Dans la perspective de l’élection présidentielle, les treize députés de la contestation ne comptent pas rester les bras croisés. Ils s’apprêtent à lancer une initiative politique dans le cadre de laquelle ils définiront le profil du futur chef de l’État qui, selon eux, devrait être rassembleur et capable de mettre le pays sur la voie du redressement.
Réunis au grand complet vendredi au bureau de Paula Yacoubian (Beyrouth), les parlementaires de la thaoura ont annoncé leur initiative dans un communiqué aux termes cependant encore quelque peu vagues. Il s’agira de prendre des « positions politiques et une approche axées sur les principes constitutionnels et les valeurs qui pourront créer un environnement (...) propice à l’élection d’un président qui contribuera à lancer le processus de sauvetage du pays », peut-on lire dans le texte.
Les participants ont chargé Melhem Khalaf, député de Beyrouth, et son collègue de Zghorta Michel Doueihy de rédiger le texte de ce projet, dont le lancement est programmé pour les premiers jours de septembre, date du début du délai constitutionnel pour élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat expire le 31 octobre prochain.
Dans une volonté affichée de ne pas brûler les étapes, les députés de la contestation évitent, à ce stade, de dévoiler les détails de cette initiative. « Notre projet est en cours d’élaboration. Il est axé sur la nécessité d’élire un président de sauvetage », affirme à L’Orient-Le Jour Melhem Khalaf. De son côté, Michel Doueihy donne à notre journal un peu plus de détails. Il indique que la démarche des députés de la thaoura vise d’abord à instaurer un nouveau mode d’action politique. « Le point de départ d’un tel processus réside dans le fait que tout candidat à la présidence de la République devrait se lancer dans la course sur la base d’un programme bien défini », explique M. Doueihy, soulignant que cela est d’autant plus nécessaire que le pays traverse des circonstances difficiles. « Notre initiative détaille quelques points sur lesquels le futur chef de l’État devrait focaliser son action. Il devrait d’abord avoir une position claire au sujet de la souveraineté et du monopole du port des armes », explique le parlementaire zghortiote, avant d’ajouter : « Sur le plan économique, le prochain président devrait sans doute se doter d’une vision claire à même de sortir le Liban de la crise. » Cette initiative sera donc annoncée lors d’une conférence de presse au cours de laquelle un ou deux noms de présidentiables que soutiendrait le bloc des treize députés pourraient être divulgués, confie, de son côté, Mme Yacoubian.
Et l’unification de l’opposition ?
La démarche des parlementaires de la contestation intervient à l’heure où plusieurs protagonistes commencent à se prononcer au sujet du profil du président. Tel est notamment le cas du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Devant une délégation du Hezbollah, il s’était montré favorable à un président non provocateur. Et dans une interview à L’OLJ jeudi dernier, il s’était dit pour un profil de technocrate. « Nous ne voulons pas un président politiquement marqué, mais un candidat rassembleur », commente dans le même sens Yassine Yassine, député de la Békaa-Ouest.
Parallèlement, les appels à une unification de l’opposition se multiplient, surtout après les défaites cuisantes que ce camp a subies à la suite des élections législatives de mai dernier. Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, en fait son véritable cheval de bataille depuis plusieurs semaines. La démarche des contestataires pourra-t-elle contribuer à réaliser cet objectif ? La question est d’autant plus légitime que les deux camps semblent diverger sur leur vision du prochain président, entre « un candidat de défi » voulu par Samir Geagea et le profil de rassembleur esquissé par des membres de la contestation. « Si Samir Geagea veut se montrer conséquent avec lui-même, il devrait appuyer le candidat que nous soutiendrons », se contente de répondre Paula Yacoubian.
Réunis au grand complet...
commentaires (13)
Madame yacoubian … JAMAIS VOUS ENTENDEZ OU PLUTÔT VOUS LISEZ JAMAIS AU GRAND JAMAIS LE HAKIM VOUS SUIVRA … C’EST À VOUS DE LW SUIVRE MÊME SI VOUS SERIEZ 67
Bery tus
14 h 04, le 20 août 2022