d'autres, les responsables de la banque lui auraient immédiatement donné son argent et n'auraient pas bloqué le processus jusqu'à maintenant", selon lui.
Près de la banque, des tensions ont éclaté entre des soldats déployés et des jeunes du quartier. "Personne ne peut entrer dans Tarek Jdidé à l'exception de Saad Hariri", l'ancien Premier ministre désormais en retrait de la politique, a lancé un homme présent devant la Blom Bank.
On fait le point : vendredi à 14h20, l’on pouvait confirmer déjà cinq braquages en cours ou ayant eu lieu.
-Le premier dans la matinée, quand un homme est entré à la Byblos Bank à Ghazieh, dans le sud du Liban, muni de ce qui ressemblait à une arme automatique. Cet braquage a pris fin.
-Ensuite dans la succursale de Blom Bank à Tarik Jdidé, à Beyrouth.
-Un braquage a également lieu à la Banque du Liban et du Golfe à Ramlet el-Baïda.
-Un braquage ayant eu lieu à la Banque Libano-Française à Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, a pris fin.
-Un braquage a également eu lieu dans la BankMed de Chhim, au sud-est de Beyrouth. Selon Reuters, des coups de feu ont été tirés.
L'agence Reuters rapporte que des coups de feu ont été tirés lors d'un autre hold-up dans la BankMed de Chhim, au sud-est de Beyrouth.
Poursuites des déposants contre les banques : le prix de l’immobilisme au Liban : Il y a six mois, nous publiions cette tribune de Karim Daher, avocat, enseignant en droit fiscal à l’USJ et président de l’Association libanaise pour les droits et l’information des contribuables (Aldic)
Après le braquage de la Byblos Bank ce matin à Ghazieh, l'administration de l'établissement a décidé de fermer toutes ses agences dans le sud du Liban jusqu'à nouvel ordre afin de "préserver la sécurité de ses employés et de ses clients". Dans un communiqué, la banque a appelé les responsables sécuritaires à prendre toutes les "mesures légales nécessaires contre les personnes qui s'en prennent aux banques".
"Parce que le Liban est le seul pays au monde où il faut braquer une banque pour obtenir son propre argent, Sali est devenue une héroïne ordinaire, quitte à ce que les victimes de son héroïsme soient avant tout collatérales, employés tout aussi lésés, clients innocents" : nous vous invitons à lire ou relire l'impression de Fifi Abou Dib
A Tarik Jdidé, où le hold-up est toujours en cours, l'ancien ministre de l'Intérieur Achraf Rifi est arrivé sur les lieux et a pu rentrer dans la banque.
Pour mémoire et pour aller plus loin : Braquage de la Federal Bank : les déposants ont-ils intérêt à se faire justice eux-mêmes ?
La Banque Libano-Française de Hamra a démenti à la LBC avoir été la cible d'une prise d'otages ou d'un braquage, après des informations circulant sur les réseaux sociaux. Des rumeurs concernant un braquage à la SGBL de Nabatiyé, au Liban-Sud, ont également été démenties par notre correspondant au Liban-Sud
On fait le point : vendredi à 13h30, l’on pouvait confirmer déjà quatre braquages en cours ou ayant eu lieu.
-Le premier dans la matinée, quand un homme est entré à la Byblos Bank à Ghazieh, dans le sud du Liban, muni de ce qui ressemblait à une arme automatique.
-Ensuite dans la succursale de Blom Bank à Tarik Jdidé, à Beyrouth.
-Des braquages ont également lieux à la Banque du Liban et du Golfe à Ramlet el-Baïda, et à la Banque Libano-Française à Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth
Les banques du Liban seront fermées pendant trois jours les 19, 20 et 21 septembre pour protester contre les "attaques répétées contre les établissements bancaires et surtout contre les employés", a déclaré l'Association des banques du Liban dans un communiqué.
L'ABL a également présenté ses excuses aux déposants "pour tout inconvénient ou retard qui pourrait résulter de cette fermeture", insistant sur le fait que la sécurité des banques, des employés et des clients est d'une importance primordiale".
À la Lebanon and Gulf Bank de Ramlet el-Baïda, à Beyrouth, un homme nommé Jawad Slim a pris d'assaut la banque et est actuellement en négociations, selon les médias locaux, pour retirer 50.000 dollars de son compte. Il n'y aurait toutefois que 10.000 dollars disponibles dans la branche. La plupart des personnes qui se trouvaient à l'intérieur, essentiellement des employés, ont été évacuées par les forces de sécurité.
D'autres employés travaillant dans le même bâtiment que la banque sont en train de quitter le bâtiment par crainte d'une escalade.
Après des informations circulant concernant un autre hold-up à la Banque Libano-Française à Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, un déposant M. Al Moussawi a confirmé à la chaîne locale Al Jadeed qu'il avait pu retirer 20.000 dollars de son dépôt de 20.800 dollars dans cette banque. Il n'a pas précisé s'il était armé et comment il avait réussi à retirer ses fonds.
Des passants dans le quartier ont déclaré à L'OLJ que les Forces de sécurité intérieure étaient arrivées à la banque au moment de l'incident et étaient reparties peu après.
A Tarik Jdidé, des négociateurs ont dit à Abed Soubra que la banque avait accepté de lui donner 40.000 dollars de son dépôt, au taux de 12.000 LL pour un dollar. Des manifestants à l'extérieur de la banque scandaient que cet accord est une "blague".
Des médias locaux rapportent que M. Soubra a 270 000 dollars sur son compte à la Blom Bank, qu'il n'a pas pu retirer depuis 2019.
Selon les médias locaux, d'autres banques sont actuellement visées à Hamra et à Ramlet al-Baida.
Le frère d'Abed Soubra, qui a braqué la Blom bank a Tarik Jdidé, a déclaré à L'OLJ qu'il n'avait dit à personne qu'il prévoyait de prendre d'assaut la banque et de réclamer son argent. Il a ajouté que l'arme portée par Soubra est un "petit pistolet qui ne vaut même pas la peine d'être mentionné".
Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a convoqué une réunion d'urgence du Conseil central de la sécurité intérieure, à 14 heures, afin de discuter de mesures de sécurité suite aux incidents dans les banques.
Au cours des derniers mois, de multiples incidents similaires se sont produits, les dépôts étant bloqués illégalement par les banques depuis octobre 2019.
Le 11 août, un client armé a braqué des employés et des clients pendant des heures à la branche de la Federal Bank dans le quartier de Hamra, à Beyrouth. Il a été brièvement détenu par la police mais a empoché 35.000 dollars. La banque n'a pas engagé de poursuites à son encontre pour cette prise d'otages, en marge de laquelle des citoyens et des associations s'étaient mobilisés devant son siège en signe de solidarité.
En janvier dernier, un client en colère avait pris en otages des dizaines d'employés et de clients dans une banque de la Békaa pour réclamer ses économies en dollars. L'homme, qui avait finalement obtenu gain de cause, s'était ensuite rendu à la police sans faire de victimes.
Un peu de contexte : Ces nouveaux hold-ups surviennent deux jours après deux prises d'otages quasi simultanées mercredi, la première dans une agence de la Blom Bank à Sodeco, à Beyrouth, et la seconde dans une banque à Aley, dans la montagne au sud-est de la capitale. Ces actions avaient été "coordonnées" par des associations de défense des droits des déposants, avait confirmé à L'Orient-Le Jour l'avocat et activiste Rami Ollaik.
Suite à ces braquages, l'Association des banques au Liban avait annoncé jeudi que les agences bancaires seraient contraintes de "prendre des mesures de sécurité préventives", tandis que la Fédération des syndicats des employés de banque au Liban dénonçait le fait que "certains déposants mettent en danger la sécurité de nos collègues dans les agences et portent atteinte à [notre] dignité".
Selon une source proche du milieu bancaire, les banques vont fermer pendant trois jours pour protester contre cette série d'incidents. L'Association des Banques du Liban n'a pas encore publié de communiqué à ce sujet.
Devant une autre agence de la banque Blom, à Hamra, des badauds étaient partagés entre le soutien à l'action du déposant, une femme déclarant que si une telle situation se produisait alors qu'elle était à la banque, elle aiderait le déposant, tandis qu'une autre femme estimait que : "C'est égoïste, et bientôt ils nous puniront tous, et il n'y aura plus d'argent dans les banques."
A Tarik Jdidé, à Beyrouth, Abed Soubra a pris d'assaut sa banque vers midi. Abed Soubra appelait par vidéo des hommes à l'extérieur et les informait de la situation avant de perdre la connexion. Les habitants du quartier se sont précipités sur les lieux et tentaient de pénétrer dans la banque en arrachant la porte principale, selon le journaliste de L'Orient Today sur le site.
"Nous sommes tous avec vous ! N'abandonnez pas avant d'avoir obtenu l'argent", a-t-on entendu des gens crier à l'extérieur de la banque. "Abed, dis au directeur de la banque que nous allons prendre ses enfants dans sa maison", menaçait un autre homme dans la foule.
Bassam al-Sheikh, qui a été impliqué dans un hold-up de banque le mois dernier à Hamra, était présent. Des membres de l'association "Cri des déposants" étaient également présents.
Dans la matinée, Mohammed Korkomaz est entré à la Byblos Bank à Ghazieh, dans le sud du Liban, muni de ce qui ressemblait à une arme automatique, y a versé de l'essence et menacé de mettre le feu s'il ne pouvait pas récupérer ses fonds.
Le face-à-face a rapidement pris fin après l'intervention des forces de sécurité, mais avant de se rendre Mohammed Korkomaz a pu toucher une partie de son dépôt, qu'il a remis à un proche à la sortie de la banque. Sa nièce Layla Assaf a affirmé à L'OLJ qu'il a pu toucher 19.200 sur un montant total de 20.000 dollars, selon notre correspondant dans le Sud Mountasser Abdallah.
M. Korkomaz est actuellement en détention avec son fils, également présent dans la banque.
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Mercredi, deux autres braquages ont eu lieu au Liban, l'un à Aley, dans le nord-est de Beyrouth, et l'autre dans la capitale où une jeune femme de 28 ans a pu retirer 13.000 euros pour payer les soins de sa soeur atteinte d'un cancer.
Depuis ce vendredi matin, plusieurs braquages sont menés à travers le Liban par des déposants voulant récupérer leurs sous.
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commentaires (5)
Ça y est les déposants ont enfin compris qu’ils ne récupèreront rien…. sauf si il le réclame par la force… Ces gens ne sont pas des braqueurs, mais comme il n’y a pas d’état pour faire respecter la loi, c’est la loi des armes comme au farwest….
HADDAD Fouad
22 h 36, le 16 septembre 2022