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Politique - En toute liberté

Dia-logos

Notre pays, qui faisait la fierté du monde entier, s’abîme un peu plus tous les jours dans le besoin et les haines intestines. Il est pourtant un trésor que nous ne devrions laisser aucune force au monde nous arracher : notre convivialité, notre vivre en commun entre musulmans et chrétiens. Venu cet hiver en visite d’amitié au Liban, le président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, tout affligé des malheurs qui se sont abattus sur le Liban, a quand même réussi à percer le secret de ce miracle quotidien dont Jean-Paul II disait qu’il est « un message de tolérance et de liberté pour l’Orient et l’Occident » (1989).

Pour l’évêque, cette convivialité est la marque d’une société où chrétiens et musulmans vivent en bonne entente politique, « et où l’islam accepte de ne pas être en position dominante », la perspective contraire faisant trembler l’Europe. Éric de Moulins-Beaufort rejoignait ainsi une intuition de l’archevêque de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger, qui, en émissaire de Jean-Paul II, avait visité le Liban dans les années 90. Il avait alors souligné, dans une conférence de presse, la situation de « communauté culturelle et d’égalité civique » qui fait la spécificité du Liban.

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Ce « message », dans lequel certains d’entre nous ont mieux grandi que d’autres, est désormais au cœur de tous les déclarations et rapprochements qui se sont produits au cours des trente dernières années entre chrétiens et musulmans sunnites. Il s’est exprimé à Beyrouth d’abord (2015), au Caire ensuite (2017) et enfin à Abou Dhabi (février 2019). Axée sur le concept de « citoyenneté », la Déclaration sur la fraternité humaine d’Abou Dhabi affirme en particulier :

« Le concept de citoyenneté se base sur l’égalité des droits et des devoirs à l’ombre de laquelle tous jouissent de la justice. C’est pourquoi il est nécessaire de s’engager à établir dans nos sociétés le concept de la pleine citoyenneté et de renoncer à l’usage discriminatoire du terme minorités, qui porte avec lui les germes des sentiments d’isolement et d’infériorité (…) »

Il importe de citer aussi, extrait de cette longue déclaration, un passage relatif à la femme. Le voici : « C’est une nécessité indispensable de reconnaître le droit de la femme à l’instruction, au travail, à l’exercice de ses droits politiques. En outre, on doit travailler à la libérer des pressions historiques et sociales contraires aux principes de sa foi et de sa dignité. Il est aussi nécessaire de la protéger de l’exploitation sexuelle et du fait de la traiter comme une marchandise ou un moyen de plaisir ou de profit économique. Pour cela, on doit cesser toutes les pratiques inhumaines et les coutumes courantes qui humilient la dignité de la femme et travailler à modifier les lois qui empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits. »

Certes, ce sont là des droits conquis de haute lutte, au fil de plusieurs siècles, par l’Europe, et auxquels la pensée chrétienne a souvent contribué. Mais avec la montée du péril islamiste, le temps était venu pour que l’islam d’al-Azhar, un islam qui jouit d’une autorité planétaire incontestée et qui s’est vu menacé par un fondamentalisme pathologique, autant que les communautés chrétiennes, y adhère clairement. La chose est maintenant établie, et l’on sait enfin, après des siècles de tiraillements politiques, religieux, dogmatiques et idéologiques, dans quelle direction les religions et les mondes doivent avancer. Certes, ces déclarations intéressent en premier lieu les rapports entre le Saint-Siège et le monde sunnite, dira-t-on, mais le pape François a tenu à y associer les hautes autorités religieuses chiites, notamment à travers sa visite à l’ayatollah Sistani, à Najaf, au cours de son voyage en Irak (mars 2021).

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Dialoguer, mais pas sous le signe de la menace

Que cet idéal soit battu en brèche aujourd’hui n’est un secret pour personne, mais il doit être clair que ce n’est pas le « confessionnalisme politique » qui est en cause, mais la bête politique qui sommeille au fond de chacun de nous. Des courants centripètes traversent aujourd’hui la société libanaise et des voix plaident en faveur de son éclatement. Il faut comprendre toutefois que cela n’est pas une fatalité, et qu’il en sera toujours ainsi. Beaucoup de nos malheurs sont fabriqués de nos propres mains. Notre vie en société est et sera toujours exposée à des facteurs d’entropie, de désordre, voire de chaos, quel que soit le système politique en vigueur. À nous de faire l’effort d’être à la hauteur de notre vocation historique, cherchant opiniâtrement et toujours à être des pionniers du vivre-ensemble et à tout régler « dia-logos », à travers le dialogue.

Notre pays, qui faisait la fierté du monde entier, s’abîme un peu plus tous les jours dans le besoin et les haines intestines. Il est pourtant un trésor que nous ne devrions laisser aucune force au monde nous arracher : notre convivialité, notre vivre en commun entre musulmans et chrétiens. Venu cet hiver en visite d’amitié au Liban, le président de la Conférence des évêques de...

commentaires (3)

Le Liban faisait la fierté du monde lorsqu’il était gouverné par des gens respectables et que que toute cette racaille était cachée des yeux du monde. Elle s’est révélée dans les années 70 lorsque fièrement elle a combattu ses compatriotes pour se ranger avec les ennemis de son propre pays et depuis elle excelle dans les exactions de tout genre épaulée par des nouveaux venus inconnu au bataillon qui prétendent avoir combattu et défendu le pays alors qu’ils n’ont fait que le saccager et le piller pour qu’on parle d’eux et se permettent maintenant de postuler à des fonctions politiques jadis honorables forts des armes de ces fossoyeurs derrière lesquels il se sont rangés pour devenir des gens respectables alors qu’ils ignorent même le sens du mot respectabilité. TFEHHH.

Sissi zayyat

18 h 32, le 13 août 2022

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Commentaires (3)

  • Le Liban faisait la fierté du monde lorsqu’il était gouverné par des gens respectables et que que toute cette racaille était cachée des yeux du monde. Elle s’est révélée dans les années 70 lorsque fièrement elle a combattu ses compatriotes pour se ranger avec les ennemis de son propre pays et depuis elle excelle dans les exactions de tout genre épaulée par des nouveaux venus inconnu au bataillon qui prétendent avoir combattu et défendu le pays alors qu’ils n’ont fait que le saccager et le piller pour qu’on parle d’eux et se permettent maintenant de postuler à des fonctions politiques jadis honorables forts des armes de ces fossoyeurs derrière lesquels il se sont rangés pour devenir des gens respectables alors qu’ils ignorent même le sens du mot respectabilité. TFEHHH.

    Sissi zayyat

    18 h 32, le 13 août 2022

  • Il voit qui comme président qui a du poids dans ce pays? De poids de lourdeur ou de poids consistant qui tient tête à tous les voleurs vendus, suivez mon regard. Il continue de s’exprimer en pointant tous ses défauts qu’il rejette pour un potentiel président. C’est à mourir de rire si la situation n’était pas aussi dramatique.

    Sissi zayyat

    18 h 24, le 13 août 2022

  • Vous rêvez debout cher monsieur. Nous ne formerons jamais une nation car nous sommes un peuple égoïste, individualiste et de plus en plus non civilisé. Le Liban est en conflit depuis qu’il a été créé que ce soit pour des raisons géo politiques ou confessionnelles ou d’orgueil démesuré. Ces années de guerre ont formé des générations d’individus incultes, sans gêne , sans aucun savoir vivre, orgueilleux a l’extrême grâce à des richesses mal acquises et surtout dépourvues de toute once de civilisation. La circulation routière en est la parfaite illustration

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 37, le 13 août 2022

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